— Keiichi ?
... Keiichi !
— Laisse-le tranquille...
Deux de ses amies ont disparu.
Pauvres petites...
Même mon père, qui d'habitude ne se gênait franchement pas pour moi, faisait aujourd'hui preuve de beaucoup de tact et de compréhension.
— Il devrait peut-être arrêter d'aller à l'école pendant quelques temps, tu ne crois pas ?
Il vaut mieux ne pas trop sortir jusqu'à ce que la police ait obtenu des résultats.
— ... Oui, ce n'est pas une mauvaise idée.
Je préfère le voir rater quelques jours d'école que... que l'autre alternative.
— En tout cas, je ne les comprends pas.
Vu la situation, ils devraient fermer l'école, tout simplement ! C'est la vie de nos enfants qui est en jeu, tout de même !
Mes parents en discutaient passionnément, mais honnêtement, ça ne m'intéressait pas du tout.
D'ailleurs, ce n'était pas la seule chose qui ne m'intéressait plus.
Je me moquais pas mal de mon petit-déjeuner, de l'heure de la journée, même de ma propre santé.
À cause de cela, j'étais encore dans le brouillard ce matin... un peu comme lorsque l'on prend des médicaments un peu forts.
— Keiichi,
c'est comment les cours à l'école ?
Tu t'en sors mieux que les autres, non ?
Si tu veux, tu peux rester quelques jours à la maison, hein ?
... Je n'avais même pas l'envie de lui répondre.
Nous étions jeudi aujourd'hui.
Ils ne se sont écoulés que quatre jours depuis la fête.
Et pourtant, ici, il y a eu du changement.
Oooh oui, tout a changé...
Le petit village rustique et paisible n'est plus du tout le même.
Chaque soir, un habitant disparaît, et le jour, plus personne n'ose se montrer. C'était vraiment un autre monde.
Le pire, c'est que je ne pouvais pas me plaindre.
Tout ça, c'était à cause de moi.
Tout ça parce que, le soir de la fête, la curiosité avait été la plus forte.
Et elle m'avait poussé à faire quelque chose de tabou.
« Allez, quoi, on n'a pas le droit d'entrer ici, vous le savez, non ?
Alors allons-nous-en d'ici !
Si on entre par effraction, même si on ne vole rien, on sera des criminels !
Et toi Shion, tu as ta réponse, non ? Ils ne sont pas là pour se bécoter.
De toute façon, moi, ça m'intéresse pas ce truc.
Allez, vite, avant que la cérémonie soit finie, je dois encourager Rika ! »
Tomitake aurait remis la serrure en place.
Je les aurais poussés à repartir vers la cour principale.
Mme Takano aurait été entraînée de force, sur l'épaule de Tomitake, le bras tendu vers le temple, la larme à l'œil.
Shion se serait moquée de moi toute la soirée, accrochée à mon bras.
Mais nous aurions fait le bon choix.
Je les aurais poussés sans ménagement.
J'aurais pu voir la cérémonie de Rika.
Et nous aurions tous applaudi.
Moi aussi, j'aurais applaudi à tout rompre,
jusqu'à ce que mes mains soient toutes rouges,
encore
et encore.
...Ding-dong.
— C'est sûrement Rena, non ?
C'est l'heure, elle est venue te chercher.
Je regardai la pendule.
J'avais cinq minutes de retard.
— Keiichi ?
Tu es sûr que tu ne veux pas rester à la maison quelques jours ?
— ... Ouais, t'as raison.
Merci.
Je me levai de table.
J'allai dans le vestibule pour accueillir Rena.
— Bonjour !
À partir d'aujourd'hui, nous devons aller à l'école tous ensemble.
Tu devrais faire en sorte d'arriver à l'heure.
Ah, oui, c'est vrai...
Nous étions les plus éloignés, donc si nous nous avions du retard, les autres seraient obligés de nous attendre... et seraient donc tous en retard.
— ... Écoute, je…
Je crois que je vais rester quelques jours à la maison.
J'irai pas à l'école.
— ... ... ...
D'accord.
Rena acquiesça simplement.
