Après les cours, Mion dut partir pour aller aider aux préparatifs de la fête du village. Elle m'y invita, mais je refusai son offre.

J'avais pas que ça à foutre, moi.

Comme si je pouvais aller tranquillement préparer une fête, peinard, alors que la situation était aussi dramatique ?

Franchement, y a des jours, je me demande si elle est bien dans sa tête, cette fille.

La première chose que je fis en rentrant à la maison : je pris une douche.

Non pas pour ôter la sueur qui me collait sur le corps,

mais parce que je voulais me sentir encore plus frais que je ne l'étais déjà.

Il était très facile de lui régler son compte, mais ça, je le savais déjà.

Ce qui était vraiment difficile, c'était de faire en sorte de ne pas me faire toper par la police et de reprendre une vie normale.

À bien y penser, cela risquait d'être bien coton, même.

Les policiers japonais sont ceux qui ont le meilleur taux de réussite au monde.

Cela ne peut pas être facile de les mener en bateau tout en commettant le crime parfait.

Mais bon, eux non plus n'ont pas 100% de réussite.

Même eux, les meilleurs au monde, ils ne sont pas parfaits.

On lit souvent des articles à propos de procès pour diffamation au tribunal.

Le tribunal doit alors juger si la personne est accusée à tort ou à raison, mais personne ne se préoccupe de savoir qui était le véritable auteur des actes reprochés.

Ce qui tendrait à dire que oui, les crimes parfaits sont possibles.

D'ailleurs, on peut même dire que les crimes parfaits sont en quelque sorte des chefs-d'œuvres de malveillance.

Ils jouissent d'un certain respect.

Il suffit de lire tous les romans policiers, ici ou ailleurs.

De tous temps, ces affaires sordides traitent de meurtres en pièces closes, d'alibis en béton, et d'autres détails croustillants encore, mais ils ne cherchent qu'une seule chose, en réalité :

montrer la beauté d'un acte parfaitement planifié et exécuté.

Pour mériter le titre de parfait, le crime doit posséder un côté qui touche au divin.

Oui,

le crime parfait, c'est un acte qui élève son auteur au rang de dieu.

Dans cette optique, finalement,

ce n'est pas bête de considérer les meurtres en série comme étant l'œuvre de la déesse Yashiro.

Pris séparément, les affaires ont l'air résolues, et pourtant, personne ne peut empêcher de nouveaux meurtres chaque année.

Oui, ce sont des actes divins... ce sont tous des crimes parfaits.

Et après ces quatre meurtres si parfaitement exécutés par la déesse Yashiro, je viendrai greffer le mien.

C'est très présomptueux de ma part, un peu comme un défi lancé aux dieux.

Il faut être téméraire pour s'atteler à la tâche, mais pour le planifier, il faut impérativement être plus froid que la glace.

Oui, on tue impétueusement, vif comme un feu.

Mais après avoir tout planifié, froid comme la glace.

Il va me falloir concilier les deux dans mon corps à présent...

Si je m'inspire d'un roman policier, je devrais arriver déjà à un plan honnête.

C'était souvent le cas, d'ailleurs. Les meurtriers avouaient toujours que les détails les plus croustillants de leurs actes étaient en fait un peu repompés sur telle ou telle histoire.

Les auteurs de romans policiers passent leur vie à réfléchir aux crimes les plus parfaits, à polir les plans, à améliorer les méthodes.

Pour atteindre ce degré de perfection le plus rapidement possible, il va me falloir absolument leur prendre des idées...

Mais bien sûr, je n'ai jamais lu des masses de romans.

Celle qui aime vraiment les romans policiers dans la famille...

c'est ma mère.

Elle a lu tous les grands classiques des auteurs occidentaux,

et d'ailleurs, chaque fois qu'elle regarde un feuilleton policier à la télé, elle est toujours à critiquer l'intrigue.

Je me demande ce qui pourrait, à ses yeux, passer pour un crime parfait...

Maman de Keiichi

— Quoi ? Tu veux savoir quel crime parfait est mon préféré ?

Keiichi

— ... Ben,

tu lis beaucoup de romans dans le genre, non ?

Je me suis dit que tu devais forcément avoir ton avis sur la question.

Maman de Keiichi

— C'est justement parce que tu ne connais pas le truc que le meurtrier a employé que tu peux apprécier tout le suspense.

