Nous n'étions qu'en juin, et pourtant...
il faisait très chaud.
Les grillons criaient à tue-tête et les moustiques nous envahissaient lorsqu'arrivait le soir.
... bref, l'été était là.
Heureusement qu'il faisait frais le matin.
— Quelle chaleur !
Satoko s'éventait les jambes en secouant sa jupe.
Non mais alors ? Et les règles de bienséance ?
C'est peut-être une gamine, mais c'est une fille, quand même !
— Je dois vous avouer que je vous jalouse, mon cher.
Vous ne portez qu'une chemise, ça m'a l'air très frais !
— Tu sais, en ce moment je trouve qu'être en jupe, ça doit être bien pour ce genre de températures...
Les pantalons nous font transpirer un max, tu n'imagines pas...
— Les gouttes de... transpiration... qui perlent sur son... ooooooh...
Il y en une parmi nous qui imagine très bien, apparemment...
— J'adore la couleur claire de tes habits, Rena.
Ça rapelle l'eau claire, et l'eau claire, c'est frais. Et la fraîcheur, c'est toujours bon à prendre...
— Ahahaha !
Merci du compliment, je suppose !
Ce sont des habits qui tiennent vraiment frais, tu sais.
— Aah, j'aurais dû mettre le même genre de choses ce matin...
— Oh, mais tes habits sont très mignons, Satoko !
J'aimerais en porter des comme ça !
— Ah, mais je vous préviens, on transpire beaucoup là-dessous !
Je vous assure que votre jupe est nettement mieux !
— Mais je préférerais quand même être dans des habits tout mignons... Haaa...
Je crois que ces deux-là ont une vision des choses radicalement différente...
— Mais au fait, j'y pense ! Il n'y a pas d'uniforme, ici ?
— Eh non.
L'école n'en a pas.
On peut porter ce que l'on veut, tant que c'est approprié.
Nombreux étaient les élèves à venir habillés comme tous les jours.
Certains portaient un uniforme, tous le même, très banal.
— Et ceux-là, alors ?
Ils portent tous le même uniforme, non ?
— C'est l'uniforme de l'école d'Okinomiya.
Il n'est pas obligatoire, mais beaucoup d'élèves le portent.
— Oui mais là-bas, j'ai déjà vu plusieurs modèles d'uniformes...
D'où est-ce qu'ils viennent ?
— C'est Mion qui se débrouille pour les avoir.
— L'un de ses oncles a un magasin de vêtements. Il se débrouille pour obtenir des tas d'uniformes, venant de tout le Japon.
— Je vois... et donc il a en stock un tas d'uniformes tous différents mais tous bien spéciaux...
Je suis sûr que Mion joue à la poupée avec des victimes grandeur nature avec ça...
Il n'empêche, c'est une drôle d'idée pour un magasin.
Je comprendrais s'il vendait des fringues normales, mais uniquement des vareuses d'écolières ?
Je ne vois pas l'intérêt.
Ça nous sert à quoi de pouvoir acheter l'uniforme d'une école à l'autre bout du pays ?
— Oui, moi aussi je me suis posé la question.
Il vend aussi des justaucorps de gym et des maillots de bain du cours de sport. Pourtant... ce n'est pas le genre d'habits qu'on prête, non ? Alors porter celui qu'un parfait inconnu a porté avant soi...
Moi en tout cas, ça m'écœure un peu.
— Je sais pas s'il fait un gros chiffre d'affaires avec ça...
Je parie que Mion lui rend un sacré service en lui passant ces commandes...
— Mais vous savez, Mion en parle toujours avec fierté !
Elle dit qu'un jour, ce genre de boutiques sera très apprécié !
Les uniformes, le dernier cri de la mode ?
J'ai un sacré doute...