— Fais ce que tu penses être le mieux pour toi.
Ne te préoccupe pas trop du regard des autres.
— ... ...
— Ah, au fait !
Tiens.
C'est le petit journal du village.
Tu veux bien le donner à ta mère ?
Il y a pas mal de nouvelles très importantes.
Je pris le journal.
Il y avait plus de pages que d'habitude.
En première page, il y avait l'annonce des trois disparitions. J'eus comme un coup de poignard au cœur.
— ... La police aussi fait de son mieux pour les recherches.
Tu verras... nous les retrouverons.
Sois patient.
D'accord ?
Rena me regarda dans les yeux et me fit un petit sourire.
Mais elle ne réussit pas à me redonner espoir. Je savais qu'elle essayait elle-même de ne pas le perdre…
— ... Tu…
tu ne poses pas de questions ?
— ... Non.
— Mais... Tu es au courant, non ?
De ce que j'ai fait cette nuit là…
— Du fait que…
Que vous êtes entrés dans le temple interdit ? Oui.
Je ne savais plus quoi dire. Je me mordis les lèvres et baissai la tête.
— Alors vous saviez pertinemment.
... Haaa là là, ne cède jamais au côté obscur.
— Mii était très en colère, tu sais.
... Elle était en colère...
Oui... Oui, je suppose.
— Mais tu sais, je crois que ce qui l'a le plus énervée,
c'est que tu aies le culot de lui mentir et d'essayer de le cacher.
— ... ... ...
— Je crois que tu aurais dû aller la voir et t'excuser de toi-même, il fallait prendre l'initiative.
Aller la voir et m'excuser, hein ?
Quelque chose retint mon attention.
Il y a à peine une semaine...
J'avais pensé faire exactement cela, mais pour une toute autre raison.
Je lui avais fait de la peine.
Sauf que je n'en avais pas été conscient.
Mais à cause des malentendus avec Shion, finalement, je ne m'étais toujours pas excusé.
— ... Oui, tu as raison, Rena.
En fin de compte, tant que tu ne m'expliques pas tout, je comprends vraiment rien à rien...
— Keiichi...
Je n'en suis pas sûre, mais...
peut-être que si tu avais reconnu les faits et que tu t'étais excusé...
Rika et Satoko n'auraient pas disparu.
— ... ... ...
Je ne savais pas quoi répondre à ça.
J'aurais simplement dû avouer ?
Oui... puisqu'elle me le dit, c'est que c'est vrai.
J'aurais dû avouer plus tôt, tout simplement.
Si ça se trouve, rien de tout cela ne serait arrivé !
Rena me fixait du regard, suffisamment gentiment pour ne pas m'intimider, mais suffisamment fermement pour me faire comprendre la leçon.
— ... Oui,
tu as raison.
Si j'avais reconnu les faits plus vite…
Rika et Satoko seraient
encore en vie maintenant...
Il y eut un grand claquement sonore.
Rena m'avait mis une baffe.
Je restai penché, la tête sur le côté, sans fléchir, sans bouger.
Je ne sentais aucune douleur.
— Personne ne t'a encore disputé, je suppose ?
Alors c'est à moi de le faire.
Tenant ma joue en feu, je baissai le regard jusqu'à ses pieds.
— C'est pas bien d'entrer dans des endroits où l'on t'a dit ne pas aller !
C'est compris ?
— Ouais...
— On dit pas “ouais”, on dit “oui”.
Keiichi.
— Oui.
— Et c'est encore pire de ne pas avouer quand on a fait quelque chose de mal !
Ce n'est pas bien de faire quelque chose de mal, mais ce n'est pas la fin du monde non plus ! Par contre, ne pas s'excuser et mentir par dessus le marché, c'est très, très mal !
— ... Oui.
Je... C'est ma faute.
Rena me fit les gros yeux et chercha à voir si vraiment je me repentais.
Puis elle respira un grand coup et reprit le sourire.
— Bon, eh bien, c'est l'heure,
il faut que j'y aille.
— OK.
— N'oublie pas de donner le journal à ta mère.