Sinon, les grandes révélations tombent comme un cheveu sur la soupe.

Ouais non mais je m'en fous, moi, je veux pas du suspense, je veux un meurtre bien planifié qui me tomberait tout cuit dans la bouche.

Il me fallait une réponse...

Maman de Keiichi

— Bien sûr… Des bons romans policiers… hum…

Ils ont tous un charme propre à chacun, ce n'est pas évident d'en choisir un en particulier, il faudrait vraiment me forcer…

Keiichi

— ... Nan mais en fait, je veux pas connaître les titres des romans que tu as préférés,

mais plutôt quels étaient les meurtres qui t'ont le plus emballée.

Maman de Keiichi

— Oh tu sais, si vraiment il y avait un truc parfait, le détective dans l'histoire n'aurait aucun moyen de démasquer le meurtrier.

Oui, elle a raison…

mais moi, ça m'arrange pas.

Maman de Keiichi

— Le plus intéressant dans un roman policier, c'est de voir comment le détective amène la solution.

Si le mystère était impossible à résoudre, il serait impossible d'en faire un roman policier.

Keiichi

— Je vois…

Oui, c'est vrai, en fait.

Si le narrateur ne peut pas résoudre le mystère, alors l'histoire complète ne tient pas vraiment debout...

J'aurais dû me douter c'était un peu trop facile pour être vrai.

Les romans policiers sont des jeux-romans.

Ils sont écrits de manière à ce que le lecteur puisse découvrir la solution.

Mais je ne peux pas me permettre de rester à ce niveau-là.

Il me faut un truc en béton armé pour vraiment retrouver la vie que nous menions avant.

Maman de Keiichi

— Par conséquent, Keiichi,

tu comprendras peut-être qu'un crime réellement parfait n'est probablement même pas digne d'être raconté en histoire.

Ma mère me lança un regard intéressé du coin de l'œil, un sourire malicieux aux lèvres.

Je ne l'avais jamais lu, mais ma mère avait, soit-disant, écrit un roman policier quand elle était plus jeune, et elle l'avait même envoyé à un jury littéraire.

Je suppose qu'elle avait ça dans le sang.

Keiichi

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Maman de Keiichi

— Keiichi, quelles conditions minimales doit-on réunir pour écrire une histoire ?

Keiichi

— Introduction, développement, coup de théâtre, conclusion ?

Maman de Keiichi

— Exact.

Le plus important, c'est l'introduction.

Si tu n'as pas le début, ton histoire ne commence pas.

Keiichi

— Ben, oui, c'est évident.

Si rien ne se passe, on ne peut rien raconter.

Maman de Keiichi

— Exact.

Maman de Keiichi

Si rien ne se passe, on n'en fait pas une affaire criminelle.

Maman de Keiichi

On n'appelle pas de détective sur place, qui ne se mettra pas à élaborer des théories et à se perdre en conjectures.

Maman de Keiichi

Et donc s'il n'y a pas de mystère ni de théorie, il n'y a pas de solution.

Maman de Keiichi

C'est ça, le crime parfait.

Keiichi

— Hein ?

Comment ça,

attends, répète voir ?

Ma mère venait de dire un truc super important.

Je n'avais pas trop fait attention,

mais je sentais qu'elle venait de dire un truc énorme.

Maman de Keiichi

— Voyons, ce n'est pourtant pas difficile à comprendre ?

Il suffit que l'affaire n'éclate jamais au grand jour, et presto, voilà ton crime parfait !

Keiichi

— Il suffit…

que cela ne se sache pas ?

Maman de Keiichi

— Comment t'expliquer ça...

Imagine une forêt dans laquelle personne ne va se promener d'habitude. Dans cette forêt, il y a une maison, et dans cette maison vit un vieillard.

Keiichi

— Ouais.

Maman de Keiichi

— Et un jour, ce vieillard se fait tuer à coups de hache.

En fait... disons que son fils l'a tué.

Maman de Keiichi

Il lui a rendu visite, ils ont bu un peu, ils se sont disputés, le fils a pris la hache et l'a tué.

C'était assez gros comme histoire.

Un acte violent, irréfléchi.

Je vois pas en quoi ce serait le crime parfait.

Maman de Keiichi

— Mais Keiichi, n'oublie pas.

Le meurtre a lieu au plus profond de la forêt,

dans un endroit où personne ne va.

