Mion

— Ha ha ha ha ha ! Et alors, Kei, qu'est-ce que tu en penses ?

Satoko

— Vous êtes allé chez Rena ?

Alors, c'est un coin incroyable, n'est-il pas ?

Rena

— Mais non... C'est une maison tout à fait normale !

Tu n'es pas d'accord ?

Chez les Ryûgû, ils ont préféré modifier un bâtiment déjà existant plutôt que de faire construire à neuf.

Ben, la maison est normale.

Mais le jardin... mes aïeux, le jardin !

Tout leur jardin est rempli de...

...

de...

de trucs bizarres et étranges !

Ce sont tous des trucs ramassés dans la ville, au hasard d'une promenade.

Une statue de la petite fille Peko.

Une grenouille Keromon.

Il y avait même un manège Jumbo ! Elle l'avait sûrement chouré d'un parc pour gamins dans l'une ou l'autre galerie marchande...

Keiichi

— OK, avec beaucoup d'imagination, admettons que les statues soient mimis.

Mais la boîte aux lettres des Postes ?

C'est pas un peu limite ??

Rena

— Mais... hau... Elle est tellement mimiiiii....

Elle est repartie dans ses pensées...

Keiichi

— Donc plus c'est gros mieux c'est !

Il n'y a que la taille qui compte ou quoi ??

Satoko

— Vous devriez voir sa chambre, elle place ses petites babioles en rangées sur ses étagères.

...J'ai pu les voir une fois.

Keiichi

— Et les petites filles mignonnes comme Rika sont donc placées dans une cave secrète au sous-sol ?

Rena

— Exact... Je mets tout sous clef...

Hauuu... Elles sont si mimiiiis...

Elle rapporte tout ce qui lui plaît chez elle.

Sans le faire exprès, bien sûr.

Keiichi

— Dis-voir,

tu connais la grande statue à New York ? La Statue de la Liberté.

Tu trouves qu'elle est mimi ?

Rena

— Oh oui... oui, oui, très mimi, elle aussi... il me la faut...

Ma chère, je crois que je ne vous comprendrai jamais...

Si j'étais le Pentagone, je commencerais à préparer un plan de défense. Telle que je connais Rena, la Statue de la Liberté risque de se retrouver à Hinamizawa dans pas longtemps...

Rika

— Désolée de vous avoir tous fait attendre.

Enfin Rika revint.

Keiichi

— C'est pas marrant d'être convoquée chez le dirlo.

Qu'est-ce que tu as encore fait pour mériter ça ?

Satoko

— Mais quel toupet ! Rika n'est pas une vandale comme vous !

Rena

— Ahaha.

Keiichi, tu n'y es pas du tout.

Rika fait partie du comité de la fête.

Keiichi

— La fête ?

Vous préparez la fête de l'école ou quoi ? Un événement culturel ?

Mion

— Kei, Kei, Kei, Kei... Je t'en ai parlé l'autre jour, pourtant ?

On parle de la fête du village.

La fête de la purification du coton.

Aaaah oui, elle avait dit que ce dimanche, il y avait une fête au sanctuaire.

Keiichi

— Et ça consiste en quoi, cette fête ?

C'est comme la procession des lanternes ?

Mion

— On balance effectivement le coton dans la rivière à la fin pour qu'il soit emporté par le courant, mais c'est à peu près le seul point commun.

Rena

— Nous prenons les vieux futons et autres kimonos d'intérieur qui sont usés,

et nous leur offrons une sorte de funérailles en reconnaissance de la chaleur qu'ils nous ont procurée toutes ces années.

Ils se rassemblent tous pour jeter leurs vieux futons dans la rivière ????

Mais alors, le courant doit se bloquer, c'est terrible ça !

Si d'aventure les poissons du fleuve se prenaient dedans, les gens pourraient se servir et commencer un concours de bouffe...

Ils prendraient des piques de brochettes, et avec un peu de sel... hmm... Putain, ça sent vachement bon tout d'un coup !

Satoko

— Ce ne serait alors qu'un vulgaire feu de camp !

Mon cher, votre imagination laisse sérieusement à désirer !

Keiichi

— Mais... mais !

Comment peux-tu savoir à quoi je pense ?!

Rika

— Ça se voyait sur ton visage.

Euh... et ça donne quoi, une expression du visage pareille ??

Rena mima la tete que je faisais juste avant.

Je vois... effectivement.

Mion

— Hahahahaha !

Bah, bref, c'est pas l'extase comme truc,

mais tu verras bien.

Rena

— On ira tous ensemble !

Je passerai te prendre !

À vrai dire, je ne vais aux fêtes que si je n'y vais pas seul...

Avec vous, je ne risque pas de m'ennuyer !

Mion

— S'ennuyer ?? Penses-tu !

Cette année, c'est rebelote, les enfants !

Mion jeta un regard à la ronde et déclara fièrement :

Rebelote ? De quoi elle parle ?

À voir sa tête...

Mion

— Encore une fois, notre club écrira une page romancée de la vie estivale de ce village !

Je proclame notre entrée en guerre dans la bataille explosive sur quatre fronts en pleine fête de la purification du coton !

Keiichi

— Ça donne pas envie !

C'est quoi ce nom à la con ??

Rena

— Je trouve le nom plutôt mimi, personnellement...