Ah, et si tu le fais passer aux voisins, fais-le uniquement pendant la journée, pas quand il fait nuit.
Je ramassai le journal tombé par terre lorsque Rena m'avait giflé.
Certaines feuilles s'étaient séparées des agrafes, je dus les ramasser une à une.
Ma main s'arrêta tout net alors que je m'apprêtais à prendre une jolie feuille qui portait un message simple et généreux.
« Nous avons encore beaucoup de sauce de soja première qualité.
Venez chez nous sans vous gêner ! -- la famille Sonozaki »
— ... Mais qu'est-ce que…
Regarde.
Je ramassai la feuille et la lus à toute vitesse.
Les Sonozaki avaient de la famille qui produisait l'une des meilleures sauce de soja du Japon.
Récemment, ils en avaient reçu une grande quantité.
Et comme ils savaient qu'ils ne pourraient jamais tout utiliser à eux seuls,
ils invitaient le voisinage à venir se servir.
Un post-scriptum stipulait même qu'ils en avaient plusieurs tonneaux et qu'une grande bouteille de 1,8l n'était pas un problème.
— ... Alors tous ceux qui avaient besoin de sauce de soja récemment…
sont allés chez Mion...
Rena...
Tu... tu le savais, n'est-ce pas ?
— Oui.
Oui, je le savais.
Alors Rena savait depuis ce soir-là, depuis qu'elle avait remarqué l'absence de la grande bouteille sous l'évier, et depuis ce moment-là, elle soupçonnait Mion.
Rika est allée chercher de la sauce chez Mion...
Et elle a disparu.
Et comme Rika ne revenait pas, Satoko a téléphoné.
Et Mion l'a invitée là-bas, elle aussi...
Le jour de la disparition du maire, lors de la réunion,
les trois chefs de clan avaient été présents, l'inspecteur me l'avait dit.
Donc forcément, le chef des Sonozaki devait y aller.
Et comme le chef actuel était la vieille grand-mère de Mion, elle n'avait peut-être pas été en état d'y aller elle-même. Alors à ce moment-là, elle aurait sûrement envoyé sa petite-fille.
Lorsque le maire avait voulu repartir…
Mion l'avait simplement appelé.
Elle l'avait invité chez elle pour continuer à en parler.
Et là…
elle l'a supprimé.
Elle n'avait dû avoir aucun mal à supprimer Shion.
Shion faisait partie du clan.
Mion était sûrement au courant de ses moindres faits et gestes.
Donc forcément, elle devait savoir où et quand elle travaillait.
Et puis d'ailleurs, le restaurant Angel Mort appartenait à un Sonozaki.
Elle n'avait eu aucun mal à lui tendre un piège là-bas...
— Je... Je vais aller chez elle.
Lui demander pardon.
— ...
— Je vais faire en sorte qu'elle arrête tout ça.
Je me doute qu'elle ne m'accordera pas facilement son pardon, mais je veux au moins lui demander de ne plus faire d'autres sacrifices.
Puisque c'était décidé, ce n'était plus la peine de rester planté-là.
Je mis mes chaussures et passai à côté de Rena en sortant.
Elle plaça son bras pour m'empêcher de partir.
— Je viens avec toi.
— ... Rena, tu es sûre pour l'école ?
— C'est franchement le cadet de mes soucis.
— ... Non, ne viens pas, s'il te plaît.
Je ne veux pas que tu sois mêlée à tout ça... Si tu disparais, je crois que je vais devenir fou.
Rena ne bougea pas son bras d'un poil.
— Si tu disparaissais, Keiichi,
je deviendrais folle aussi.
Alors je ne peux pas te laisser y aller tout seul.
Elle faisait la dure, mais je remarquais les petites larmes aux coins de ses yeux.
Elle était vraiment sérieuse, donc...
— ... OK, comme tu voudras.
Allons-y.
Rena, je... Merci.
Elle sourit, acquiesça très légèrement, puis baissa le bras.
En route.
Allons voir Mion.
Il faudra m'excuser.
Demander pardon pour mes péchés.
Et en finir une bonne fois pour toutes.
Je ne veux plus vivre ce quotidien devenu fou.
