Les objets donnés pour être vendus lors de la fête étaient tous déposés dans la salle de réunion du conseil, dans le sanctuaire Furude.

Keiichi

— Ouah, mais il y a de tout ici !

Je me doutais qu'il y aurait des meubles et des petites choses pour la fête des morts, mais il n'y a pas que ça, dites voir !

Rena

— Il y a même des télés et des réfrigérateurs.

Et regarde ça, elle est comme neuve !

Mion

— Hahaaa, alors, les enfants, ça vous en bouche un coin, hein ?

En fait, on a recherché un peu les objets qui étaient depuis trop longtemps en devanture, ou les modèles d'exposition qui ne pouvaient plus se vendre.

Mion

Si les modèles un peu vieillots vous dérangent pas, vous pourrez trouver des trucs vachement bien !

Satoko

— Le bordereau proclamant fièrement le nouveau modèle sur cet appareil me fait de la peine, on voit bien qu'il a jauni par le temps.

Keiichi

— Non, non, non, Satoko, justement, avec ça, tu as de fortes chances de marquer des points.

Keiichi

Les gens n'aiment pas avoir des choses de seconde main. Même si c'est un peu vieux, il y a un certain côté satisfaisant à savoir qu'on est le premier.

Rika

— ... Les jeunes d'aujourd'hui ont trop peur des germes. Pourtant, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.

Rena

— Ahahahahahaha ! Moi, je ne m'intéresse pas à ça, tant que c'est pas cher, je prends !

Shion

— Je te vois observer les meubles depuis tout à l'heure, Rena.

Que se passe-t-il, tu veux t'installer toute seule ?

Rena

— Hein ? Noooon, pas du tout.

Rena

Non, en fait, mon père m'a dit qu'il voulait faire du changement.

Rena

Sauf que si nous allons en magasin, nous allons nous retrouver avec une facture très salée. C'est pour ça que je regarde s'il n'y a rien de correct à recycler par ici.

Satoko

— Du changement, ma chère ? Mais pourquoi changer les meubles ? Il suffirait de repeindre ou de changer la tapisserie, ou même de simplement modifier l'emplacement des choses !

Satoko

Pourquoi un projet d'une telle envergure ?

Rena

— Ah,

c'est parce qu'il a retrouvé du travail tout récemment.

Rena

Alors il veut repartir sur de nouvelles bases. Il veut tout changer et mettre le passé de côté.

Rika

— ... Rena, ton père a... trouvé du travail, dis-tu ?

Rika abordait le sujet avec tact, mais si elle ne l'avait pas fait, j'aurais posé la question moi-même.

S'il avait récemment trouvé du travail, cela voulait dire qu'il avait été au chômage tout le temps ?

Rena

— Oui.

Depuis la séparation d'avec ma mère -- ça fait presque un an pile, un peu plus maintenant -- il était au chômage.

Oh, j'étais très en colère après lui, hein ?

Je lui répétais d'aller chercher quelque chose.

Elle disait ça avec le sourire, comme si c'eût été normal, mais après y avoir réfléchi, je me rendis compte que c'était grave, ce qu'elle nous disait là.

Cela voulait aussi dire que ses parents avaient divorcé ou qu'ils étaient vraiment en froid.

Mais si elle n'en faisait pas tout un plat, alors cela voulait aussi dire que nous n'avions pas à nous en formaliser.

Satoko

— Mais alors... Votre mère et votre père se sont séparés ?

Rena

— Oui.

Ça s'est passé à Ibaraki déjà, ils ont divorcé.

C'est pourquoi mon père et moi sommes revenus vivre à Hinamizawa.

Mon père était sous le choc de son divorce,

Rena

il dormait beaucoup, il restait toujours la tête en l'air, le regard vide. Il s'occupait comme il pouvait.

Shion

— Plus on aime, plus le choc est rude, c'est toujours comme ça dans les séparations, que l'on soit mariés ou pas.

Je pense que c'est un bon signe de voir que ça l'a vraiment retourné.

Rena

— Ahahahaha, oui, quand on voit les choses d'un œil romantique !

Rena

Mais mon père s'est retrouvé dans des bars un peu louches, à boire toute la journée.

Rena

Et puis un jour, en regardant dans nos relevés bancaires, j'ai vu qu'il dépensait les sous sans compter !