J'avais pensé refuser ce nom tout net, mais je me décidai pour une approche plus diplomatique. Je me contentai de manifester une claire hésitation à approuver un nom pareil.

Rika

— Puisque Keiichi est maintenant l'un des nôtres, il nous faut passer à la bataille explosive sur cinq fronts.

Avec un petit sourire, Rika se permit une petite correction. Il y a des fois où il faut vraiment faire connaître son avis le plus vite possible...

Keiichi

— Je ne vois pas le rapport entre la bataille et la fête. C'est quoi le truc ?

Satoko

— Oh ho ho !

Vous devrez faire la preuve des capacités que vous avez développées au cours de l'année !

Mion

— Exactement !

Il faut montrer ce dont est capable l'élite de l'élite de nos membres les plus astucieux !

Rena

— L'année dernière, le maire nous a fait des reproches...

Il va falloir se maîtriser cette année...

Rika

— Le principe est simple : nous appliquons les règles du club à chaque attraction de la fête.

Encore une fois, seule Rika me donna une réponse utile...

Je vois, je vois. Nous allons donc montrer à tout le monde le boxon que l'on fout à l'école.

Pas étonnant que le maire ne soit pas content !

Rena

— Mais tu sais, on s'amuse vraiment beaucoup !

Ça, je n'en doute pas une seconde, ma grande.

Ça doit être un pied monumental.

Heureusement, le jour de la fête était très proche.

Mion

— Bon, revenons à nos moutons.

Il est temps de commencer à jouer ! Vous êtes d'accord ?

Membres du club

— D'accord !

Nos voix résonnèrent à l'unisson.

Mion

— Quand on est aussi nombreux, le mieux, c'est de jouer aux cartes.

C'est l'une des règles d'or les plus simples des jeux de table !

Keiichi

— Quoi, encore un jeu truqué ?

Mion

— Nan, aujourd'hui j'ai des cartes toutes neuves.

Nous serons tous à la même enseigne !

Satoko

— J'espère que vous dites vrai...

D'ailleurs, je vais vérifier les cartes par moi-même !

C'est une bonne idée, en fait. Nous pûmes tous vérifier que les cartes étaient effectivement neuves et ne portaient aucune trace.

Rena

— Elles sont bonnes.

Mion

— Vous êtes tous satisfaits ?

Bon, alors aujourd'hui, nous allons jouer à...

...

la bande des cinq ! En plus on est cinq, donc c'est impeccable.

Encore une fois, un grand classique.

Il suffit de se débarrasser de toutes ses cartes pour gagner.

Il faut poser une carte plus forte que celle qui est sur la table.

C'est un jeu tellement populaire qu'il existe des tas de règles spéciales qui ne sont pas appliquées partout.

Et c'est là que les problèmes commencent, car chacun à sa petite variante.

Déjà, rien que le nom.

Là où j'habitais, le jeu s'appelait “le trou du cul”.

Keiichi

— Je peux vérifier quelques détails ?

Les jokers, ils sont au dessus des 2 ou pas ?

Et aussi, est-ce qu'on peut faire une révolution avec trois 3 ?

Mion

— Pas de joker.

Les 2 sont les plus forts.

On peut lancer une contre-révolution.

Par contre, si tu veux faire une révolution avec des 3, il t'en faudra quatre, comme avec les autres cartes.

Rena

— Ah oui, et la règle qui dit que le dernier donne sa meilleure carte au premier,

elle n'est pas appliquée.

Satoko me regardait avec méfiance, constatant ma grande connaissance des règles du jeu.

J'aurais dû me montrer un peu moins aguerri.

Il faut dire que j'ai beaucoup joué à ce jeu avant !

Aujourd'hui, les conditions sont bonnes. Je connais le jeu et les cartes sont flambant neuves.

Aujourd'hui... Je peux gagner !

OK, je vois à peu près les règles spéciales,

mais quid du principal ?

Satoko

— Que fera-t-on pour les gages aujourd'hui ?

Mion

— Justement, à propos de ça, j'ai eu une idée. Nous allons tous proposer quelques gages, qui resteront cachés dans un sac. Chaque fois que la partie est finie, on tire un gage au hasard. Ça vous va ?

Ah oui, pas mal...

Ce sera sûrement marrant !

Satoko

— Ooohhohohohoho !

Je vais en concocter de terribles rien que pour vous, mon cher !

Rena

— Mais bon, pas des trop terribles quand même. Imagine que tu tombes dessus toi ?

Keiichi

— Ben il suffit que je ne perde pas et le problème est réglé, non ?

Satoko

— Vous n'êtes pas si bête que ça finalement ! OOOhhohohohoho !

Mion déchira des feuilles de papier et passa à chacun de nous plusieurs petits morceaux.

Mion

— Allez-y, vous pouvez écrire ce que vous voulez. Placez-les dans le sac-là.

Celui qui perd devra en tirer un au hasard.

Hmm, que choisir...

Au pire des cas, c'est moi qui me le prend.

... Il vaut mieux ne pas être trop sadique.

Rika

— “pas de gage”,

je propose que l'on ait pas le droit d'écrire ce genre de choses.

Ça avait l'air innocent, mais comme par hasard Mion lâcha le papier qu'elle voulait justement placer.

Satoko

— Mais...! Mion, vous trichez !

