Le lendemain soir...

... nous nous retrouvâmes tous rassemblés chez les Sonozaki.

J'avais naïvement imaginé que nous serions avec sa grand'mère, tous assis autour d'elle, à discuter du problème.

Mais en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça.

Sa Majesté l'Impératrice Oryô Sonozaki était sous sa couette, simplement redressée et soutenue par de grands coussins.

On aurait franchement dit un pacha dans je-ne-sais-quel pays exotique.

Mais ce n'était pas tout.

Il y avait aussi cinq des personnes les plus importantes du clan. Pour le coup, j'avais plus l'impression de discuter avec les Yakuzas qu'autre chose...

Oui, on ne pouvait résolument pas dire que c'était une simple réunion entre voisins.

C'était une réunion des clans fondateurs, avec tous leurs représentants.

Tout doucement, je commençais à me rendre compte de l'endroit dans lequel je venais de m'empêtrer. Mais bon, de toute façon, je n'avais pas le temps d'avoir peur.

Si j'arrivais à la convaincre, Satoko serait sauvée. Il me fallait tout faire pour réussir !

Kiichirô

— ... Et donc, voilà où nous en sommes.

Si l'association ne prend pas une position claire, les services sociaux ne lui ouvriront plus jamais la porte.

Kiichirô

Je pense qu'au minimum, il nous faut officiellement déclarer qu'on ne veut pas s'en mêler. Qu'en dis-tu ?

Le maire finit d'expliquer la situation.

Le visage de la vieille femme était dur, fermé, sévère. Par contre, je ne savais pas si elle avait toujours cette tête ou si c'était à cause de ce qu'elle venait d'entendre...

Elle dit quelque chose à voix basse, que seules les personnes très proches d'elle purent entendre. Alors, une femme portant un kimono traditionnel prit la parole pour elle.

D'après sa tête, je dirais que ça doit être la mère de Mion.

Akane

— Si le centre de protection de l'enfance n'avait pas fait son travail, pourquoi pas, mais là, apparemment, ils suivent la procédure normale.

Akane

Et encore, ils font même bien plus, ils l'ont reçu et lui ont promis de bien s'occuper du dossier.

Akane

Nous ne voyons pas ce qui vous donne autant de griefs à leur encontre.

Mion

— ... Maman,

Mion

laisse-moi t'expliquer.

Mion

L'oncle de Satoko, c'est un lascar fainéant et très violent.

Mion

Il y a déjà battu sa nièce régulièrement l'année dernière, et n'est revenu ici que parce que sa maîtresse s'était fait la malle, donc en plus, il est passablement sur les nerfs. Pas besoin d'être un génie pour se douter que ça n'arrange pas les choses.

Shion

— Kasai, t'es-tu renseigné sur lui ?

Sur Teppei Hôjô ?

Kasai

— ... Oui, et Akane a entendu mon rapport.

Shion

— Alors, tu vois de quoi je veux parler, Maman.

Shion

Si nous laissons l'assistante sociale travailler normalement, elle ne changera la situation que dans plusieurs mois.

Shion

Et je ne peux pas laisser Satoko se faire battre pendant plusieurs mois sans rien faire.

Oryô

— ... Pah, c'est pas comme si elle allait crever, la gamine, ça lui fera la peau dure.

Qu'esse vous v'nez m'casser les oreilles pour une mioche...

Alors seulement la vieille dame se décida à répondre directement, mais les mots qui lui sortirent de la bouche ne furent pas de la trempe de ce que je m'étais imaginé.

Shion

— Oui, bon, elle ne va peut-être pas forcément en mourir, mai--

Oryô

— Eh ben alors viens pas faire chier, espèce de quetsche !

Oryô

Si elle était en danger de mort, j'dis pas, mais elle risque rien, c'te gamine, tu vas pas m'en faire une pendule !

Oryô

On va pas bouger parce que mademoiselle risque d'avoir une tarte, quand même, merde !

Oryô

Tss, et quand je pense que je suis restée debout pour écouter des inepties pareilles,

Oryô

non mais vous m'en faites, vous, des zygotos !

Ouaaaaah… Comme elle est arrangée, la vieille...

Je commence à comprendre pourquoi les gens ont peur d'elle.

Ouais, je crois que je vois pourquoi les gens lui donnent ces surnoms-là.

Rika

— ... Oryô, Satoko est ma meilleure amie.

Je dois absolument faire quelque chose pour elle,

je ne peux pas la laisser dans cette situation...

Oryô

— Dame Rika, je vous l'ai déjà dit plusieurs fois,

Oryô

vous devez apprendre à choisir les bons amis.

Oryô

L'autre merdeuse de Hôjô, c'est bien fait pour sa schneuss, ce qu'il lui arrive, la déesse Yashiro a maudit sa famille, j'y peux rien, moi !

Oryô

Et toi, Irie, qu'est-ce que tu fous là, d'abord ?

Oryô

T'as plus l'âge de t'inquiéter pour un rien ! C'est comme ça que tu remercies les gens qui t'ont aidé ?

Irie

— Satoko n'est qu'une enfant.

Ce n'est pas elle qui a signé les contrats avec l'État il y a toutes ces années, ce n'est pas elle qui vous a défiée devant tout le monde.

Il faut haïr le moine, pas la robe.

Oryô

— Ferme-là !!

Espèce d'impudent, non mais t'as oublié à qui tu parles ? T'en veux une sur la schneuss ?

Rena

— ... Je commence à me demander si réellement, la présence de Satoko ne la dérange plus...

Keiichi

— Ben, disons que c'est ce que Mion m'a dit l'autre soir.

En tout cas, je commence à voir pourquoi l'association ne veut pas se mesurer à elle.

Akane

— ... Keiichi, tu sembles incapable de tenir ta langue, aurais-tu quelque chose à nous dire ?

Maintenant que de toute façon, tu es déjà là, ne te gêne plus.

Je plongeai mon regard dans celui de la mère de Mion.

Elle parlait bien poliment, mais son regard était perçant comme celui d'un aigle, tout aussi impressionnant que celui d'Oryô.

Ouaip, c'était la mère de Mion, pas de doute là-dessus...

Keiichi

— Moi je veux bien, mais bon...

Vous êtes sûre ?

Akane

— Mais oui, je t'en prie.

Tu as fait le déplacement,

alors vas-y, dis-nous ce que tu as à dire.

Je regardai Rena. Elle acquiesça.

... Bon, ben quand faut y aller...

Keiichi

— Madame Oryô Sonozaki, bonsoir.

Je suis Keiichi Maebara,

je viens d'emménager au village. Heureux de faire votre connaissance.

Oryô

— ... Pas la peine de te présenter, gamin, je sais qui tu es, va, crois moi, je sais très bien qui tu es.

Mion

— Vu l'occasion, j'aime autant le dire maintenant.

Elle vous en veut de pas être venus dire bonjour, tu sais. C'est pas des manières...

Alors elle t'a pas en très haute estime.

Ouais, eh ben c'est pas maintenant que je peux y changer quelque chose...

Bah, je me suis présenté maintenant, alors on va dire que ça ira comme ça.

Keiichi

— C'est pas le problème de savoir si c'est Satoko Hôjô ou une autre ;

un habitant du village a besoin d'aide parce qu'elle se trouve en grand danger.