Mion

— Faut dire aussi pour les autres : la mère de Rena est designer pour une grosse boîte, vachement connue.

Alors elle gagnait des sommes astronomiques.

Mion

Et donc pour le divorce, elle a dû donner une très, très grosse somme.

Rena

Forcément, le père de Rena s'est dit qu'avec ça, il avait plus besoin de travailler.

Je pense que c'est surtout à cause de ça qu'il a mis tellement de temps à se remettre sur pieds.

Keiichi

— Ouais, ça a dû jouer, à mon avis.

S'il avait eu besoin d'argent, il aurait pas eu le choix.

Il aurait dû travailler, et donc il aurait été occupé, et donc il aurait pu s'en remettre plus vite.

Shion

— Le train-train quotidien est très rassurant.

Se lever, aller à l'école ou au boulot, rentrer, manger, dormir. Lorsque ce rythme se brise d'un seul coup, c'est très dur de tenir bon.

Shion

Après m'être enfuie de l'internat, j'ai un peu vécu comme ça, sans travail ni rien. C'était pas évident. Je comprends ton père, Rena.

Rika

— ... Il ne faut surtout pas rester tout seul à la maison, à se lamenter sur son sort.

Rena

— Oui, tu as raison, Rika.

Rena

Alors j'ai pris mon père par les épaules et je lui ai dit ses quatre vérités en face.

Rena

Je lui ai parlé de ses responsabilités en tant qu'adulte, en tant que père, en tant que chef de famille. Je l'ai fait asseoir toute une nuit sur les genoux, comme pour les cérémonies.

Keiichi

— D'habitude, t'es plutôt gentille, mais quand il faut être ferme, tu es tenace, toi.

Ça m'étonne pas que tu aies remonté les bretelles à ton père.

Rena

— Mais non voyons,

moi au début, j'étais sous le choc !

Rena

Il avait l'air de donner tout ce qu'il avait à une femme.

De lui acheter plein de choses.

Rika

— ... Et ?

Qu'est-ce que vous avez fait, alors ?

Rena

— Eh bien,

au début, je me suis posé la question.

Mais toute seule, je n'arrivais à rien, j'avais des idées stupides.

Rena

Alors j'en ai parlé à Mion.

Mion

— Disons que moi, j'ai juste écouté, hein, j'en savais pas plus qu'elle.

Mion

Mais apparemment, plus elle me parlait, plus elle arrivait à mettre ses idées en ordre. Finalement, elle a décidé toute seule de lui en parler directement.

Mion

Moi, j'ai rien fait, hein !

Keiichi

— Mais justement, Mion, c'est super important.

Quand on a quelqu'un pour écouter, ça force à dire les choses et à les extérioriser. Ça aide beaucoup à réfléchir dessus plus calmement.

Shion

— ... Hmmmm.

Je sais pas trop.

Si tu peux résoudre tes problèmes simplement après en avoir parlé à quelqu'un, c'est que ton problème n'était pas si terrible.

Rena

— Non, Shii, je suis pas d'accord.

Rena

Jusqu'à ce que j'en parle à ta sœur, je n'avais que des idées horribles, plutôt dans le style élimination discrète, ou passage à tabac.

Mais après, je me suis rendu compte que ce n'était pas la meilleure solution.

Rena

C'est pourquoi il faut toujours commencer par en parler à quelqu'un.

Rika

— ... Et ça a donné quoi, vos discussions ?

Rena

— Eh bien,

Rena

j'ai fini par comprendre que c'était l'argent qui posait problème à mon père, il en avait eu trop d'un coup.

Rena

Alors nous avons tout placé dans une autre banque, sur un autre compte, et le livret ainsi que le sceau sont à mon nom, maintenant.

Rena

Et donc en fait, je donne à mon père de l'argent de poche, tous les mois !

Satoko

— Ooooohhohhohho !

Mais alors, les rôles sont inversés dans votre famille !

Satoko partit d'un grand éclat de rire, très contagieux.

Je me suis tout d'abord demandé si je pouvais vraiment en rire,

mais lorsque je vis que Rena aussi, j'eu moins de réticences.

Mion

— Et finalement, c'est comme ça que tout est revenu dans l'ordre.