Quand le fils retourne en ville, il raconte simplement…

que son père se porte très bien.

Keiichi

— ... Et donc ?

Maman de Keiichi

— Keiichi.

L'histoire ne commence jamais, parce que personne ne découvre le corps.

Si par la suite, personne ne va dans la forêt, alors personne ne saura jamais que le grand-père est mort.

Donc personne n'appelle la police, personne ne se pose de questions, et l'affaire n'éclate jamais au grand jour. L'affaire n'éclate jamais au grand jour...

Maman de Keiichi

— Donc l'histoire ne commence jamais.

Il n'y a pas d'affaire, donc pas de détective.

Et comme personne ne trouve ça bizarre, il n'y a pas de mystère.

Maman de Keiichi

Tout le monde s'imagine que le vieillard est encore en train de vivre paisiblement dans la forêt.

Et là, tu enchaînes avec le visage souriant du vieillard dans le ciel, et c'est fini.

... Alors ?

Keiichi

— La vache, mais c'est formidable !

C'est un tour de passe-passe inouï !

Maman de Keiichi

— Peut-être, mais ce n'est pas très amusant.

Un roman policier, c'est fait pour divertir, à la base.

Ce n'est pas un manuel pour apprendre à commettre des crimes, parfaits ou pas d'ailleurs.

Pour ne pas lui mettre la puce à l'oreille, je continuais un peu la conversation, mais en mon for intérieur, c'était un sacrée tohu-bohu.

Je venais de réaliser qu'en fait, pour faire un crime parfait, je n'avais pas besoin d'inventer de substance inconnue ou de créer des bâtiments invraisemblables, ou d'avoir une arme d'une technologie super avancée.

Le plus important,

c'était de ne pas faire éclater l'affaire au grand jour.

En gros, pour faire simple,

si je pouvais le tuer sans me faire voir,

et ensuite cacher le corps sans me faire surprendre,

c'était déjà presque gagné !

Bien sûr, lorsqu'une personne disparaît du jour au lendemain, les gens se posent des questions.

Mais dans son cas ?

L'année dernière, quand sa femme s'est fait tuer, il a fui le village le plus vite qu'il a pu, pour échapper à la malédiction.

S'il disparaît le soir de la purification du coton, les gens vont dire qu'il a à nouveau pris peur et qu'il s'est enfui.

De toute façon, c'est un gros connard qui ne faisait qu'abuser de ses maîtresses.

S'il devait se casser un jour sans prévenir, personne n'irait se poser de questions.

Et puis d'abord, personne ne peut le blairer.

Il peut se cacher où il veut, il n'y aura personne pour penser à lui et se demander où il a bien pu passer !

Mais alors en fait, ce mec, il serait super facile à supprimer.

Mais il ne servait à rien d'y réfléchir ici...

Je sortis de la maison et pris mon vélo.

Je vais aller... bah, on verra bien.

Il me fallait surtout rouler dans l'air frais du soir pour calmer les ardeurs dans mon corps.

Il me faut un endroit où le tuer, et aussi savoir comment.

Et puis aussi quand.

Et aussi comment me débarrasser du corps.

Avec ces quatres informations, je pouvais former un plan.

Je tremblais d'excitation tellement la surprise était forte. Il n'y avait quasiment rien à réfléchir, en fait.

Je m'étais préparé à faire sacrément chauffer la cervelle et à élaborer des trucs compliqués, mais en fait, c'était tout con.

Je pouvais presque déjà passer à l'action.

Nous sommes samedi aujourd'hui.

Je le tuerai le soir de la purification du coton. Il faut que le gens croient que c'est la malédiction qui a frappé, donc il me reste moins de 24h.

... Satoko...

Plus que 24h à tenir, ma grande. Tiens bon.

Je n'arrive même pas à imaginer ce qu'il pourrait encore t'arriver, mais c'est bientôt fini, tiens encore le coup.

Je sais bien que tu n'as plus la force de le supporter, même une seule seconde...

Mais s'il-te-plaît, tiens quand même le choc.

Ton Totoche va venir te sauver, je te le promets...

Dehors, les grillons étaient encore sur le devant de la scène.

C'était l'après-midi,

j'avais le temps avant l'arrivée de la soirée.

Levant les yeux au ciel, je remarquai pour la première fois des nuages gris.