Keiichi

Et la seule manière de la sortir de là, c'est d'aller se plaindre aux services sociaux.

Et ça, je m'en charge tout seul.

C'est pas comme si je voulais vous créer des ennuis.

Akane

— Le maire t'a expliqué que c'était un problème, n'est-ce pas ?

L'association de Hinamizawa et des villages environnants a passé un accord avec les fonctionnaires de Shishibone.

Akane

Le préfet et ma mère ont passé l'éponge sur le passé, et désormais, ils travaillent main dans la main.

C'est la moindre des choses, si nous voulons que le village prospère.

Keiichi

— Et c'est si important que vous préférez laisser Satoko mourir aux mains de son oncle ? Vraiment ?

Akane

— Je te l'ai dit tout à l'heure, tu n'as pas écouté ?

Akane

Personne ne la laisse mourir.

Akane

Les services sociaux font leur travail.

Akane

Si malgré ça tu veux absolument que ça aille plus vite, c'est simplement que tu es un petit capricieux.

Keiichi

— Vous avez un accord, alors le dossier de Satoko n'aura qu'un traitement normal.

Keiichi

Et donc vous vous en foutez de savoir qu'elle est en danger.

Mion vous l'a dit tout à l'heure, Teppei est un homme dangereux.

Keiichi

Elle est retournée à l'école trois jours après, et elle était salement amochée.

Keiichi

En seulement trois jours !

Keiichi

Alors comment voulez-vous savoir ce qu'il pourrait lui arriver si on les laisse tout un mois sans surveillance !

Keiichi

Surtout qu'après ça, on n'a aucune garantie que les choses changent.

Dans un mois, l'assistante sociale dira peut-être encore une fois qu'elle veut attendre avant de prendre une décision.

Keiichi

Vous pensez sincèrement que ce n'est pas une situation grave, Madame ?

Akane

— Et que devrait-on faire, d'après toi ?

Keiichi

— Je vais tous les jours en ville me plaindre en leur disant qu'il faut la sortir de là tout de suite.

Et j'ai bien l'intention de continuer jusqu'à ce qu'ils le fassent.

Akane

— Eh ben alors, la solution est toute trouvée.

Tu continues ton petit manège et nous on retire nos billes.

Pourquoi veux-tu que ça nous intéresse ?

Ça te va, comme solution ?

Merde…

Elle est vraiment pas commode, celle-là...

Les anciens n'avaient eu aucune patience, j'avais pu les mener où je voulais.

Mais cette Akane était déjà moins facile à influencer.

Elle était beaucoup plus patiente que ses filles et que sa propre mère, selon toute vraisemblance.

Mais pas seulement, elle était aussi clairement pas de mon côté.

Keiichi

— Non, ça ne me va pas, non. Vous ne pouvez plus en rester là.

Si le village me désavoue auprès des fonctionnaires, ils me laisseront parler dans le vide pour toujours.

Mion

— Oui, c'est ça le problème, en fait, Maman.

On a passé ce stade-là, ça ne suffit plus de simplement faire comme si vous ne voyiez rien.

Nous avons besoin de savoir si le village est derrière nous ou pas.

Shion

— Oui, enfin, la décision est déjà prise, hein.

L'association a dit que si tu ne disais pas non, Mémé, alors elle nous accorderait son soutien et son aide.

Oryô

— Non mais ça va, oui ?? L'association décide rien du tout sans mon accord, nan mais oh !

Akane

— Vous devez bien savoir comment les Hôjô se comportaient à l'époque, pourtant ?

Si vous me demandez de leur pardonner ça, pour moi, la réponse est non.

Rena

— Justement, je ne les ai jamais connus, ses parents. Ils étaient comment ?

Rika

— ... Pour sa mère, imagine Satoko en plus grande et en plus effrontée.

Rika

Quant à son père, eh bien, c'était le grand frère de Teppei.

Rika

Il était plus grand, plus fort, plus tout. C'était lui qui corrigeait son frère s'il faisait des bêtises. Il faisait beaucoup plus peur.

Keiichi

— Ah ouais, carrément, quoi.

Keiichi

Ouais, donc en fait, ça devait pas être drôle tous les jours non plus.

Keiichi

Je vois, je vois, je l'imagine bien vous gueuler dessus et vous envoyer chier.

Keiichi

Et donc en gros, Madame, vous êtes en train de me dire que vos vieux intestins n'ont toujours pas fini de faire un caca nerveux, depuis tout ce temps ?

Akane

— Tu es sacrément burné pour oser le dire à voix haute, mon garçon.

Mes filles me parlent souvent de toi, tu sais.

Il paraît que tu as un sacré potentiel.

Keiichi

— C'est gentil de dire ça, et je m'en veux de vous le dire maintenant,

Keiichi

mais vous savez, moi tout ce que je veux, c'est que la vieille dame devant me fasse oui de la tête.

Keiichi

Je ne vous demande pas de venir porter plainte avec moi.

Keiichi

Vous vous taisez, vous me faites un grand oui avec la tête, et c'est bon, je vous en demande pas plus.

Akane

— ... Et tu comptes faire quoi si nous refusons ?

Keiichi

— C'est pas un souci. Dans ce cas-là, je me lève et je lui défonce la gueule à coups de latte, comme ça Mion prendra sa place, et elle dira oui à sa place. C'est vite fait.

Oryô

— Espèce de sale morveux, mais tu te sens plus pisser ou quoi ?!

Ramenez-moi un sabre ! Je vais te calmer, petit merdeux, et tu iras rejoindre les autres au fond du puits !

Keiichi

— Ouohooh, eh la vieille, t'as quand même pas sérieusement l'intention de te battre contre moi ? J'espère que t'as aimé ce que t'as mangé ce soir, parce que ça va devenir ton dernier repas !

Oryô

— ... En tout cas, t'as une grande schnabel, ça c'est sûr.

Tu vas bientôt moins faire le malin, tu vas voir !

Elle me décocha un regard digne de son surnom de “vieille folle”, je pouvais voir parfaitement d'où elle le tenait.

En temps normal, je me serais fait dans le froc et je serais parti en courant, mais là, malheureusement pour moi, je ne pouvais pas reculer.

Pour Satoko, chaque jour pouvait être le dernier.

Nous en étions tous bien conscients, trop conscients, même.

Encore quelques jours et Satoko serait brisée à tout jamais.

Et si cela arrive, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer.

Je peux pas faire autrement, il faut que je tente le tout pour le tout.

Quand le résultat compte, il est impossible de faire trop d'efforts !

Keiichi

— Bon, je vais être franc :

Keiichi

Satoko est mon amie.

Keiichi

Et moi, je me bats pour mes amis.

Keiichi

Et toi, tu fais quoi pour eux ?

Keiichi

J'ai entendu dire que tu faisais la même chose, avant.

Keiichi

T'as uni le village derrière une même cause, et vous vous êtes battus.

Keiichi

Résultat des courses, c'est ce qui a fait capoter le projet de barrage, non ?

Oryô

— ... ... Pour un étranger, je te trouve bien au courant, toi.

Keiichi

— Oh là, eh, j't'arrête tout de suite, la vieille.

Keiichi

Je ne suis pas un étranger.

Keiichi

Tu parles à Keiichi Maebara, je suis une célébrité dans ce village, tout le monde me connaît.

Keiichi

Et je me bats pour sauver l'un des nôtres.