Mion

Lorsque son père s'est à nouveau rendu compte de la valeur de l'argent, il a cessé d'aller dans les bars mal famés, et il s'est rendu compte qu'il serait préférable de travailler pour gagner un peu quelque chose.

Rena

— N'empêche, heureusement que nous l'avons fait à ce moment-là.

Mon père était prêt à lui payer un appartement.

On a eu chaud !

Keiichi

— Tu es tout sourire, Rena, mais c'est assez terrible, ce que tu racontes.

Vous étiez au bord du gouffre, en fait ?

Rena

— Oui, c'est vrai.

Si je n'en avais pas parlé à Mion...

et que j'avais continué à ne rien faire...

eh bien aujourd'hui...

Rena

Je crois

que je serais en train de préparer la meilleure façon de l'assassiner.

Nous éclatâmes tous de rire, ne la prenant clairement pas au sérieux.

Rena aussi rigolait bien fort.

Mais au fond de ses yeux, je voyais qu'elle n'avait pas dit cela pour plaisanter.

Elle avait réellement tenté de voir si elle ne pouvait pas la tuer.

Si mon père se trouvait une autre femme et commençait à tout dilapider...

... Soupe au lait comme je suis, je crois que je penserais comme Rena.

Ce qui rendait d'autant plus honorable sa démarche ; c'était très bien d'en avoir parlé à quelqu'un pour éviter le pire.

Keiichi

— Franchement, bravo.

Si ma famille avait des problèmes, j'aurais tellement honte que je n'oserais jamais en parler.

Rena

— Ahahaha, oui, c'est compréhensible.

Moi aussi j'ai mis beaucoup de temps avant d'avoir le courage de me confesser à Mii, tu sais.

... D'ailleurs, c'est marrant, c'est à cause d'un rêve que je l'ai fait.

Rika

— ... Ah oui ? Un rêve ?

Rena

— Ouais, c'est fou, hein ?

À l'époque, j'étais tout le temps cachée sous ma couette, à réfléchir.

Alors ça me travaillait même la nuit, dans mes rêves.

Je ne sais pas si c'était juste mon imagination ou si j'ai fait un rêve prémonitoire, mais bon...

Toujours est-il que dans ce rêve, je me suis imaginée ce qu'il pourrait se passer si je ne faisais rien.

Rena

— Dans mon rêve, mon père a fini par avoir une liaison sérieuse avec cette femme, et il l'a même ramenée à la maison.

Et puis alors, il y a eu un cendrier sur la table du salon, alors que ni lui ni moi ne fumons.

Et puis un jour, nous lui avons définitivement donné le futon réservé aux invités.

Et sur le bord du lavabo, j'ai trouvé une brosse à dents horrible, et un shampooing répugnant près de la baignoire.

J'avais l'impression de ne plus être chez moi. C'était écœurant.

Satoko

— Je vois... C'est une situation bien éprouvante, en effet.

Enfin, je suppose.

Je regardai Satoko. Je savais qu'elle avait perdu ses parents, de par mes conversations avec les autres.

Je savais aussi qu'elle avait été placée chez son oncle et sa tante et que la situation n'avait pas été facile.

Elle avait l'air de comprendre aisément le malaise de Rena.

Un peu trop aisément, même.

Rena

— Oui,

Satoko, tu as raison, c'était éprouvant.

Rena

J'avais l'impression de me faire chasser de chez moi.

Et puis un jour, pour une broutille, je l'ai tuée, cette femme.

Shion

— Eh ben ma grande, il est expéditif, ton rêve !

Et ensuite ?

Rena

— Et puis alors, eh bien...

Je ne voulais pas me faire arrêter, alors j'ai découpé le corps et je l'ai caché.

Mais comme je ne pouvais en parler à personne, j'avais tout le temps peur que le corps fût découvert,

Rena

alors je passais toutes mes journées toute seule, près de l'endroit où je l'avais enterré.

Keiichi

— ... Ouais, non, c'est clair que c'est pas l'extase comme futur.

Heureusement que ce n'était qu'un rêve, t'as de la chance.

Rena

— Je me demande parfois...

si c'était vraiment un rêve, tu sais.

Rena

Je crois que mon subconscient m'a montré ce qui ce serait réellement passé si je n'avais pas réagi.