Vous avez écrit “aucun gage” et en plus vous avez plié un coin du billet !

Bien tenté...

Il lui aurait suffi de tâtonner pour trouver celui avec le coin plié et ainsi ne pas avoir de gage.

C'était bien pensé, vraiment.

Mion Sonozaki, vous êtes un adversaire digne de ce nom !

Il vaudrait mieux se méfier de Rika. Si elle a réussi à voir à travers ce tour de passe-passe, c'est qu'elle est très forte...

On a tendance à l'oublier, mais il ne faut pas la sous-estimer.

Rena

— Euh, dites... N'en mettez pas des trop vaches, d'accord ?

Personne n'approuva.

Nous étions tous des salauds.

Keiichi

— Mais ne t'en fais pas, Rena.

Il suffit de ne pas perdre !

Rena

— Oui... oui, c'est vrai...

Bien ! Vous allez voir ce que vous allez voir !

Elle a beau jouer les gentilles, je sais qu'elle n'a aucune pitié.

Restons sur nos gardes...

Satoko

— Bien dit...

Je me demande bien quelle horreur indicible les gages de Rena peuvent dissimuler !

Rika

— ... Les gages de chacun d'entre nous sont effrayants.

Tu m'étonnes, ma grande. Je ne veux surtout pas savoir ce que contiennent les tiens...

Mion

— Ce qui veut tout simplement dire

qu'il ne faut surtout, surtout pas perdre aujourd'hui !

C'est clair ?

Nous acquiesçâmes tous, conscients du danger.

Mion se mit à distribuer.

Les hostilités commencèrent...

Ma main de départ était tout à fait décente.

La partie allait bon train.

Mion jouait évidemment très bien, mais Satoko et Rika montraient un sacré sang-froid aussi.

Les seuls à réfléchir un peu plus longtemps étaient Rena et moi.

Je pense que Rena était vraiment en train de se demander quelle carte jeter à chaque tour.

Mais pas moi.

J'aiguisai lentement mes crocs, comme un requin à la chasse.

Keiichi

— Hein ?

Personne ne monte ?

OK, bon ben, j'ai fini ! Avec un 3 !

Satoko

— Un 9 ?

Pas de 9 ?

Un 8 !

Un 7 !

Et j'ai fini !

Rika

— Deux 5.

J'ai fini !

Rena

— Je n'ai plus qu'une carte, donc je termine !

Mion

— Mer...credi.

J'ai laissé passer le bon moment pour placer mes cartes.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'était Mion qui avait perdu, et ce dès la première partie !

C'est là que j'eus une révélation.

Aujourd'hui... je vaincrais !

Rena

— Allez, allez !

Mii, tire un gage !

Résignée, Mion fouilla longuement le petit sac et en retira un morceau de papier.

Mion

— Oh !!!

Qui a osé ??

Qui a écrit çaaaaaaaa ??

Mion poussa un cri d'effroi et se mit à trembler comme une feuille.

Rena

— Fais voir, qu'est-ce que c'est le gage ?

Voyons, voyons...

...

Haoh !?

Apparemment, elle avait l'air secouée.

Qu'est-ce que ça pouvait être comme gage mortel ?

— “Caresser la tête du Directeur”

Keiichi

— Euh, attendez-voir, là.

Ça n'a rien de terrible comme gage, alors qu'est-ce que c'est que tout ce théâtre ?

Satoko

— Keiichi, vous n'avez jamais remarqué !?!

— M. le Directeur est très gêné d'être chauve !

Satoko avait un regard beaucoup trop sérieux.

Oui, mais ça n'explique pas la peur panique de Mion ?

C'est quoi l'histoire ?

Rika

— M. le Directeur est un maître dans les arts de combats.

Satoko

— Pendant sa jeunesse, il a parcouru le vaste monde pour apprendre les techniques de combat les plus meurtrières.

Rena

— Après la guerre, il ne put que constater l'état lamentable de l'Éducation dans le Japon des années 50, et il s'est reconverti en professeur.

Ça me rappelle quelqu'un, ça... mais d'un seul coup, le Directeur me paraissait louche.

Et il fallait vraiment lui caresser la tête, à ce monstre ?

Mion

— En plus, je suis la chef du club, il faut que je montre l'exemple...

phew.

...Hoo Yaaaaaaah !!

Et sur ce, Mion courut hors de la classe.

Keiichi

— Elle aurait pu y aller sur la pointe des pieds, pour le surprendre, non ?

Rena

— Ça n'aurait pas marché, je pense.

Il paraît qu'il chasse les escargots en ressentant leur présence.

D'un seul coup, j'avais la gorge très sèche.

Ker

LLLLAMMMMM !!!!!

Un grand bruit secoua toute l'école !

Rika

— Le Directeur a commencé un combo aérien !

Boof pow whap !!

Zazhing !

KaboOoOom !!!

Après l'avoir propulsée en l'air, il a enchaîné Faible Faible Moyen Fort,

mais il attend que sa barre de spécial soit pleine !

Keiichi

— D'après le bruit des impacts, je dirais que le dirlo a un combo aérien Moyen Fort qui touche plusieurs fois, c'est ça ?

Rena

— Comment veux-tu qu'on le sache ? On se débrouille pour ne jamais avoir à le savoir !