Keiichi

Alors moi, un étranger ? Y a rien qui t'arrache la gueule, on dirait.

Irie

— Oryô,

c'est vrai que Maebara n'est arrivé ici qu'il y a peu de temps, mais il a fait beaucoup d'efforts pour se joindre aux autres et s'intégrer à la communauté. Il est l'un des jeunes sur lesquels reposent nos espoirs.

Oryô

— Et toi, Irie, depuis quand tu confonds manque de respect avec célébrité ?

... Rah, quelqu'un peut m'amener du thé et mes médicaments ?

À force de m'énerver, je commence à avoir mal à la tête.

L'homme tout au bord se leva et s'excusa un instant, puis il revint avec ce qu'elle avait demandé.

Keiichi

— Si c'est que le manque de respect qui pose problème, je peux faire ça dans les règles.

Keiichi

... Le clan des Sonozaki doit absolument nous aider pour pouvoir sauver Satoko Hôjô.

C'est une habitante du village,

et puis en plus, c'est une amie à moi.

Keiichi

Alors je vous en supplie, aidez-moi !

Je baissai la tête bien bas, pratiquement jusqu'au sol. Je remarquai du coin de l'œil que nous avions tous baissé la tête.

Akane

— Keiichi, relève la tête.

... Alors, Maman ?

Oryô

— Alors quoi ? Tu veux que j'te dise quoi, moi ?

Qu'esstu veux qu'on fasse ?

Akane

— Le gamin a envie de sauver un être cher, et il nous demande l'autorisation pour le faire.

Ce n'est pas déraisonnable.

詩音

« M'man ! »

Akane

— Par contre,

Akane

il faut bien dire que le Clan des Sonozaki a toujours eu des problèmes avec les Hôjô.

Akane

Notre chef s'est fait insulter en public plus d'une fois par eux.

Akane

Ce n'est pas facile de pardonner ce genre de choses.

Akane

Il faut vraiment voir jusqu'où les gens comptent prendre leurs responsabilités.

Keiichi

— ... Et ça veut dire quoi ?

Akane

— Bah, pour le dire simplement, ce sont simplement des excuses.

Sauf que les gens qui devaient s'excuser de ce qu'ils ont fait sont morts.

Et ils ont un tas de trucs à se faire pardonner.

Ce sera pas vraiment donné.

Rena

— Et donc si ce tribut est payé, vous ferez un trait sur le passé ?

Akane

— Nous vivons dans un monde régi principalement par l'honneur et la confiance en les autres.

Akane

Si l'on nous présente des excuses, nous n'avons d'autre choix que d'accorder notre pardon.

Akane

Pourquoi, Rena, tu comptes faire venir Satoko ici pour exiger des excuses ?

Rena

— ... Ça peut se faire.

Rena

Je peux lui expliquer la situation et lui demander de s'excuser pour ses parents.

Rena

Ce n'aura pas la même valeur que si c'étaient ses parents qui venaient s'excuser, mais vous lui pardonnerez quand même, n'est-ce pas ?

Akane

— ... Ça, c'est pas encore sûr, mais ça peut être un bon début.

Qui sait, ça suffira peut-être.

Rena

— Et vous, Madame ?

Si jamais Satoko venait et s'excusait pour tout ce qu'il s'est passé lors de la guerre du barrage, vous feriez quoi ?

Oryô

— ... Pfff ! Hahahahahahahaha !

Bah, oui, si elle le fait vraiment, peut-être que j'y penserai, oui.

Je peux éventuellement lui pardonner un truc ou l'autre !

Elle rigolait parce qu'elle partait du principe que Satoko ne s'excuserait jamais.

Elle avait l'air de croire que Rena faisait des concessions,

mais l'ambiance changea alors du tout au tout.

Rena

— Mais donc, Madame, si jamais Satoko vient s'excuser,

Rena

j'ose espérer que vous vous excuserez de l'avoir chicanée et exclue du village pour rien pendant toutes ces années ?

Oryô

— ... Qu'esstu viens d'dire ?!

Rena

— Satoko n'a pas participé à vos histoires de barrage.

Rena

Elle n'est que la fille des époux Hôjô.

Rena

Et pourtant, vous l'avez haïe et punie, encore et encore, vous avez ordonné de ne plus lui parler, de la tenir à l'écart.

Rena

Vous n'êtes pas sans savoir que vous n'êtes pas n'importe quelle vieille personne dans ce village.

Rena

Vous êtes la chef de clan des Sonozaki, l'un des trois clans fondateurs du village -- vous avez une influence sur tout ce qu'il se passe dans la région.

Rena

Votre comportement envers Satoko a été repris par tous les autres habitants du village, parce qu'ils avaient tous peur de vous.

Rena

Et c'est très visible en regardant la situation à l'association.

Personne ne parle à Satoko, par crainte des possibles représailles des Sonozaki si cela devait se savoir !

Akane

— ... En même temps, tu parles un peu à la mère de ce village.

C'est grâce à elle si le village a pu se développer après la guerre.

C'est un peu normal qu'elle ait autant d'influence.

Keiichi

— Et je ne vous laisserai pas dire que vous ne saviez pas à quel point votre avis comptait pour la communauté.

Keiichi

Pour reprendre ce que nous disions tout à l'heure, Satoko est mon amie.

Keiichi

Elle fait presque partie de ma famille.

Keiichi

Et si jamais votre influence devait venir me gêner dans mes plans pour l'aider, eh bien, je devrais aussi me battre contre vous.

Keiichi

Parce que c'est ça, protéger ses amis !

Akane

— ... Ah ouais ?

Pour un gringalet de la ville, tu parles bien.

Eh bien alors, demandons un peu à la ronde.

Vous en pensez quoi, vous autres ?

Senior

— ... Il est réglo.

Il n'a pas à donner son avis sur nos relations avec les Hôjô, mais sa démarche est la bonne, s'il estime devoir sauver l'une des siens.

Senior

— Si c'était pas la gamine des Hôjô, ce serait pas vraiment un problème, en fait.

Senior

— Bah, qu'il s'démerde.

On ne les aidera pas, mais on ne les gênera pas,

ça devrait suffire.

Papa de Mion

— Non, justement, cela ne suffit pas, dans le cas présent.

L'homme le plus grand et, franchement dit, le plus flippant de la bande, prit alors la parole.

Papa de Mion

— Tant que le clan n'acceptera pas, l'association ne bougera pas.

Et si l'association ne bouge pas, les fonctionnaires ne bougeront pas.

Papa de Mion

Nous n'avons pas le choix, il nous faut tirer les choses au clair.

Akane

— T'en penses quoi, toi ?

Papa de Mion

— ... Keiichi.

Tu parles bien mieux et bien plus respectablement que ce que ma fille m'en avait dit jusqu'à présent.

Pour être tout à fait honnête, tu remontes dans mon estime.

Tu te comportes comme un homme digne de respect.

Keiichi

— Oh, euh, c'est vous, le père de Mion ? Bonsoir !

Moi, j'étais persuadé que c'était le chef de la pègre locale ! Mais non en fait, c'était le père de Mion.

... Quoique, l'un n'exclut pas l'autre. Mion m'en avait parlé une fois, non ?

En tout cas, il en imposait...

Papa de Mion

— Nous sommes responsables pour une bonne partie des problèmes de ton amie.