Rena

Quand je me suis réveillée le lendemain matin, je tremblais de partout.

Rena

Je suis restée à regarder dans ma chambre, et il m'a semblé sentir une odeur inconnue, un parfum de femme.

Rena

Alors j'ai eu vraiment très peur, peur que mon rêve ne devienne réalité non pas dans un an, ou plus tard cette année, mais vraiment dans un futur proche.

Rena

Et c'est cette peur qui a fait que je n'avais plus trop le luxe d'hésiter à en parler. Alors j'ai demandé conseil à Mii.

Mion

— Quand elle est venue me voir avec son air si gêné en me disant qu'elle avait un truc secret dont elle voulait me parler,

j'ai d'abord cru qu'elle avait eu un test positif à je ne sais quelle maladie inavouable.

Mion

Enfin, maintenant, je raconte des bêtises dessus, mais à l'époque, je faisais moins la fière.

Rena

— Tu m'as été d'un grand secours, Mii.

Rena

Déjà, tu m'as écoutée calmement, ça m'a permis de chercher une solution logique et réaliste à mes problèmes.

Rena

C'est grâce à toi si j'ai pu commencer par la solution la plus évidente au lieu de comploter un meurtre.

Rika

— ... Effectivement, ce n'était peut-être pas un rêve, Rena.

Rena

— Ahahahahaha !

En tout cas, ce n'était pas un rêve comme les autres, c'est certain !

Keiichi

— C'est clair. Sans ce rêve, tu n'aurais rien dit à personne et tu serais en prison maintenant !

Mine de rien, ce rêve a changé ta vie du tout au tout.

Shion

— ... ...

Un rêve, hein ?

Mion

— Genre, il t'arrive de rêver, à toi ?

Hein ?

Shion répondit quelque chose à voix basse.

C'était fait exprès, probablement ; seule sa sœur l'entendit.

Je ne sais pas ce qu'elle lui a dit, mais Mion perdit aussitôt son sourire moqueur. Ça devait être très sérieux.

... Au fait, maintenant que j'y pense :

Normalement, Shion était pas censée être dans une école à Okinomiya ?

Je sais pas pourquoi, ces derniers temps, on la voit souvent par chez nous.

Je ne sais pas trop pourquoi elle a tenu absolument à venir étudier au fin fond de la pampa,

mais une chose était sûre, elle aimait bien s'occuper de Satoko.

Je ne sais pas trop ce qui les relie, ces deux-là.

D'ailleurs, pour être franc, je n'avais jamais remarqué qu'elles étaient en si bons termes.

... ... Ouais, c'est bizarre.

Shion ne l'aimait pas trop, pourtant ?

Il me semble qu'avant, elle ne pouvait pas la sacquer.

Non ?

Rena

— Enfin bref,

toute cette histoire m'a vraiment fait comprendre que le plus important, c'était le dialogue.

Je veux que la prochaine fois, tout soit plus normal et naturel entre nous.

On se parlera, on jouera ensemble, on rigolera,

et on tombera amoureux.

Et jamais, on ne doutera de notre sincérité.

On aura une confiance absolue l'un dans l'autre.

Rena

— Que les amis n'étaient pas simplement là pour s'amuser et passer le temps.

Qu'on pouvait leur confier des choses importantes.

Ouais, je sais, c'est pas vraiment nouveau !

Keiichi

— Non, effectivement, mais bon.

Eh, ça t'a permis de régler ton problème familial, et puis, savoir que les amis, c'est important, eh bien ça aussi, c'est important.

Rena

— Oui !

Rena

Et j'aimerais bien rendre la pareille. Je ne souhaite le malheur à personne, mais si quelqu'un ici a des problèmes,

Rena

je veux absolument lui venir en aide.

Rena

J'espère qu'il ou elle verra en moi quelqu'un digne de confiance.

Rika

— ... Miaou !

Rena, vous venez de dire quelque chose d'admirable et de très important !

J'étais tout à fait d'accord avec elle.

C'est pourquoi j'acquiesçai simplement, sans tenter de faire de l'humour par-dessus.

Nous entendîmes soudain une clé dans la serrure de la porte. Quelqu'un nous enfermait à l'intérieur !

Enfin, “enfermait”, c'est pas tout à fait vrai.