Ce qui me rappelle que les prévisions météo avaient annoncé de la pluie pour demain...

Le ciel avait une couleur graphite.

Avec des éclairs de chaleur de temps en temps, il risquait fort d'y avoir des averses sous peu.

Je me rendis tout d'abord à l'école.

Mais avant de vous expliquer pourquoi précisément l'école, il faut que je vous explique quelle méthode j'avais retenue pour crever cet enfoiré.

Vous allez rire : j'avais jugé que la mort qui lui allait le mieux…

était la même que celle de sa femme l'année dernière.

Eeeeh oui, j'avais décidé de le frapper jusqu'à la mort.

Vous allez me dire, c'est pas une méthode très sûre.

Il vaudrait peut-être mieux l'achever à l'arme blanche.

Mais j'avais bien réfléchi à ce que je devais faire.

Réfléchissez un peu plus pragmatiquement.

La loi interdit de posséder des armes dont la lame dépasse les 10... les 12cm ? Je sais plus.

Donc les seules “armes” que je pourrais prendre seraient des trucs tout rikiki.

Vous admettrez que contre un adversaire qui se défend, ce genre d'armes n'allait pas me donner l'avantage.

Donc il me faut quelque chose pour me donner une plus longue allonge, par exemple.

Un bâton, ce n'est pas très dangereux, mais si vous frappez suffisamment souvent la victime, ça peut le faire. J'ai juste besoin du résultat mortel, pas d'efficacité.

Il me faut donc une arme longue, solide, qui fait très mal quand on frappe avec, facile à trouver et à transporter.

Vous avez compris ? Oui, exact, une batte de base-ball.

Je ne vais pas non plus vous faire un dessin, je suppose que vous imaginez très bien pourquoi une bonne batte de base-ball en métal ferait une bonne arme.

Je veux surtout attirer votre attention sur le fait que c'est un objet qui passe presque inaperçu au quotidien, et qui n'éveille absolument pas les soupçons.

Mais il y a une troisième raison pour laquelle je veux absolument me servir d'une batte de base-ball,

et encore,

pas de n'importe quelle vulgaire batte de base-ball.

Mais je vous en reparlerai plus tard.

Le samedi après-midi, nombreux étaient les élèves qui restaient encore à l'école pour jouer dans la cour.

Même si je me joignais à eux, personne n'y verrait à redire.

Et pour ne rien vous cacher, c'était un avantage énorme que de pouvoir se procurer l'arme du crime sans éveiller les soupçons.

... D'habitude, je ne jouais jamais au base-ball, donc si j'allais m'acheter une batte en magasin, ça ferait tache.

Il me fallait faire surtout très attention à ça, pour que l'affaire ne soit jamais dévoilée au grand jour...

C'est pourquoi je devais aller à l'école.

C'était le seul endroit où je pouvais me rendre et obtenir une arme sans alerter les soupçons.

Jetant un bref coup d'œil dans la salle de classe depuis l'extérieur, je pus constater, même si c'était normal, qu'il n'y avait personne à l'intérieur.

Il n'y avait guère que nous autres membres du club qui restions parfois ici le samedi après-midi.

Sans nous, la salle de classe serait toujours déserte.

De manière tout à fait naturelle, sans regarder tout autour de moi pour éviter les regards indiscrets, j'entrai dans le bâtiment, comme si j'avais simplement oublié quelque chose.

... La maîtresse avait l'air concentrée sur son travail, en salle des professeurs.

En tout cas, elle n'était pas dans le couloir.

J'entrai dans la salle de classe, vif comme l'éclair, discret comme une ombre, mais tout naturellement.

Dans la salle de classe déserte, je pus déceler une atmosphère particulière, qui était imperceptible lorsque les autres étaient présents.

C'était un peu surréel.

Peut-être que les tables et les chaises se déplaçaient toutes seules lorsque les humains n'étaient pas là…

Si jamais je les chopais en flagrant délit,

ne risqueraient-elles pas de se jeter sur moi et de me bouffer tout cru ?

Keiichi

— ... Je débloque complètement, moi, c'est pas possible...

Je tiquai de colère à l'idée d'avoir perdu de précieuses secondes à m'imaginer une scène aussi sordide.

Au fond de la classe, il y avait nos casiers.

Le casier vers lequel je me dirigeais n'était pas le mien.