Les parents le méritaient, mais leur fille est innocente.

... N'est-ce pas, Belle-Maman ?

Oryô

— ... Pah ! Démerdez-vous !

Les Hôjô sont tous des merdeux, des bons à rien et des mauvais en tout.

Et t'as entendu c't'aut' grande schneuss, là, il a dit qu'il me crèverait !

Oryô

Comment tu peux y voir un homme ?!

Papa de Mion

— ... Belle-Maman.

Papa de Mion

Est-ce qu'il ne serait pas possible de lui donner un coup de pouce ?

Papa de Mion

C'est un jeune un peu prompt à s'emporter,

Papa de Mion

mais il est rare de voir des garçons de son âge qui savent ce qu'ils veulent et qui sont prêts à se dresser pour défendre leurs idéaux.

Mion

— Moi aussi, je te demande de faire un geste, Mémé.

Mion

Nous avons besoin de ton aide !

Mion

Satoko est mon amie, à moi aussi, tu sais.

Mion

J'ai toujours été fascinée par les histoires de la guerre du barrage, et j'ai toujours été très fière de ce que tu avais fait pour te battre avec le village.

Mion

Mais aujourd'hui, moi aussi, je dois me battre pour venir en aide à mes amis !

Shion

— Moi aussi, il me faut baisser la tête et demander ton aide.

Je tiens à m'occuper de Satoko,

comme si elle était ma sœur.

Je t'en supplie, nous avons besoin de ton soutien.

Oryô

— ... ... ...

La vieille dame ne répondit rien. Elle se contenta de regarder ses petites filles avec un regard sévère, empli de colère.

Elle était vraiment têtue comme une mule, cette femme. Ça n'allait vraiment pas être facile.

Même le maire avait l'air de ne plus savoir quoi faire.

La vieille dame finit par reporter son regard haineux sur moi. Regard que je lui rendis sans sourciller.

Keiichi

— J'ai déjà baissé la tête tout à l'heure, alors maintenant, vous pouvez aller vous brosser.

Keiichi

Par contre, s'il le faut, je le répèterai :

Keiichi

j'ai besoin de votre aide, nous avons besoin de votre aide.

Keiichi

Satoko n'est pas seulement mon amie, c'est aussi une habitante de votre village.

Keiichi

Et elle ne vous a jamais rien fait,

Keiichi

alors vous n'avez pas à lui en vouloir.

Oryô

— ... ... Imaginons. Imaginons que je dise oui.

Il se passe quoi après ?

Keiichi

— Si l'association de quartier nous soutient, les services sociaux seront obligés d'écouter ce que nous avons à dire.

Keiichi

Et s'ils ne le font pas, on en remettra une couche,

Keiichi

sauf que cette fois-ci, il y aura tout Hinamizawa à leur porte.

Keiichi

Demain, c'est samedi.

Keiichi

Ils sont ouverts le matin.

Et les habitants du village seront rassemblés pour commencer les préparatifs de la fête de la purification du coton.

Je prendrai ceux qui sont là pour aller en ville !

Irie

— Oui, ce serait... ce serait un grand coup,

on parle de plus d'une centaine de personnes, là.

Akane

— Tu penses rameuter combien de monde ?

Keiichi

— Ben, disons que nous allons sûrement prendre les gens de court, donc je ne sais pas combien vont vouloir me suivre.

Mais je ferai de mon mieux pour les convaincre, j'irai leur parler.

Akane

— Et vous, Monsieur le Maire, vous en pensez quoi ?

Kiichirô

— L'association de quartier a déjà signifié son accord pour le principe.

Kiichirô

Certains pensent qu'il est important de bien s'entendre avec les fonctionnaires, mais certains s'étonnaient de ne pas nous voir leur mettre la pression à propos de Satoko.

Kiichirô

Nous comprenons parfaitement ce qu'il essaie de faire, et nous ne voyons pas de quel droit nous aurions le droit de le gêner dans ses démarches.

Akane

— Eh ben alors quoi, vous avez déjà pris une décision, sans en parler à ma mère ?

Donc vous voulez juste que nous prenions la décision d'entériner vos résolutions ?

Vous êtes de beaux salauds quand vous voulez, les enfants...

Kiichirô

— ... Akane, je... C'est valable pour toi aussi, Oryô.

Kiichirô

Je vais être franc avec vous, elle me fait de la peine, cette petite.

Kiichirô

Elle a pour l'instant vécu comme elle a pu, sans se plaindre et sans jamais nous poser de problèmes.

Kiichirô

Je pense qu'il serait temps de donner l'ordre d'en finir avec les discriminations que nous avons eues envers elle. Vous ne pensez pas ?

Oryô

— Non mais ça va pas la tête, et puis quoi encore ?

Qu'j'en ai à foutre, moi, qu'elle aille s'faire voir !

Keiichi

— Eh ben alors, on l'a, notre décision !

Keiichi

Tu veux t'y opposer, soit.

Keiichi

Mais du coup, tu es automatiquement mon ennemi.

Keiichi

Et moi, j'ai pas que ça à foutre, alors je vais t'étriper de mes propres mains, maintenant tout de suite !

Keiichi

Mion, prépare-toi à hériter du clan, et échauffe ta nuque, tu vas devoir rapidement dire oui.

Keiichi

Quant à toi, la vieille, fais tes prières !

Alors que j'avais à peine bougé l'une de mes jambes pour me relever, les membres les plus imposants de la famille se dressèrent immédiatement devant moi, me bloquant le passage.

... D'ailleurs, certains d'entre eux avaient déjà porté la main droite à leur veste.

Ils voulaient prendre quelque chose depuis l'intérieur de leur veste, mais quoi ? Je préférai ne pas trop y penser, en fait...

Oryô

— ... ... Rah, mais zut aussi, vous m'énervez, tous, à la fin !

Foutez-moi le camp !

Vraiment tous des empêcheurs de tourner en rond, bonté du ciel !

Rika

— ... Oryô, il ne faut pas dire ça, tu vas t'éclater des veines, encore.

Oryô

— Aaaah, je suis désolée, Dame Rika,

tenez, vous ne voulez pas me donner mes médicaments ?

Rah, ces jeunes, mais vous voulez que j'meure ? Encore un peu, et j'allais m'énerver pour de bon !

Je ne savais pas trop où elle voulait en venir, mais je pouvais comprendre sa colère.

Elle se pencha alors vers la mère de Mion et lui parla à voix basse.

Encore une fois, celle-ci prit la parole à sa place.

Akane

— Je suis désolée, mais nous devons vous demander de vous retirer pour ce soir.

Notre chef de clan a de violents maux de tête, elle ne pourra pas poursuivre les discussions plus avant.

Keiichi

— Mais... Mais, et notre réponse, alors ? J'ai pas eu de réponse, moi !

Akane

— Keiichi,

Akane

il faut apprendre à partir, quitte à revenir un autre jour, si tu ne veux pas être jeté à la porte.

Akane

Je te signale quand même que nous n'étions pas obligés de supporter tes caprices.

Akane

Nous t'avons donné cette chance parce que tu connais bien nos filles, c'est tout.

Akane

Tu ferais bien d'apprendre ta place. Parce que sinon, je risque d'être nettement moins plaisante.

Mion

— P'tit gars, j't'assure,

on ferait bien d'en arrêter là pour aujourd'hui...