La personne devant la porte ne se doutait sûrement pas qu'elle était déjà ouverte -- elle avait simplement mis la clef et tourné, pensant ouvrir la porte.

Sauf qu'évidemment, en faisant ça, elle avait fait exactement le contraire -- et maintenant, la porte ne bougeait plus, même en tirant très fort sur les côtés.

Nous entendîmes une voix de femme, mais elle ne semblait pas seule.

Villageoise

— Hein ?

Mais alors, y avait quelqu'un ?

Une main toqua à la porte, plusieurs fois.

Mion

— Aah, attendez !

Bougez pas, je viens ouvrir !

Mion parla d'une voix forte, histoire d'être entendue jusqu'au dehors. Puis elle se dirigea vers l'entrée.

Depuis le vestibule, nous pûmes entendre Mion dire bonjour à plusieurs personnes, sûrement des femmes de l'association de quartier.

Mion

— Eh, les gensses, vous pouvez venir une seconde ? Il me faut un coup de main !

Keiichi

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive Mion, raconte.

Arrivant sur place, je compris immédiatement pourquoi elle nous avait appelés.

Un autre objet était arrivé pour être mis aux enchères.

Un vieux vaisselier, assez imposant.

En nous y mettant tous, nous devrions réussir à le placer dans la pièce...

En sortant dans le vestibule pour voir par où le porter, je me rendis compte que le ciel commençait à rougeoyer. Mes oreilles perçurent aussi que le chant des grillons avait cessé, remplacé par celui des cigales du soir.

Villageoise

— Aaah, tiens, Maebara ? Il paraît que tu as dit oui pour cette histoire de commissaire-priseur ?

Villageoise

Merci beaucoup ! Tu sais, nous étions tous d'accord pour dire que le rôle était taillé pour toi !

Villageoise

En tout cas, moi, je suis impatiente de voir ce que ça va donner !

Keiichi

— Mais non, il faut pas dire ça, ahahaha !

Non, je vais faire de mon mieux, mais ça m'arrangerait beaucoup si vous pouviez ne pas vous faire trop d'espoirs.

Mion

— Rah, non mais l'autre, eh, écoutez-le !

Mion

Il est venu exprès ici pour pouvoir réfléchir un peu aux meilleurs slogans pour chaque objet !

On peut s'attendre à des merveilles !

Villageoise

— Oh bah alors là, faudra pas louper ça !

Apparemment, tout le monde ici avait l'air excité.

Pourtant, je n'habitais pas au village depuis longtemps.

Et malgré cela, les habitants m'avaient donné un rôle important dans leur fête annuelle.

Ce qui signifiait

qu'ils m'avaient accepté et reconnu comme l'un des leurs, en à peine quelques jours.

Je ne pensais pas que ça arriverait si vite, ni même que ça arriverait tout court.

J'avais dû me promener dans le village dans des costumes vraiment dégradants -- pas vraiment la meilleure façon de faire bonne impression.

C'est pourquoi j'étais sincèrement heureux.

Et c'est ce qui me motivait pour donner le meilleur de moi-même lors de cette soirée,

pour mes amis, et aussi pour les gens qui me soutiennent et dont je ne connais même pas encore les noms.

Villageoise

— Tu fais quoi, Mion ?

Tu restes encore un peu ?

Mion

— Non, on va y aller aussi.

Je pense que t'as vu ce qu'il fallait, p'tit gars ?

Keiichi

— Ouais.

Je voulais juste avoir une idée des objets, ensuite, j'aviserai sur place.

Bah, on verra bien.

Shion

— La purification du coton ne m'intéresse pas, mais j'ai bien envie de voir ce que ça va donner, mon cœur.

Je crois que je vais venir, cette année.

Satoko

— Oh, oui, très chère, venez donc !

Il serait très divertissant de vous compter parmi nous !

Mion

— Non, j'suis pas d'accord !

Elle habite à Okinomiya, elle n'a qu'à y rester, il y a d'autres fêtes là-bas !

Rena

— En tout cas moi, je suis d'accord pour l'inviter !

Parce que quand Shii est dans les parages, Mii ne sait plus où se mettre, et je trouve ça trop chou !

Rika

— ... Eh bien, par décision de la majorité ici présente, Shii participera à nos activités.