J'essayais de ne rien laisser transpirer de mon angoisse.

Je comprenais enfin pourquoi il n'y avait pas un seul mauvais garçon ici...

Après un lourd silence, nous entendîmes le pas claudiquant de Mion qui se traînait à nouveau jusqu'en classe.

Mion

— Je lui ai caressé la tête.

Ça ira...

comme ça ?

Ce furent ses derniers mots avant qu'elle ne s'écroulât.

Satoko

— Bon, vous êtes vivante !

Poursuivons donc !

Mion

— ..Esp...

... espèces de monstres...

C'est elle qui dit ça ? C'est pourtant elle qui a créé le club !

Rena

— Il faut être positive !

Le gage le plus atroce est passé maintenant, non ?

— Non !?

Rena fut recompensée de ses mots de réconfort par un sinistre sourire de la part de Mion.

... Uh oh.

Mion

— Plus de pitié, les enfants !

Vous allez voir ce que vous allez voir !

De là, le jeu se fit de plus en plus rapide et intense.

La pression était d'autant plus importante.

Mion

— As !

Suite ! 3-4-5, et j'ai gagné !

Rika

— Je te suis. J'ai fini !

Keiichi

— Hé hé hé ! Moi aussi !

Satoko

— Et 3 ! Et j'ai fini aussi !

Rena

— Nnnoon ! J'ai perduuuuUUUUuuu !

Les cieux désignèrent Rena comme leur prochaine victime.

Rena

— Je me demande ce que ça va être comme gage...? Je me demande ce que ça va être comme gage !?

Elle avait peur, mais ça se comprenait...

Après le gage ultra hard de Mion, tout le monde avait peur !

D'une main tremblante, Rena lut...

Hein ? Keskséksa ?

— “Parler comme une soubrette”

Rena

— Comme une quoi ? Ça veut dire quoi ?

Comment je dois faire ?

Satoko

— ... Je suppose qu'il faut utiliser des expressions typiques de cette... profession ? C'est un synonyme de “domestique”, n'est-ce pas ?

Rena

— Ha... hao...

ok

...

Mesdames...

Je faillis m'évanouir.

Je ne sais pas qui a eu l'idée de ce gage, mais je l'aime ! Trop de la balle !

Keiichi

— Euh... Rena, tu, tu, tu veux bien mélanger les cartes et distribuer ?

Rena

— À vos ordres, Monsieur...

Oh putain, ça y est, je peux mourir !

Keiichi

— Allez, allez, on continue !

Hein, Rena ?

Rena

— Oui, Monsieur...

Je devais avoir l'air beau, à lui adresser tout le temps la parole ! Mais bon, l'homme est ainsi fait...

Mion

— Et hop !

Encore une fois fini !

Satoko

— Je ne peux pas me permettre de perdre !

Rika

— J'ai fini.

Keiichi

— Moi aussiiiiiii !

Rena

— Oh non,

j'ai encore perdu ???

Encore Rena ? ... Je me demande quel gage elle aura cette fois-ci...

Curieusement, j'étais plutôt excité.

Soudain, instinctivement, je sus qu'un gage terrible arrivait.

Non, c'était une conviction.

— Enlever un habit du haut du corps et un habit du bas

Keiichi

— M-m-mais-mais ça va-va pas non ?!?!?!?

Qui a mis ça ?

Je bondis de ma chaise, tout rouge.

Si je n'avais pas réagi, j'aurais été incapabe de cacher mon excitation.

Qui a écrit ça ?

Je ne sais pas qui c'est, mais débrouillez-vous pour lui décerner le prix Nobel !!!!

Satoko

— Allons bon, mon cher, il n'y a pas de prix Nobel du stupre et de la concupiscence.

Ah merde, mon visage a encore trahi mes pensées.

Rena

— Hauuuuuu... Maiiiis euhhhhh... Miiiiii...

Rena, les larmes aux yeux, tenta de plaider sa cause auprès de Mion, mais celle-ci se montra absolument inflexible.

Mion

— Allez, hop hop hop ! Pas de quartiers.

Un peu de courage, voyons !

Rena

— Je... très bien, Madame. Je... me dévêts.

HEIN ????

Je regardai de droite à gauche, attendant sur l'une des filles pour l'arrêter, mais apparemment personne ne voulait bouger le petit doigt.

Je détournai le regard, puis entendis le frottement des vêtements.

...

Lorsque j'entendis le bruit mat de sa jupe touchant le sol, je crus que mon cœur allait exploser.

Rena

— Est-ce... est-ce à votre goût, M...

Mesdames et Monsieur ?

Je détournai le regard d'elle, en gentleman.

Mais après tout, ce club ne fait pas de cadeaux !

Keiichi

— Ah...

O-— Oh...Ahahaha... ha.

Satoko

— Mon cher, il transpire que vous aviez bon espoir de vous délecter d'un spectacle tout autre... Me trompé-je ?

Satoko

Mais rassurez-vous, nous n'aurions pu nous permettre ce gage si nous ne portions pas nos uniformes de sport en dessous !

Satoko s'amusait à me titiller mais, à cet instant précis, je n'entendais plus rien.

Mion

— Dis-donc, Kei, tu es malin !

Je ne pensais pas que tu prendrais une approche pareille !