D'après les réactions très nerveuses de Shion et de Mion, je pense pouvoir affirmer que le calme olympien de leur mère était à deux doigts de craquer, et que ce ne serait pas beau à voir.

D'après sa tête, il me restait dix secondes pour déguerpir...

Mais je ne pouvais pas abandonner maintenant. Ou bien si ?

Merde, j'étais pourtant si près du but !

Si jamais elle prenait une décision maintenant, je pourrais déjà frapper un grand coup demain !

Aujourd'hui, les gens des services sociaux avaient été souriants.

Ils avaient vu la différence dans le nombre de personnes, c'était à peine s'ils ne s'étaient pas foutu de nos gueules ouvertement !

Je ne peux pas arrêter maintenant.

Ça fait déjà beaucoup trop longtemps que Satoko est coincée avec son oncle !

On n'avait plus le temps !

Mais la réunion était désormais terminée.

La vieille chef de clan se coucha sans plus de cérémonie, nous faisant expulser dehors.

Les jeunes personnes furent toutes priées de quitter les lieux. Le maire resta en dernier, pour simplement entériner la fin de la réunion.

Nous restâmes à discuter dans le grand terrain attenant à la propriété, l'attendant.

Keiichi

— ... Putain, merde ! On était si près du but...

Rena

— Tu sais, Keiichi, je crois que tu lui as dit tout ce qu'il fallait.

Rena

Mais maintenant, il faut leur laisser le temps d'y réfléchir pour te donner une réponse.

Même si je sais que nous n'avons pas le temps, je suis d'accord...

Keiichi

— Et vous, Chef, vous en pensez quoi ?

Irie

— ... Oryô avait l'air de bien tirer la tête.

Irie

Tu sais, il lui arrive de refuser de voir les gens pendant des jours entiers quand elle est comme ça.

Irie

Je pense que ce dont tu parlais tout à l'heure, ton plan pour emmener tous ceux qui aideront aux préparatifs, là, eh bien, il ne me paraît pas réalisable, c'est trop tôt.

Rika

— Par contre, je pense qu'elle nous a écoutés jusqu'au bout.

Il ne nous reste plus qu'à espérer qu'elle soit de notre côté.

Keiichi

— Ouais.

Et c'est pas évident d'attendre simplement en gardant la foi. Tant pis.

Mion

— Les gens, vous vous êtes bien battus !

Mion et Shion vinrent en courant nous rejoindre.

Keiichi

— Yo, vous étiez pas mal non plus.

Alors, vous en pensez quoi ?

On a des chances ?

Mion

— Franchement, je sais pas.

D'après ce que j'en ai vu, mon aïeule est remontée contre toi.

Mion

Il vaut mieux que tu reviennes plus ici, p'tit gars...

Keiichi

— Quoi, je pourrai même plus venir te voir ?

Eh ben...

Shion

— En tout cas, mon cœur, je suis impressionnée. Je l'ai déjà pensé hier soir, mais toutes mes félicitations !

La plupart des gens tremblent de peur, dans ta situation...

Keiichi

— T'es sûre de ça ?

Je veux dire, ouais, sa tête était pas rassurante, mais trembler de peur ? Faudrait quand même pas exagérer, hein...

Mion

— Ah ouais ?

C'est juste parce que tu sais pas à quelle sauce elle pouvait te bouffer !

Mion

Enfin, bienheureux les simples d'esprits, j'imagine...

Rena

— Je ne pense pas, non.

C'est juste que Keiichi ne pouvait pas se permettre d'avoir peur. C'est la sûreté de Satoko qui est en jeu.

Irie

— D'ailleurs, Ryûgû, j'ai trouvé que les cris et les insultes n'avaient pas l'air de beaucoup vous atteindre.

Rena

— Bah, elle a haussé le ton, mais c'est pas comme si elle avait été en colère.

Non, moi je n'ai pas eu spécialement peur.

Mion

— Attends, tu veux rire, elle était pas en colère ?

Rena

— Non.

Elle n'était pas en colère du tout.

Purée, vraiment ?

Moi, j'avais peur qu'elle nous claque dans les doigts en pétant une durite...

J'entendis soudain des bruits de pas derrière nous, sur les gravillons.

Le maire et la mère de Mion nous rejoignaient.

Shion

— Pépé !

Alors, ça va ?

Mémé était pas trop en colère ?

Kiichirô

— Ahahahahaha !

Si, mais bon.

Elle a dit oui.

Rena

— Pardon ?

Rika

— ... Mais alors... Vous voulez dire ?

Kiichirô

— Elle a donné son accord et sa bénédiction.

Keiichi, tu es libre de faire comme bon te semble.

Keiichi

— Mais... Sérieux, pour de vrai ?

Mion

— M'man, sans déconner !??

J'arrivais pas à m'imaginer comment ni pourquoi elle m'avait donné son autorisation, eu égard à la colère noire dans laquelle je l'avais laissée.

Mais elle l'avait fait, et c'était le principal !

Akane

— Elle a officiellement accepté que l'association de quartier de Hinamizawa te vienne en aide, Keiichi.

Akane

Et donc, c'est comme si l'association de défense d'Onigafuchi était derrière toi, désormais.

Akane

Mais ça veut aussi dire que tu n'as plus droit à l'erreur et que tu ne peux pas te permettre de perdre.

Akane

Et surtout, tu ne peux plus en arriver à des extrêmes ridicules.

Akane

Tu portes sur tes épaules l'histoire du village ainsi que tous nos faits d'armes.

J'espère que tu es prêt à t'en montrer digne ?

Keiichi

— Parfaitement, Madame.

Akane

— Oooh, ça c'est une réponse directe qu'elle est bonne !

Akane

Tu me plais, toi.

Akane

En tout cas, bravo, j'en connais peu qui ont eu le courage de parler ainsi à ma mère.

Akane

Lorsque tu lui as bondi dessus et que tu as commencé à l'étrangler, j'ai commencé à paniquer, je dois dire.

Keiichi

— Pardon ? Mais, j'ai même pas pu me lever !

Et puis même, j'allais pas vraiment la tuer à coups de latte, ça se fait pas, voyons !

Akane

— Héhhéhhé.

Akane

Écoute-moi bien, garçon.

Akane

Keiichi Maebara a obtenu l'accord d'Oryô Sonozaki à force de coups de poings dans la figure. Il lui a sauté dessus et l'a frappée encore et encore en lui serrant le cou, et là seulement, elle a dit oui.

Akane

C'est la version officielle, alors je te prierais de t'en souvenir.

Keiichi

— Mai-mais, vous n'êtes pas bien dans vot' tête ou quoi, je suis pas un violent, moi !

Akane

— Mais oui, mais c'est comme ça. Ma mère s'est toujours positionnée contre les Hôjô, elle l'a dit et redit.

Elle ne peut pas revenir sur sa position simplement parce que trois gamins lui ont demandé gentiment.

Akane

Et donc il faut inventer une petite histoire pour faire passer la pilule. C'est pourquoi elle t'a accordé cette faveur uniquement parce que tu avais fait des pieds et des mains et que tu lui plaisais bien.

Akane

Nous nous sommes bien compris, Mion ?

Mion

— Oui, oui, bien sûr !

C'est entendu.

Rena

— Eh ben, c'est pas facile tous les jours, pour ta grand'mère...