C'était

un casier très spécial, que j'avais découvert un jour, sans faire attention.

Un casier interdit.

Keiichi

— ... Le voilà... Hôjô…

Ouais, c'est celui-là.

Je m'étais étonné un jour de voir que Satoko, contrairement à tous les autres,

avait le privilège d'utiliser deux casiers pour elle toute seule.

Mais on m'avait alors appris qu'en fait, c'était celui d'un autre Hôjô... Celui de Satoshi.

Oh, bien sûr, même si personne n'était là, c'était très impoli de fouiller dans son casier.

Mais un jour, cédant à ma curiosité infantile, j'avais ouvert ce casier pour voir son contenu.

Il y avait là-dedans quelque chose de si banal que ce jour-là, j'avais vraiment été très déçu, et j'avais complètement oublié l'incident.

Mais maintenant que j'étais en transe,

tout m'était revenu en mémoire,

et je m'étais souvenu de quelque chose de bien précis,

qui se trouvait dans ce casier et dans aucun autre...

La porte grinça lentement sur ses gonds...

Je fus assailli par une odeur de moisi, un peu comme le vestiaire après le cours de sport.

Le nez dans le coude, je fouillais le contenu.

Eeeeeeeh oui.

Satoshi faisait partie de l'équipe de base-ball de Hinamizawa.

Et donc dans son casier, il y avait son uniforme qui puait la mort, et surtout…

ceci.

Une superbe batte de base-ball en métal, dont il s'était servi pendant l'entraînement.

Oui.

Et c'est pour ça que j'étais venu ici.

C'était moi qui devait perpétrer le meurtre, mais normalement, ce n'était pas à moi de le faire -- cette responsabilité incombait à Satoshi.

Mais bon, puisque j'étais Totoche remplaçant, je devais m'y coller.

Ce qui n'empêchait pas de respecter certaines règles.

Je pris la batte et la serrai fermement dans les mains.

Elle était légère.

Légère en général, mais l'extrémité était bien lourde. Si je frappais avec ça, j'étais sûr de faire de sacrés dégâts.

Satoshi…

Je vais t'accorder une toute dernière chance de sauver ta petite sœur.

Prête-moi ta force.

Moi, je ne me débinerai pas, je ferai ce qu'il y a à faire.

Alors, si tu oses toujours te considérer comme son frère, donne-moi ta force.

Ta batte de base-ball est l'arme la plus parfaite qui soit pour aller crever l'autre râclure.

Il ne me restait plus qu'à la cacher quelque part dans la cour.

Je n'aurais qu'à la récupérer ici juste avant de mettre mon plan à exécution.

Je ne pouvais pas nier le risque de me faire voir avec cette batte sur le chemin du retour, et je devais absolument éviter d'attirer les soupçons.

Tant que je serais à l'école, pas de problème.

Et puis, demain, c'est dimanche.

Non seulement c'est dimanche, mais c'est surtout le jour le plus important de l'année à Hinamizawa.

Il n'y aura absolument personne ici.

Je sortis du bâtiment, puis m'approchai de la tractopelle juste à côté de l'école.

Le Directeur et la maîtresse nous avaient suffisamment prévenus de ne jamais nous en approcher, et encore moins pour faire des bêtises, alors je savais déjà que les autres enfants ne viendraient jamais regarder par ici.

Ils ne s'approchaient d'ailleurs jamais de ce véhicule, comme si celui-ci était un animal vivant.

Je cachai alors la batte dans un coin sombre,

sous la tractopelle.

Il n'y a quasiment aucune chance de voir cet appareil bouger demain.

Pourquoi ? Parce que demain c'est dimanche.

Les fonctionnaires d'ici ne travaillent pas le dimanche.

Et puis de toute façon, si j'avais bien compris ce que les autres élèves m'en avaient dit, cette tractopelle n'avait pas bougé depuis plusieurs années.

Donc même si quelqu'un voulait la faire démarrer, ce ne serait probablement même pas possible.

Donc, c'était parfait.

Les rayons du soleil étaient ardents. Un bref instant, j'eus le tournis.

Il ne faisait pas aussi chaud aujourd'hui, non ?

Je devrais faire attention...

Après m'être frappé la tête deux petites fois, je regardai autour de moi, très prudemment.

... ... ... …

OK.

Et maintenant... comment me débarrasser du corps...