Keiichi

— Hé, mais c'est pas moi ! Non vraiment ! C'est pas moi !

Rena

— Ce n'est pas vous, Monsieur ?

Oooh, à la voir remuer dans son short moulant et son mini t-shirt, ça me rend dingue... Il va se passer quelque chose si ça continue...

Calme-toi, Keiichi Maebara !!

C'est probablement Mion qui t'a tendu ce piège pour te faire perdre tes moyens !!!

Je ne peux pas sauter la tête la première dedans tout en sachant ça !

Reste calme, reste zen !

Analyse bien la situation.

Je lançai un nouveau processus de calcul en augmentant sa priorité dans le panneau de contrôle des tâches. Il me fallait une réponse rapide...

La réponse était extrêmement simple, somme toute.

Keiichi

— Je dois absolument gagner !

Je devins alors l'avatar des dieux...

Quels obstacles pouvaient-ils bien se dresser devant moi ?

Les cartes les plus puissantes étaient attirées dans mes mains, comme par magnétisme !

Satoko

— Oh...

Ces cartes sont si mauvaises... Ce n'est vraiment pas de chance...

Keiichi

— Tu as perdu, Satoko ?

Voyons-voir, je te tire un gage...

“Parler comme une petite sœur” !!!

Satoko

— Gnnn....

Trr-très bien,

mon cher frère... ghhhk !

Ahahahaha !!!!

Ça la calme, la petite effrontée !

Mion

— Ah !

J'ai perdu !

Keiichi

— Mion, Mion...

Voyons cela.

“Enfilez le maillot de bain règlementaire des filles” !!!

Mion

— Nnnooooooooon !

Je voulais que ce soit toi qui le tires, p'tit gars !

Mwahahahaha !

Ses cris de désespoir sont une douce musique à mes oreilles !

Rena

— Monsieur, j'ai encore perdu...

Keiichi

— Rena ?

Voyons le prochain gage...

“Laissez le premier se reposer la tête sur vos genoux” !!!

Rena

— ...Hu

hao...

...

Dans... dans cette tenue ? Monsieur ?

Ooooohhhh !!!

Elle ne porte pas de jupe, je serai directement en contact avec ses cuisses !!!!

Satoko

— Non !

Cher frère, vous êtes trop fort !

Keiichi

— Encore un gage pour toi, Satoko.

Je vais le piocher.

“Faites une gâterie au premier” !!

Eh bien... Fais-moi un massage !

Satoko

— Fort bien, mon frère....

Keiichi

— Allez, allez, plus profond !

Et fais attention avec tes ongles !

AAAAhahahahahaha !

Je n'aurais pas pu jouer mieux. J'étais devenu l'Empereur du Mal !

J'étais sûr de pouvoir deviner les cartes et les appeler dans ma main par la seule force de ma volonté !

À bien regarder, j'étais dans un harem.

Ma tête reposait sur les cuisses de Rena, qui ressemblait maintenant à la Petite Sirène.

Satoko portait un collier de chienne et devait me parler comme à un grand frère.

Mion me faisait du vent avec un éventail, posant en maillot de bain devant moi.

Rena

— Hauuu... Aujourd'hui, vous êtes particulièrement impressionnant, Monsieur.

Oh !

S'il vous plaît, ne remuez pas autant la tête... Ooohh... Arrêtez, je vous en supplie...

Je réfléchissais.

Pourquoi l'homme ne peut-il pas connaître la satiété ?

Pourquoi ma soif de conquête n'était-elle toujours pas étanchée ?

Rika

— Qu'y a-t-il, Keiichi ?

Keiichi

— Je déplorai justement en mon for intérieur l'absence de limites à la soif de conquête de l'être humain.

Ben oui.

Parce que Rika, si elle ne finissait jamais la première, n'avait pas encore perdu une seule fois.

Rika

— Keiichi, vous êtes trop gourmand.

Apprenez votre place.

Keiichi

— Oh, mais je sais tout cela.

Comment dire...

je n'ai plus rien à regretter ! La mort ne me fait pas peur !

Rena

— Oh,

Monsieur, arrêtez de bouger votre tête...

...

Oh !

Rika

— Vous pourriez mourir, disiez-vous ?

Cela peut s'arranger.

Rika eut alors un petit sourire.

... C'est une provocation... Elle me déclare la guerre !

Mion

— Ouais, Rika ! Vas-y, défonce-le !

Satoko

— Faites tomber ce tyran libdi... lidi... ce pervers !

Rika

— Je ne sais pas si j'en serai capable, mais... je vous en débarrasserai.

Je la trouve bien courageuse !

Il me faut répondre à cet acte de bravoure... C'est la moindre des politesses.

Viens prendre ta leçon, femelle !

Je vis Mion passer quelques cartes à Rika, mais décidai de ne rien dire.

Si elles croient que cela peut suffire pour me battre, elles se trompent !

Rika

— 2

Suite de trois As.

Révolution avec les 8.

Les autres me regardèrent, très sûres d'elles.

Pfff...

C'est tout ce que vous réussissez à faire en vous y mettant à quatre ? Bande de nullos, vous me faites rire !!

Keiichi

— C'était dans les règles, je crois, alors...

CONTRE-RÉVOLUTION !!!!!

Satoko

— Mais comment ???

C'est impossible !