Shion

— Je vois,

Shion

et c'est comme ça que toutes les légendes naissent, alors ?

Shion

Et donc, les gens vont dire que tu en es venu aux mains avec elle, juste à cause de Satoko...

Shion

Tu sais, je crois que les gens vont s'écarter sur ton chemin, désormais.

Rika

— C'est le début de la légende de Keiichi Maebara, l'homme le plus fort du monde.

Les gens vont parler de lui avec crainte et respect dans son dos !

Keiichi

— Mais j'en veux pas, moi, de cette légende !

Mais quoi qu'il en soit, merci, merci du fond du cœur !

Akane

— Allons, ce n'est pas la peine...

De toute façon, l'association avait déjà pris une décision, non ?

On ne pouvait rien dire contre.

Limite même, on aurait préféré si vous aviez fait ça dans notre dos.

Akane

Et vous le saviez sûrement très bien, M. Kimiyoshi, vous êtes bien malin quand vous le voulez...

Kiichirô

— Disons que je suis quand même bien content que vous ayez pris cette décision...

Akane

— Oui, ma mère aussi se disait que c'était quand même moche que la gamine prenne encore sur la figure à cause de ces histoires du passé.

Akane

Elle croyait que ça ne pourrait cesser que lorsqu'elle serait morte et qu'il y aurait un changement à la tête du clan.

Akane

Franchement dit, c'est une aubaine pour nous que tu aies fait tant de grabuge, ça lui a permis de régler ce problème avant sa mort.

Et je crois qu'elle t'est très reconnaissante pour ça.

Keiichi

— Ben, moi aussi je lui suis très reconnaissant.

Je reviendrai une prochaine fois juste pour lui dire merci.

Akane

— Ahhahahahaha !

Akane

Non, il vaut mieux pas !

Akane

La prochaine fois, elle risque vraiment de te recevoir avec un sabre à ses côtés.

Akane

D'ailleurs, je suis bien surprise de voir qu'elle s'est retenue de le faire, aujourd'hui.

Akane

Tu dois vraiment beaucoup lui plaire, tu sais.

Rika

— ... Oui, c'est ce que je pensais aussi.

Oryô ADORE faire joujou avec son sabre.

Keiichi

— Rika, ne dis pas ça avec un sourire pareil sur les lèvres, tu fais peur.

En tout cas, je suis pas mécontent d'en avoir fini en un seul morceau...

Akane

— Ma mère a beaucoup apprécié ton attitude, Keiichi.

Elle m'a dit qu'un homme, ça devait se comporter comme ça.

Akane

Elle a de la chance, Satoko.

C'est rare d'avoir un homme prêt à autant de sacrifices qui nous coure après !

Mion

— Euh, Maman, le p'tit gars est pas de ce genre, Satoko est bien trop jeune, et puis même, ils n'ont pas ce genre de relations...

Akane

— Ah bon, même pas ?

Il est même pas encore pris ? Ah ben tant mieux, alors, ça vous laisse une chance à toutes les deux !

Akane

Keiichi, elles sont jumelles, prends celle que tu veux et ramène-la chez toi, tu as ma bénédiction !

À partir de maintenant, si tu veux, tu peux m'appeler Belle-Maman !

Toutes deux rouge pivoine, Mion et Shion placèrent une attaque en même temps, l'une avec le poing, l'autre avec le coude.

Je commence à comprendre d'où viennent l'humour et le sens de la conversation de Mion...

Elle a ça dans le sang, en fait.

Kiichirô

— Bon, eh bien, jeune homme,

comme tu nous l'avais promis, tu as convaincu Oryô Sonozaki.

Alors comme convenu, l'association de quartier est désormais derrière toi.

Je le leur ferai savoir demain matin, en personne.

Kiichirô

Bien sûr, je leur toucherai aussi un mot à propos de Satoko.

De toute façon, je peux me le permettre, puisqu'Oryô est derrière nous.

Je pense que ce coup de fil devrait résoudre pas mal de choses. Ils se bougeront.

Keiichi

— Vous pensez que ça suffira ?!

Mion

— P'tit gars, t'as aucune idée de qui tu t'es mis dans la poche, crois moi.

Keiichi

— Alors... Satoko sera sauvée demain ? Vraiment ?

Shion

— Non, ce n'est pas encore sûr et certain.

Shion

Mais s'ils refusent de faire un geste après l'appel du maire, ils savent que l'association de défense d'Onigafuchi va leur tomber sur le coin de la figure.

Shion

Il ne faut pas croire, il a l'air gentil, le Pépé, comme ça, mais quand il est dans son rôle de président de l'association, il est méconnaissable !

Kiichirô

— Bah, il faut être inflexible par moments.

En attendant, tu as ma parole d'honneur, Keiichi, d'homme à homme.

Je ferai tout pour t'aider à la sauver le plus vite possible.

Keiichi

— Merci beaucoup, Monsieur.

... Juste une dernière chose, j'espère que ça cessera, toutes ces histoires de Hôjô et de traîtres et de je-ne-sais-pas-quoi-encore.

Shion

— Oui, tu parles d'eux sur un ton vraiment abject, de temps en temps.

Comme quoi elle serait maudite…

Kiichirô

— Oui, c'est vrai, mais enfin, c'est surtout pour maintenir les apparences. Ce n'est rien de personnel contre elle...

Rena

— Eh bien alors, faites en sorte que ça cesse une bonne fois pour toutes.

Il serait temps pour vous d'accepter Satoko comme tous les autres enfants du village.

Kiichirô

— Oui, je sais, oui.

Kiichirô

Je ferai attention à m'y tenir, même si la soirée est arrosée.

Kiichirô

C'est promis !

Kiichirô

Et puis, si jamais je ne tiens pas parole, Keiichi a menacé de venir m'asséner un peu de bon sens à coups de poing dans le crâne, donc bon, je n'ai pas le choix...

Alors enfin, nous prîmes le chemin du retour.

Satoko n'était pas encore sauvée,

mais nous venions de faire un grand pas en avant.

Demain, le maire passerait un coup de fil important et se plaindrait au nom de l'association.

En faisant bien sûr attention à leur faire comprendre que l'ordre venait d'Oryô Sonozaki.

Rika

— Je me demande si Satoko pourra échapper au Destin, grâce à cela...

Keiichi

— Oh oui, avec ça, ça ne fait plus aucun doute.

Qui sait, elle sera peut-être déjà libre demain.

Et si jamais ça ne marche pas,

eh bien, on attaquera en masse. J'ai dit en masse !

Ah, et une deuxième chose, Rika.

Rika

— ... Miaou ?

Keiichi

— Arrête de parler de Destin toutes les deux minutes, tu veux ?

Keiichi

Le Destin, c'est un truc dont l'issue est déjà décidée.

Keiichi

Mais dans la vie, il n'y a rien dont l'issue est déjà décidée.

Keiichi

Ce sont les efforts que tu fais qui décident du résultat.

Keiichi

Alors parler du Destin, c'est un peu dire que de toute façon, tout est déjà joué, quels que soient nos efforts. Alors ne parle plus jamais du Destin, c'est compris ?

Rika

— ... ... ... ... ...

Rika eut l'air d'y réfléchir pendant un bon moment.

