— Allons, Shion, aide-nous un peu, au moins !
— Quoi, vous voulez qu'une faible jeune fille en fleur transporte des plats très lourds ?
Et ensuite, vous vous étonnez d'être encore célibataire...
— Ah, euh, eh bien, il me semble que les jeunes, entre eux, lorsqu'ils sont confrontés à ce genre de choses, disent un truc comme :
“occupe-toi de ton cul”
— Ahahahahahahaha !
Les lourds plats et les autres appareils utilisés pour le barbecue furent placés dans la berline blanche.
Les parents d'élèves s'en allaient, peu à peu.
— ... Bien.
Shion,
tu fais quoi ? Comment tu es venue jusqu'ici ?
Si tu es venue en vélo, je peux le mettre derrière et te ramener à Okinomiya.
— Non, je suis venue en moto.
Mais merci, c'est gentil de vous être proposé.
— Merci d'être venue aujourd'hui, vraiment.
Sans la manager, ce n'est pas la même chose, ce club.
— Quoi, je suis encore la manager ?
Mais ça va faire un an que je ne suis pas venue ? Vous devriez me virer, je vous assure.
— Eh bien,
quand tu viendras me voir pour me donner ta démission, je te rendrai à la vie active.
— Hmmm.
Z'êtes pas sympa, sur le coup-là.
... Virez-moi un de ces quatre, je vous en supplie.
Je commence à en avoir assez que vous m'appeliez à chaque match et qu'à chaque fois, je sois obligée de vous envoyer bouler.
— Ah, mais si tu étais un peu plus honnête avec tes sentiments, je suis certain que tu serais une très jolie jeune femme, tu sais.
Aah, je suis si triste de te voir dans cet état, je me demande où est-ce que j'ai fait une erreur dans mon éducation, tu n'étais pas censée finir comme ça...
Je sais, je vais te serrer fort dans mes bras, et tu m'ouvriras ton cœur !
Ne t'étonnes pas si ça arrive !
Allez, viens ici♪!
Le chef faisait l'idiot, mais Shion le regarda simplement d'un air amusé, sans pour autant entrer dans son jeu.
— ... C'est dingue, rien n'a changé.
Vous êtes toujours aussi bizarre, et les autres ont toujours autant le feu sacré.
— Et pourtant, Satoshi n'est pas là,
n'est-ce pas ?
— ...
— Il reviendra, va.
J'en suis certain.
Surtout s'il y a quelqu'un ici qui se languit de lui.
— ... Ridicule.
Je vous prierais de ne pas raconter d'âneries.
— En tout cas, c'est un sacré lascar, celui-là aussi !
Où peut-il être allé de si important qu'il en laisse en plan sa si jolie petite amie ?
— Quoi ?
Sa petite amie ?
Qui ?
C'est qui ?
...Hein ?
— Ppprrr, mpfuhahaha, haHAHAHAhahahahaha !
— Rah, eh, c'est bon !
Mais ! Vous comptez glousser encore longtemps ?
Roh, eh, chef !
— Hahahaha,
HAHAHAHAHAhahahahaha !
Il mit un moment avant de pouvoir arrêter sa crise de fou rire...
— Bon, eh bien, à la prochaine.
Viens nous encourager au prochain match, d'accord ?
— Ouais, si l'envie m'en prends, pourquoi pas.
Mais je vous préviens, j'ai pas l'intention de faire la manager.
— Ce n'est pas grave.
Si vraiment tu ne veux plus le faire, je résilierai ton contrat.
Je n'aime pas forcer les gens à faire des choses quand ils ne veulent pas, tu le sais bien.
— ... Hmmmrrr, rah,
oui, ok, c'est bon,
je me rends,
j'ai perdu !
Je viendrai vous voir lors de la prochaine rencontre de l'équipe, alors laissez-moi tranquille !
— Hmff.
Ouh là, il est déjà si tard ?
Il est grand temps de ranger tout ça !
Quelqu'un m'attend pour les couverts, depuis un moment d'ailleurs !
Allez, je file.
On se voit au prochain match !
— Ouais, ouais. Si ça me toque.
Allez, à la prochaine, chef.