Satoko laissa s'échapper un cri.

...Hé heh heh...

... ... Débutantes !

Rika avait prévu son jeu en fonction de la révolution, elle n'avait donc plus une seule bonne carte.

Le match fut fini en un rien de temps.

Rika

— Je... j'ai perdu...

Keiichi

— HA HA HA HA HA HA HA !

Enfin, le dernier rempart de votre résistance est tombé !

Voyons le gage...

OOOOOH !

— “Porter un costume avec une queue de chat, des oreilles de chat et un collier avec une clochette !”

Mwahaha !

Les gages sont de mieux en mieux !

Rika mit les trois habits divins en rechignant.

Je me demandai pour quelle raison le casier de Mion contenait ce genre d'objets, mais comme pour moi, c'était tout bénéf', je préférai ne rien dire.

Wow !

Alors ça... Ouh là... ah ben ma foi... Je...

Hauuuuu !!

Je commence à comprendre Rena... Elle est... mimi, y a pas d'autre mot pour décrire ça.

Rena

— Oohhh, elle est mimiiii... Hein qu'elle est mimi ?

Hauuuu... Je la veux chez moi...

Rena en profita pour placer son commentaire fétiche.

Rika

— Miaou...

Lorsque Rika, les larmes aux yeux, se mit à miauler d'une voix plaintive, on entendit un

“pouf” et un rond de vapeur s'éleva doucement au dessus de la tête de Rena.

Rena

— Ooohhhh Rika ! Je t'emmène chez moi, je t'emmène dans ma chambre !!!

Mais juste un peu, je te toucherai pas, non, non, non, je regarde juste, je te ferai pas de mal, non...

Mion

— Ah... mais bien sûr !

Apparemment, Mion avait une idée.

Rika

— Si vraiment tu insistes, Rena... je veux bien te suivre dans ta chambre...

Satoko

— Mais seulement si vous réussissez à battre Keiichi !

Elles croient pouvoir me vaincre simplement en poussant Rena en mode “mimiiiii” ! ?

Je ne crois pas que ça suffira, les enfants !

Qui se rebelle contre moi se rebelle contre les dieux ! Je vais vous apprendre à vous tenir !!!

Keiichi

— Vos astuces minables n'y feront rien !

Je vais vous la démol-

...

Mais que ????

Pendant un instant, je ne compris plus ce qui se passait.

Les cartes formaient un serpent ondulant, passant et repassant d'une main à l'autre de Rena ! On aurait dit un tour de magie !

Au milieu de ce ruban de cartes, je voyais la tête de Rena rouler de droite à gauche, comme folle, les yeux empreints d'une expression de délire.

Rena

— Allez, allez, Keiichi, un match, vite, un match ! Vite, vite, vite, VITE !!!

D'un seul coup, je ressentis une certitude dans chaque fibre de mon corps :

j'allais...

perdre.

Mion

— Tu ne peux pas monter ?

Kei, tu ne peux pas monter sur ce pli ?

...Alors j'ai fini !

Les autres poussèrent un cri de victoire, pendant que la flamme ardente en moi s'étiolait.

Keiichi

— Ha là là... Bah, c'est pas grave. Je remercie les dieux pour ce bref instant de pur bonheur...

Satoko

— Bien ! Je vais tirer votre gage !!

Êtes-vous prêt, mon cher ?

Voici le gage !!

Elles regardèrent toutes le billet, puis passèrent du billet à moi.

Keiichi

— J'ai eu suffisamment de bonnes choses aujourd'hui, je pense que je peux accepter n'importe quel gage. Alors, c'est quoi ?

Mion

— Tous.

Keiichi

— Pardon ?

— “Faire tous les gages jusqu'à maintenant”

Keiichi

— HEIN ??? ...

C'est quoi ce délire ????

Satoko

— Mon cher, vous ne parlez pas comme un petit frère. Vous devriez faire attention à votre langage...

Keiichi

— RGhhgnnn... Très bien, ma chère sœur...

GRRRR !!!

Satoko

— Aaaahhh... Je pourrais vous l'entendre dire des milliers de fois sans m'en lasser...

Et venez donc me faire un massage !

Rena

— Keiichi, pas la peine de me laisser la tête sur tes genoux, mais par contre un petit massage, je ne dirais pas non...

Keiichi

— B-bien, Madame...

Rena

— Hauuu !

Keiichi, c'est trop mimi quand tu le dis ! Encore, encore !

Keiichi

— Je-je vous en supplie, vous me gênez ! Arrêtez, Madame !

Rena se mit à saigner du nez et s'affala par terre, KO, un sourire béat sur les lèvres.

J'avais l'impression que ma virg- euh, non, ma dignité avait été vendue aux enchères pour une bouchée de pain...

Mion

— À moi maintenant !

Tu vas commencer par me faire un peu de vent, lentement, tu as compris ?

Fwoosh fwoosh !!!

Mion

— Oh, mais j'y pense...

Tu dois aussi porter ça, n'est ce pas ?

Le maillot de bain.

Keiichi

— Hein ???

Oh attends un peu, là, c'est un maillot de fille, ça !

Je peux garder le maillot des garçons, quand même !?

Satoko

— Tut tut tut, il y a marqué ici précisément, et je cite : le maillot de bain règlementaire des filles !

Satoko ferait une bonne usurière...

