J'attire aussi votre attention sur le père de la patiente.
À cause de son divorce, il a reçu un choc émotionnel non-négligeable, ce qui l'a entraîné à se serrer les coudes avec sa fille et l'a poussé vers un trouble psychotique partagé.
La première chose à faire pour soigner un malade, c'est de lui parler, encore et encore, et de ne surtout pas le brusquer -- en réfutant sa vision des choses, par exemple. C'est vraiment un principe de base, mais dans le cadre familial, cela peut avoir un effet pervers et provoquer une transmission des symptômes psychotiques à un proche.
Dans le cas présent, il est important de noter que l'acarophobie paranoïaque est une maladie sujette à se propager d'individu en individu, touchant parfois des communautés entières.
(C'est pourquoi même si plusieurs personnes de l'entourage des patients confirment la présence d'acariens, cela ne prouve pour autant en rien la réelle présence de parasites.
Certaines associations ont parfois porté plainte contre les services d'hygiène de l'État alors qu'il n'y avait aucun réel problème.)
Le pire dans le cas qui nous intéresse est la nature extrêmement violente des hallucinations partagées entre la patiente et son père.
Dans le pire des cas, on peut imaginer qu'ils se mutileraient l'un l'autre pour “essayer de se soigner”. Cela pourrait d'ailleurs amener l'un, l'autre, voire les deux à une mort certaine. Je n'ai, je pense, pas besoin de vous rappeler les cas de suicides collectifs.
Le trouble psychotique partagé, aussi appelé “folie à deux”, est malheureusement le plus fréquent dans un couple, puis dans le cercle familial.
Il faut absolument informer le père de la dangerosité de la situation et du risque qu'il encourt s'il parle à sa fille sans garder à l'esprit qu'elle est malade mentalement et qu'elle est sous traitement médical.