Alors que je commençais à me demander si elle ne me faisait pas la gueule parce que je lui avais parlé sur un ton trop brusque, je vis son visage s'illuminer d'un sourire.

Rika

— ... Puisque tu insistes, Keiichi,

eh bien, soit.

Après tout, tu m'as déjà prouvé à plusieurs reprises à quel point il était facile de faire changer le Destin, jusqu'à présent.

Rika

Tu sais, à chaque fois que Teppei est revenu, au cours de ces cents dernières années, je n'ai jamais pu rien faire. Mais toi, tu es en train d'inverser la vapeur.

Rika

Grâce à toi, il m'arrive de penser que ma mort inexorable n'est finalement pas aussi terrible que ça.

Rika

Enfin, les pires des mondes sont ceux dans lesquels tu n'emménages pas à Hinamizawa.

Rika

Heureusement, je n'ai connu ce genre de mondes qu'une seule, ou peut-être deux fois en cent ans.

Rika

Je me suis d'ailleurs vraiment ennuyée, ces fois-là.

Keiichi

— ... ???

Tu sais, Rika, tu dis parfois des choses que j'ai bien du mal à comprendre.

C'est quoi, tu essaies de noyer le poisson ou quoi ?

Rika

— ... Miaou !

Du poisson ? Où ça ? Où ça ? Nipah☆!

S'il insiste, alors accordons-lui cela.

Je ne parlerai désormais plus du Destin, sauf si la situation l'exige...

— Excusez-moi de vous avoir fait patienter.

Ici le standard de la préfecture de Shishibone.

Kiichirô

— Ah, oui, allô ?

Excusez-moi de vous déranger, j'aimerais parler au service du Conseil Régional.

— Très bien, veuillez patienter un instant.

Saitô

— Excusez-moi de vous avoir fait patienter !

Ici le secrétariat du Conseil Régional.

Kiichirô

— Bonjour, est-ce que je pourrais parler à M. Sôta, s'il vous plaît ?

Saitô

— Oh, Monsieur Kimiyoshi !

Merci encore pour l'autre jour, vous nous avez retiré une belle épine du pied.

Kiichirô

— Allons, ce n'est rien, voyons, tout était un peu de notre faute, après tout.

Merci encore de nous avoir contactés,

ça nous a beaucoup aidé.

Saitô

— Ah, M. Sôta est de retour,

je vous le passe.

... Chef, c'est le président de l'association de quartier de Hinamizawa au téléphone ! M. Kimiyoshi !

Aida

— Oui, allô ?

Bonjour, Monsieur ! Comment allez-vous ce matin ?

Kiichirô

— Erm, eh bien, je voulais vous entretenir au sujet du centre de protection de l'enfance d'Okinomiya.

Aida

— Oui, oui, bien sûr, cette histoire avec les enfants qui viennent porter plainte tous les jours.

Aida

Il paraît que les services de là-bas ne savaient vraiment plus quoi faire.

Aida

Je suis bien content d'avoir pu en parler avec vous, Monsieur.

Aida

Et donc ? Que s'est-il passé lors de vos discussions ?

Kiichirô

— Oui, euh, eh bien...

Suite à ces conversations, l'association de Hinamizawa a décidé de soutenir officiellement l'action de Keiichi Maebara.

Aida

— Oh, je v-- Pardon ?

Mais... Euh, attendez, je... Vous pouvez répéter ?

Kiichirô

— Les gens de notre association ont pondéré la question et sont parvenus à la conclusion qu'il avait raison de faire ces démarches.

Kiichirô

Aaah, je vous jure, ces jeunes, ils ne comprennent rien à la politique...

Kiichirô

Enfin, quand je dis les jeunes, ils ont tous la cinquantaine passée, hein ! Ahahahahaha !

Aida

— Euh... Oui, enfin,

mais...

Monsieur, quel est l'avis des autres membres du conseil ?

Kiichirô

— Oh, eh bien,

Kiichirô

pour tout vous dire, nous avons organisé une réunion plénière extraordinaire, hier soir.

Kiichirô

Au début, ils étaient inflexibles, et puis finalement, le jeune homme a su trouver les mots pour les convaincre du bien-fondé de son action.

Kiichirô

Vous savez, entre nous, c'est un sacré phénomène, ce garçon, il est droit dans ses bottes !

Kiichirô

Si nous n'encourageons pas ce genre de comportements, plus personne parmi les jeunes ne voudra s'impliquer dans la vie de la région.

Aida

— Euh, et donc, je peux considérer que le conseil d'administration de l'association a pris sa décision ?

Kiichirô

— Oui,

à l'uninamité.

Personne n'a trouvé à y redire.

Aida

— ... Monsieur Kimiyoshi.

Comme je vous l'ai dit l'autre jour, les services sociaux font leur travail.

Aida

Mais vous savez, il leur faut une période d'observation s'ils veulent prendre une décision, surtout que récemment, l'opinion publique est très sensible sur ces sujets...

Kiichirô

— Mais pourtant, Maebara a expliqué l'urgence de la situation plusieurs fois déjà.

Kiichirô

Satoko Hôjô est enfermée à la maison contre son gré et doit vivre avec un homme particulièrement violent et cruel.

Kiichirô

Elle risque des blessures corporelles, mais surtout des séquelles psychologiques, c'est surtout ça le plus préoccupant.

Kiichirô

Elle est à l'âge de la puberté, les conséquences pourraient durer toute sa vie.

Vous devez pourtant le savoir aussi bien que moi,

nous étions ensemble à ce séminaire la dernière fois, non ?

Aida

— Euh, si, si, c'est vrai, en effet, oui...

Dites-moi, est-ce que par hasard votre conseillère aurait dit quelque chose d'autre ?

Kiichirô

— Ah,

Kiichirô

Oryô ? Oui, elle l'a regardée aussi, et puis finalement, elle nous a dit : “Il faut l'aider !”,

Kiichirô

comme ça, vous savez, sur un ton très bas, très décidé.

Kiichirô

“C'est bien beau d'être prudent, mais s'ils continuent à délaisser ce dossier,

il va falloir que nous lui donnions toute l'aide dont il pourrait avoir besoin !”

Aida

— Vraiment, Madame Sonozaki a dit ça ?

Aida

... Eh bien...

Enfin bon...

C'est un problème familial, c'est vrai, c'est un problème qui a un impact sur le voisinage, forcément, mais je ne sais pas si les représentants de l'État sont les mieux placés pour intervenir...

Kiichirô

— Oh, vous savez, si ce gaillard sortait un peu, nous lui ferions comprendre notre façon de penser, mais j'ai l'impression qu'il se terre chez lui.

Kiichirô

Et puis vous vous doutez bien que si nous lui faisions la remarque, il pourrait être tenté de passer ses nerfs sur sa nièce, il n'hésiterait pas, lui, vous savez ?

Kiichirô

C'est pourquoi je pense qu'au contraire, nous n'avons plus le choix, l'État doit intervenir.

Aida

— Oui, oui, bien sûr, vous avez tout à fait raison !

Eh bien, je vais essayer de contacter votre conseillière pour obtenir plus d'informations sur la marche à suivre...

Kiichirô

— Oh, je serais vous, je n'en ferais rien, mais c'est juste moi.

Vous savez, cette histoire l'a mise dans une grande colère.

Pour ma part, je compte la laisser tranquille quelques jours.