Si c'était possible...
J'aimerais revenir encore une fois à nos jours heureux.
Nous sortîmes de chez moi ensemble, côte à côte.
Une voiture nous attendait dehors.
L'inspecteur Ôishi...
— Bonjour,
M. Maebara.
Bonjour, Mademoiselle Ryûgû.
Si vous saviez comme je vous envie, ensemble de si bon matin. Éhhéhhéhhéhhéhhé !
Il doit être vraiment décidé à obtenir ce qu'il veut pour me faire surveiller depuis l'aube.
Mais après tout, tant mieux, aujourd'hui, cela me convenait tout à fait.
— Vous êtes de la police, n'est-ce pas ?
— Oh, je ne m'étais pas présenté ?
Veuillez accepter mes plus plates excuses, où avais-je la tête ?
Je suis l'inspecteur Ôishi, du commissariat d'Okinomiya.
Enchanté.
— ... Tu veux qu'on lui dise ?
— Oui.
Ce que tu as fait est pardonné, ma gifle suffit amplement.
Mais pour donner à Mii un châtiment juste, la police et la justice vont devoir nous aider.
... ... ... Une douleur teintée de tristesse me saisit.
Elle avait raison... Je baissai la tête.
— J'ai à vous parler, M. Ôishi.
— Non, c'est vrai ?
Mais de quoi pourriez donc bien vouloir me parler ?
Vous voulez en parler ici ?
Ou bien dans la voiture ?
— Dans la voiture.
Rena et l'inspecteur se dirigèrent vers la portière arrière.
Je les suivis sans rien dire...
Rena me poussa gentiment à tout confesser.
L'inspecteur prit des notes, à grands coups de cris de surprise et de tapage de mains.
Cela dura un petit moment.
— ... Alors ?
C'est pas mieux comme ça ? Vous vous sentez pas plus léger ?
Franchement dit, pas du tout.
L'inspecteur se grattait la tête avec son stylo.
Quand je pense à tous ceux qui ont dû payer le prix de mon silence...
Je ne pourrai jamais me le pardonner si elles sont mortes...
La CB se mit à grésiller.
— Ici Kumadani.
Ôishi, à vous !
— Oui, je suis là.
Ici Ôishi.
— Apparemment, elle vient de prévenir qu'elle n'irait pas à l'école.
Aucun changement autour de la propriété des Sonozaki.
La cible est toujours à l'intérieur.
— Oui, très bien. Continuez de surveiller.
— Bien reçu !
N°3 et n°7 sont arrivés en renfort.
Ah, et le chef vous cherche.
Il m'a déjà gueulé dessus plusieurs fois, vous devez l'appeler dès que je vous trouve. Vous faites quoi ?
— Éhhéhhéhhé !
Dis-lui que je vous ai donné ordre de ne pas me déranger pendant que je dormais dans ma voiture de fonction.
— Compris, chef.
La communication était terminée.
— Ah, désolé.
Le travail, toujours le travail...
— J'ai bien entendu, il a dit “Aucun changement autour de la propriété des Sonozaki” ?
— Oh... vous avez pu suivre la conversation ?
C'est pas pratique pour moi, ça.
Gardez-le pour vous, d'accord ?
Le chef de section ne m'a pas donné l'autorisation, en fait.
Alors lui aussi, il soupçonnait Mion depuis longtemps ?
— Je n'ai eu aucune autorisation, ni celle de l'interroger, ni celle de perquisitionner, ni celle de la surveiller.
Les mécanismes de défense de la branche principale sont nombreux... Entre les députés, les voyous, les hommes influents...
Et donc sans mandat, il nous faut la prendre sur le fait. Éhhéhhéhhéhhé !
— ... Inspecteur…
ne me dites pas que...
Je sentis de la hargne dans sa voix. Rena regardait Ôishi avec un regard haineux.
— Puisque vous ne pouviez pas entrer par vos propres moyens,
vous comptiez utiliser Keiichi comme appât ?
— Rena, de quoi tu parles ?
— Si c'est ce que je crois, ce type est une ordure.
