La famille Hôjô
À cause de la malédiction de la déesse, chaque année, il y a deux victimes.
Cela fait déjà quatre ans de suite que la malédiction frappe, ce qui fait un total de 8 victimes, dont la moitié portent le nom des Hôjô*.
*Lors de la deuxième année, M. Hôjô est mort dans la chute au parc naturel, et sa femme a disparu.
La police a déclaré l'année d'après qu'elle cessait les recherches, la considérant comme morte.
La quatrième année, la tante de ses enfants -- devenue entre-temps leur mère adoptive -- a été retrouvée morte, et son fils Satoshi a disparu.
Les Hôjô étaient une famille pauvre, et les affaires de monsieur n'allaient pas très fort.
Il semble qu'il avait projeté de repartir dans la région où vit sa mère dans l'espoir de retrouver un meilleur emploi.
On peut comprendre sans problème que l'argent destiné au rachat des terres de la maison aurait permis à la famille de repartir sur des bases saines et de faire leur vie ailleurs.
Monsieur Hôjô a toujours été favorable au projet de barrage, dès les premières réunions d'informations destinées au public. Il servait un peu de relais entre tous les partisans de ce projet.
On raconte qu'il a été acheté par certains membres du ministère du développement urbain, mais personne n'a pu prouver ce lien.
Malheureusement, les partisans du barrage étaient très peu nombreux.
De plus, le clan des Sonozaki leur faisait face, et eux avait consolidé le front des anti-barrage. Peu à peu, ils réussirent à faire changer d'avis presque tous ceux qui avaient souhaité la construction du barrage, à l'exception de M. Hôjô lui-même.
Dès cet instant, il se retrouvait seul face au village, et fut montré du doigt comme étant le semeur de zizanie.
Il a servi de bouc émissaire, en quelque sorte.
En fin de compte, le plan de construction du barrage fut annulé après “la première malédiction”, lorsque le chef du chantier qui conduisait les travaux fut retrouvé assassiné, découpé en morceaux.
Mais même aujourd'hui, la rancune est tenace envers ceux qui ont approuvé ce projet à l'époque.
La plupart des gens qui ont porté ce projet ou qui ne l'ont pas activement combattu sont morts.
Si l'on devait dresser une liste des gens qui pourraient éventuellement “mériter” de subir la malédiction, on y placerait le frère de M. Hôjô, un certain Teppei Hôjô.
Et éventuellement, la petite fille survivante, Satoko Hôjô.
Comme par hasard, il ne reste que deux victimes potentielles.
Seront-elles les deux victimes de la malédiction de cette année ?
Je pense que les faits méritent que l'on s'attarde à observer et à surveiller ces deux personnes d'un peu plus près...