Aida

— Ah bon ? Oooh, je vois, je vois...

C'est embêtant. Ahahaha, oui c'est embêtant.

Quand votre conseillère s'énerve, elle fait vraiment peur...

Kiichirô

— Oui, et donc, à propos de ça, je voulais vous demander.

Kiichirô

Est-ce que vous pourriez en toucher un mot aux instances sociales ? Il faudrait faire quelque chose pour sortir Satoko Hôjô de cette situation.

Kiichirô

Si vous voulez, je peux aller les voir avec vous.

Kiichirô

Je vais me préparer, j'arrive tout de suite.

Aida

— Non, non, je vous en prie, voyons !

Je ne vais tout de même pas vous demander de venir, ce n'est pas la peine.

Ne vous inquiétez pas, je vais les contacter, je vous rappelle plus tard ce soir ?

Kiichirô

— Plutôt vers midi, si possible.

Et puis, passer un coup de fil, ça ne va pas vous occuper toute la journée non plus.

À moins que le chef des services sociaux ne soit si occupé que ça, évidemment.

Aida

— Oh, je ne pense pas que ce soit le cas !

Très bien,

je vais essayer de régler ça pendant la matinée, alors. Je vous rappellerai avant midi, sans faute !

Kiichirô

— Je compte sur vous.

Dites-leur bien que l'association serait très en colère s'ils refusaient de prendre leurs dispositions.

Aida

— Oui, bien sûr, je le lui ferai savoir.

... Oui, sans faute.

... Très bien, je vais raccrocher, alors. Bonne journée ! Je raccroche. Merci ! Au revoir.

Dans un petit tintement caractéristique, le combiné retrouva son socle.

Saitô

— ... Ça n'avait pas l'air très engageant, ce que vous disiez au téléphone. Un problème ?

Aida

— Oui, l'association de Hinamizawa est sur le sentier de la guerre.

Aida

Saitô, je suis désolé de te refiler ça, mais j'ai besoin de quelqu'un pour demander confirmation auprès de la conseillère de l'association, tu sais, Mme Sonozaki.

Aida

Moi, pendant ce temps, je dois contacter les services sociaux d'Okinomiya.

Aida

J'te l'dis, on est dans la merde.

Oui, allô ?

Bonjour, bonjour ! Oui, c'est le Conseil Régional.

Est-ce que je pourrais parler à votre responsable, s'il vous plaît ?

Chef

— Et donc vous dites qu'il a le soutien de l'association de quartier de Hinamizawa ?

C'est bizarre, il me semblait avoir entendu autre chose l'autre jour.

Aida

— Oui, l'autre jour, lorsque j'ai demandé à leur conseillère, elle m'a assurée qu'ils n'avaient rien à voir avec lui.

Aida

Mais apparemment, lors de leur assemblée plénière extraordinaire d'hier soir, ce jeune homme a réussi à les convaincre de l'aider.

Chef

— Hmmm, je vois.

Chef

Enfin, ils peuvent le soutenir, c'est leur bon droit, mais cela ne change rien à notre travail.

Chef

Il serait bien étrange de privilégier les dossiers simplement parce que quelques personnes viennent s'en plaindre.

Aida

— Monsieur... Vous connaissez les gens de Hinamizawa, n'est-ce pas ?

Si je vous dis Onigafuchi, vous voyez de qui je parle ? La guerre du barrage ?

Chef

— Oh, j'étais affecté ailleurs à cette époque, j'en ai entendu parler, bien sûr, mais sans plus.

Ils sont allés se plaindre devant la préfecture, une fois, non ?

Aida

— ... Écoutez, ce n'est pas mon dossier,

mais vraiment, je pense qu'il serait dans votre intérêt de faire un geste d'apaisement.

Chef

— Allons bon,

cette association a été dissolue il y a bien longtemps !

Et depuis, vous étiez en bons termes avec ces gens, non ?

Aida

— Eh bien, je vais vous dire honnêtement, c'est ce que je pensais moi aussi, jusqu'à ce matin.

Aida

Je me demande bien ce qu'il a pu leur dire hier soir, c'est le monde à l'envers !

Aida

Apparemment, Keiichi Maebara a su obtenir le respect et le soutien personnel du président

Aida

de l'association ainsi que de leur conseillère. Ce n'est pas rien.

Chef

— Leur conseillère, vous voulez parler de Mme Sonozaki ? J'ai entendu dire que c'était elle qui prenait toutes les décisions.

Il paraît qu'elle n'est pas très commode, mais je dois avouer que je ne l'ai jamais rencontrée.

Aida

— Oui, enfin bref, faites attention à vous.

Si c'est possible…

Est-ce vous pourriez traiter le dossier de cette... Satoko Hôjô en priorité ?

Chef

— Le rôle de nos services est de travailler en silence et de traiter toutes les demandes. Nous ne sommes pas là pour faire du favoritisme !

Je ne connais pas trop ces gens, mais ils me semblent bien présomptueux.

Chef

Notre rôle est d'être impartial, tous nos fonctionnaires travaillent sur les dossiers dans leur ordre d'arrivée, et croyez-moi, nous travaillons dur !

Chef

L'assistante sociale s'occupera de son cas en temps et en heure.

Chef

Chaque dossier est d'une importance capitale aux yeux de l'enfant concerné, vous savez.

Chef

On ne peut pas classer la misère humaine avec un barême de points. Il n'y a aura pas de traitement préférentiel !

Aida

— ... Je vois.

Oui, je comprends votre point de vue.

Très bien, je vais donc en informer Monsieur Kimiyoshi, qui transmettra l'information à qui de droit...

Chef

— Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Nous sommes le gouvernement, pas des laquais !

Vous savez, il n'est jamais bon d'essayer de contenter toujours un groupe de gens en particulier !

Aida

— C'est entendu, Monsieur !

Oui, bien sûr, je m'excuse de vous en avoir parlé.

Eh bien alors, sur ce, je vais vous laisser ! Passez encore une bonne journée.

Il raccrocha sans plus de cérémonie.

Aida

— ... ... Il est foutu !

Ce mec, il est arrivé là-bas par un piston, ça se sent.

Il n'a aucune idée d'à qui il a affaire.

Saitô

— Ahhahahahahaha ! Bah, vous savez, les fonctionnaires qui nous viennent de la préfecture sont tous comme lui.

Aida

— Oui nan mais attends, on parle de Hinamizawa !

Moi en tout cas, je ne veux plus rien savoir, qu'il se débrouille avec eux !

Au fait, tu as passé le coup de fil ?

Elle a dit quoi ?

Saitô

— Oui,

oui, elle a dit en gros la même chose que M. Kimiyoshi.

Elle a demandé à être elle aussi tenue au courant de la réaction des services sociaux.

Aida

— ... Ouh la vache, on est dans la merde, là, c'est moi qui te le dis !

Mon samedi est foutu maintenant, va chier !

Le chef du centre n'a peur de rien, et les gens dehors ne reculeront eux non plus devant rien.

Aida

Ça sent le roussi. Je te parie que dès lundi matin, il y aura des barricades devant le centre et devant la préfecture...

Saitô

— D'accord, donc il faut prévenir le président de l'association et leur conseillère, c'est ça ?

Tu prends lequel ?

Aida

— ... Aucun des deux, je vais d'abord voir ce qu'en pense monsieur le préfet...