— Allons, allons, il ne faut pas dire ça, voyons.
Qu'est-ce qui vous fait croire une chose pareille ?
L'inspecteur s'alluma une cigarette et regarda Rena en souriant, le visage parfaitement composé.
— Vous n'avez pas de mandat, mais vous savez depuis longtemps que Mii est la coupable.
— ... Hmmm ? Et ?
— Vous avez pensé pouvoir tirer les vers du nez à Keiichi, ou au moins le pousser à aller la voir.
Et lorsque Mion l'attaquerait, vous comptiez vous en servir comme excuse pour pénétrer dans la propriété et en profiter pour perquisitionner et l'interroger.
Je me trompe, peut-être ?
... ... Je ne comprenais que la moitié de ce qu'elle disait.
La seule chose qui était sûre, c'était qu'Ôishi avait voulu se servir de moi.
— Vous savez pertinemment qu'elle va essayer de le supprimer et qu'il pourrait mourir.
Vous devriez avoir honte !
C'est ça, la police ?
— ... Eh ben,
c'est un sacré détective que nous avons là, ma parole !
Aaah haha, hahahaha...
Vous ne voudriez pas passer les concours d'entrée dans la police ?
Je peux vous écrire une lettre de recommandation, vous serez prise tout de suite ! Éhhéhhéhhéhhé !
— Espèce d'enflure.
Rena lui répondit calmement, mais je sentais bien qu'elle y mettait tout le venin dont elle était capable.
— Vous savez, je me fais souvent traiter de tous les noms par des tas de gens, mais je dois dire que les plus dures sont les plus courtes, surtout venant d'un joli brin de fille comme vous.
— Je veux bien vous concéder des remerciements pour ne pas avoir arrêté notre meilleure amie jusqu'à aujourd'hui.
— Oh, mais de rien.
J'avais l'impression qu'il prenait du plaisir à se faire remonter les bretelles.
Je n'arrivais vraiment pas à savoir à quoi il pensait et jusqu'où il pourrait aller...
C'était décidément le genre d'hommes que je ne pouvais pas saquer.
— Et donc,
vous comptez faire quoi, maintenant, vous deux ?
Vous voulez attendre gentiment que je fasse mon rapport et que je revienne avec un mandat ?
— Non.
Nous n'avons pas que ça à faire.
Nous irons la voir et nous la convaincrons de se rendre à la police.
Bien sûr...
Cela faisait une grosse différence au tribunal.
C'était peut-être la seule chose qu'il nous restait à faire pour elle...
— Hmmm, je ne sais pas si ça se passera aussi facilement.
Au pire des cas, vous pourriez ne pas en revenir en vie ?
— Je suis prêt à tout.
Ôishi me regarda d'un air vicieux mais satisfait.
... Il est en train de se demander la manière la plus efficace de nous utiliser à son avantage...
— S'il devait nous arriver quelque chose, cela vous fera une excuse pour rentrer dans la propriété.
Enfin, personnellement, je préfèrerais savoir que vous avez des unités partout autour de la maison, au cas où le coupable essaierait de s'enfuir.
— Éhhéhhéhhéhhé !
Vous êtes douée pour les affaires, Mademoiselle.
Vous avez gagné.
J'abandonne.
— Mais, qu'est-ce qu'il se passe au juste ?
— Si la police encercle la maison,
cela nous donne une assurance au cas où... enfin, tu vois, quoi.
Juste pour être sûrs.
Et en plus, cela pourrait être le genre de détails qui pencheraient dans la balance pour convaincre Mion de se rendre...
— Allô, ici Ôishi, j'appelle Kumadani.
Ôishi à Kumadani, répondez !
— Ici Kumadani,
à vous.
— Deux personnes vont rendre visite à la cible.
Demandez des renforts.
— Compris, chef.
Tout s'est réglé en deux coups de cuiller à pot... Il avait prévu que nous voudrions lui rendre visite.
— Bon, eh bien alors, allons-y.
Vous voulez lui ramener des gâteaux ou plutôt des oranges ?
Ni Rena ni moi ne daignâmes le gratifier d'une réponse.