Mais là n'est pas le problème. Je suis encore une fois en train d'essayer de fuir la réalité. C'est-y pas mignon, ça ?

Keiichi

— Mais enfin quand même ?

Lequel je vais mettre ?

Et puis même,

ça vous dégoûterait pas de savoir que je l'ai porté ? Sérieux...

Mion

— Ah, t'inquiète pas pour ça, moi ça me dérange absolument pas.

Vois ça comme une expérience unique !

En plus, j'ai pas des mensurations de rêve donc tu devrais pouvoir entrer dedans sans trop de problèmes !

Je fus saisis par les bras et les pieds tandis que mes bourreaux s'approchaient lentement.

Keiichi

— N-N

...

Nooooooooonnnnnnnn !!!!

Première impression : serré au ventre.

Deuxième impression : un peu large au niveau du torse.

Troisième impression : Aïe, mes burnes...

Rena

— Ahahaha Keiichi se penche en avant... Tellement mimi

Rika

— Et pour compléter le tableau, voici les oreilles, la clochette et la queue de chat.

Mion

— Wow... Kei, tu veux un miroir ? ... ... Nan, sérieux, ça vaut vraiment le coup d'œil.

Tu devrais voir à quoi tu ressembles, vraiment !

Je ne savais pas si je devais plus avoir peur du ridicule ou de l'intérêt quasi scientifique que je pouvais lire sur son visage...

Keiichi

— Je... Je pense que cela ne sera pas nécessaire, Madame...

Satoko

— Bien, fort bien !

Ah, si seulement vous aviez en plus dû rentrer dans cet accoutrement à la maison, c'eût été parfait ! Oooohhohohohoho !

Keiichi

— Bon, ça ira comme ça ? Je peux me changer, maintenant ?

Je sentis une main sur mon épaule. Rika se tenait, souriante et silencieuse, derrière moi.

Rika

— Ce n'est pas fini, Keiichi.

Il vous faut encore faire le tout premier gage.

Keiichi

— ...Dans cette tenue ?

Rika ne répondit pas, mais elle se mit à me caresser la tête...

Keiichi

— M. le Directeur ? Puis-je vous déranger ?

Directeur

— Entrez.

Je pénétrai dans le bureau du directeur, faisant tinter ma clochette par la même occasion. Cela faisait une petite musique très mignonne.

Le directeur me souriait, mais il était figé, comme un ordinateur qui a planté.

Bah, c'est compréhensible.

Nous étions dans un temple du savoir, un lieu sacré, qui plus est dans le bureau de sa plus haute instance !

Qui eût cru qu'un élève aurait l'idée de porter le maillot de bain des filles et d'y rajouter un serre-tête en oreilles de chat, un collier à clochette et une queue ?

Surtout si l'élève en question est un garçon...

Le commun des mortels ne pourrait pas embrasser la complexe absurdité de cette situation.

Mais c'est un phénomène facile à expliquer, d'un point de vue scientifique.

En effet, l'être humain ne peut réagir à une situation donnée seulement lorsque son cerveau lui a transmis et décodé l'information, et lorsqu'il a compris qu'il avait affaire à un phénomène logique.

Ce genre de comportement est d'ailleurs à la base de l'art du camouflage.

Ce qui veut dire, par déduction, que si votre cible ne comprend pas à qui ou à quoi elle a affaire, elle restera parfaitement immobile pendant que son cerveau essayera de trouver une explication à cette nouvelle situation !

Et c'est là ma seule chance de réussir !!!

Il me faut...

Lui caresser la tête !!!!

Keiichi

M. le

DireeeEEEeeecteur,

en garde...

hurRrk

J'entendis par trois fois un signal. Direct sa technique secrète !?

Il prononça alors ces quelques mots :

Directeur

— Tu sais ce que c'est, la virilité ?

Soudain, il n'y eut plus de son...

Bo

BOUUUUUUUUUMMMMMMMMMM !!!!

Un bruit assourdissant résonna dans le soleil couchant...

Rena avait prit Rika sous le bras et s'en allait sur le chemin du retour.

J'étais seul avec Mion.

Mion

— En tout cas, sacré match aujourd'hui ! J'aurais jamais cru que tu étais aussi fort à ce jeu, Kei !

Keiichi

— Je suis le plus surpris d'entre tous.

À dire vrai, je ne pense pas que j'aurais été aussi fort si j'avais joué contre d'autres garçons...

Keiichi

— En tout cas, j'en ai bien bavé.

Heureusement que j'ai pas été blessé, j'aurais eu honte toute ma vie et pour plusieurs générations encore si on m'avait transporté à l'hôpital dans cette tenue !

Mion

— Ahahahaha !

Ouais mais bon,

tu t'es bien rincé l'œil, alors te plains pas !

Moui, t'as pas tort, c'est bien vrai.

Nous éclatâmes de rire.

Tomitake

— Tiens, tiens, encore toi, Keiichi ?

Soudain, nous tombâmes sur Tomitake.

J'avais l'impression de le voir de plus en plus souvent.

Mion

— Ah, bonjour. Et alors ? De bonnes photos aujourd'hui ?

Tomitake

— Moui, ça peut aller.

Mais dis-voir...

Il me mit une main sur l'épaule et se mit à chuchoter :

Tomitake

— Dis-donc, bédit vilou,

c'est une autre de tes conquêtes ?

Keiichi

— Dites pas de bêtises, voyons ! C'est pas ce que vous croyez !

Tomitake

— Tu peux pas me la faire, à moi !

J'ai eu 15 ans avant toi, garçon, je sais ce que c'est, va. Continue comme ça, il te faut l'expérience !

Il avait un sourire un peu idiot, aussi Mion sut instantanément de quoi nous parlions, même sans pouvoir entendre notre conversation.

Mion

— Dites, j'ai entendu dire que vous n'étiez pas mal non plus dans le genre chaud lapin ?

Tomitake

— Qui, moi ? Oh, non, tu te méprends sur moi, je t'assure...

Mion

— Oui, oui, c'est ça.

Retournez à vos photos et bonne journée !

Au revoir !

Apparemment, Mion voulait se débarrasser de lui au plus vite.

Si j'en juge par son ton, elle le connaît depuis un bout de temps.

Mion

— Et au fait, alors, vous faites quoi cette année ? Vous restez pour la fête ?

Tomitake

— En tout cas, c'est ce que j'ai prévu.

Je resterai pour prendre des photos pendant la cérémonie, et puis ensuite je rentrerai à Tokyo.

Mion

— Eh ben, ils ont de la chance les photographes !

Mais dépêchez-vous de gagner un prix et de devenir riche !

Votre passion pour la photo vous fait rater le meilleur âge pour vous marier !

Tomitake

— Mais non, voyons,

les hommes ne prennent du goût qu'après leur 30 ans !

Mion

— Aaaah, vous êtes crade !

Tomitake

— Mm, ah, ahahahaha !

Oh, mais il se fait tard, je devrais rentrer avant qu'il ne fasse nuit. À une prochaine !

Il était bien pressé tout d'un coup...

Il avait l'air mal à l'aise autour de Mion.

Tomitake

— Bon, allez vous deux, on se revoit à la fête !

Tomitake nous salua puis s'éloigna, disparaissant pour ne laisser derrière lui que le concert strident des cigales.

Mion

— Je me demande s'il sera célèbre un jour, celui-là.

Il a promis de mettre mon portrait dans sa toute première exposition, mais...

je crois bien que ça n'est pas près d'arriver, à ce rythme-là...

Keiichi

— Je savais pas que tu le connaissais.

Mion

— Ben en fait, il est vite repérable, tu sais, comme il habite pas ici...

Keiichi

— Oui, mais tu m'avais l'air de le connaître depuis un bon moment.

Mion

— Il vient de temps en temps à Hinamizawa, assez régulièrement d'ailleurs.

Il vient quoi, 2, 3 fois par an ?

Mion

Il photographie le paysage, et certains oiseaux de saison. Bah, ses photos ne sont sûrement pas géniales, mais bon !

Elle avait l'air de lui donner une personnalité bien spéciale.

Pour moi, il est plus... mystérieux.

Je ne pus pas m'empêcher de lui en faire la remarque.

Keiichi

— Dis... Tu crois vraiment qu'il vient ici pour photographier les oiseaux ?

Mion me regarda d'un air surpris.

Keiichi

— Je veux dire... Il me donne l'impression d'être là pour un motif tout à fait autre, mais moins avouable...

Tu ne trouves pas ?

Comme par exemple pour enquêter sur ce meurtre avec démembrement...

Mion

— Ah bon, toi aussi ?

Tu as une bonne intuition, mon p'tit gars !

Elle avait l'air d'accord avec moi, mais sa voix était très nasillarde.

Keiichi

— Tu es au courant de quelque chose, Mion ?

Mion

— Plus ou moins !

Je pense que les autres ont remarqué quelque chose aussi... en tout cas, moi, il ne peut pas me raconter de salades !

Elle ne répondait pas à la question, mais de toute façon elle s'imaginait vraisemblablement un truc très différent de ce qui me trottait dans la tête...

Je me sentais mieux après avoir parlé de lui.

Je pouvais enfin apprécier la clarté du ciel le soir venu.

Keiichi

— ...Ahhhh~ !!

Je pris de grandes goulées d'air frais.

L'air avait une odeur de soleil couchant.

Mion

— Qu'est-ce qu'il y a, Kei ?

Keiichi

— Rien.

J'aime bien le son du chant des cigales et l'air frais du soir, c'est tout.

Mion

— Ahahahahaha ! T'es pas net, toi !

Encore une fois, nous éclatâmes de rire.

Keiichi

— Je me demande ce que fait Rena.

Tu crois qu'elle en a fini avec Rika ?

Mion

— Oh, c'est l'heure où elle cuisine, donc je pense qu'elle est en train de l'inviter à manger.

Keiichi

— J'espère pour elle que Rika acceptera.

Mion

— Je sais pas.

Elle n'en a pas l'air, mais elle est très douée, cette petite !

Keiichi

— Tu m'étonnes !

Je suis sûr que le gage avec le dirlo, c'est elle qui l'a écrit !

Mion

— C'est clair.

C'est peut-être la seule élève qui pourrait le faire sans que le dirlo ne bronche...

Le chant mélodieux des cigales rafraîchissait l'air du soir et apportait un peu de douceur après cette intense compétition.

Ce fut une conversation merveilleuse.