Shion

— Eh bien, grande sœur, puisque c'est décidé,

Shion

prépare-toi à montrer ton côté banal et inintéressant. Mais ne m'en veux pas trop, hein ?

Mion

— Ouh, toi, je... Sale bête !

Va te cacher !

Vilaine !

J't'aime pas !

Elle a beau dire, on voit bien qu'elles s'adorent, ces deux-là.

Et plus Mion insiste pour affirmer le contraire, plus c'est évident.

Rena

— Bon, eh bien alors, partons.

Rena

Vous n'avez rien oublié, j'espère ?

Attention, j'éteins la lumière.

Après avoir vérifié que rien n'était resté allumé et que nous avions bien tout pris, nous quittâmes tous le bâtiment.

Alors que Mion fermait la porte à clef, je promenai mon regard sur l'immensité de la place.

Le sanctuaire paraissait presque trop imposant pour Hinamizawa. Mais il servait à rassembler tout le monde, en une grande fête, une fois l'an.

Keiichi

— Et vous me dites que les stands de la fête occuperont toute la place ici ?

La vache, j'arrive vraiment pas à me l'imaginer.

Je suis curieux de voir ça !

Rena

— Il y a plein d'attractions, mais surtout, il y a foule !

Je suis sûre que tu seras très surpris !

Satoko

— J'en regretterais presque qu'il n'y eût qu'une seule fête annuelle. Pourquoi ne pas fêter chaque changement de saison ?

Mion

— Aah, d'ailleurs, à chaque changement de saison, on voit certaines personnes un peu spéciales, par ici.

Shion

— Ah bon ?

Qui ça ? Vraiment ?

Keiichi

— Ah, ouais, je vois qui tu veux dire.

J'ai vu un mec l'autre jour, un photographe, c'est ça ?

C'était quoi son nom, déjà...

Rika

— ... Tiens donc, Keiichi, vous connaissez déjà Tomitake ?

Keiichi

— Aaah, ouais, voilà, Tomitake !

Keiichi

Si je le connais ? Non, pas vraiment, je l'ai vu sur le chemin l'autre jour,

Keiichi

c'est juste Mion et Rena qui m'ont dit qui il était.

Keiichi

Je le trouve bien baraqué, mais pourtant très modeste, curieusement.

Keiichi

Il paraît qu'il fait des photos de la région, à chaque changement de saison, c'est ça ?

Satoko

— Oui, enfin, c'est ce qu'il veut nous faire croire !

Oooohhohohoho !

Mion

— Quand je le vois revenir, à chaque fois, ça me fait penser que la fête approche.

Et après la purification du coton, là, l'été commence pour de vrai.

Rena

— Oui, c'est vrai.

Même si cette année, il a fait chaud très tôt. Les grillons chantent déjà tous les jours.

Satoko

— Ils parlaient l'autre soir dans un reportage télévisé d'un phénomène météorologique extrêmement rare.

Cela serait dû à un réchauffement climatique, selon la rumeur populaire.

Keiichi

— Bah, un été chaud, moi, je dis pas non !

Si l'été était frais, ce serait nettement moins drôle.

Shion

— Je suis d'accord.

Je préfère quand le temps est bien de saison.

Quand l'hiver est doux, j'ai l'impression de ne pas en avoir eu pour mon argent.

Mion

— C'est décidé, alors ? Les enfants, je veux vous voir encore plus chauds-bouillants que le soleil cet été ! Je déclare ouverte la bataille sur qu-

Mion

On sera combien, du coup ?

Mion

La bataille explosive sur six fronts en pleine fête de la purification du coton !

Rika

— ... Cette année, nous passerons de formidables moments.

Rena

— Ahahahaha,

j'espère bien, en tout cas !

Keiichi

— Quoi, Rena, t'es pas au courant ?

Keiichi

Quand Rika dit ça, ce n'est pas une projection de ce qu'elle souhaite,

Keiichi

c'est une prédiction divinatoire !

Keiichi

Si elle dit que nous passerons de bons moments, c'est que nous passerons de bons moments !

Keiichi

Parce que ce sont des choses prédestinées !

N'est-ce pas, Rika ?

Rika

— Oui,

c'est le sort que nous réserve la fatalité.

Après un moment de silence, elle nous fit un « Nipah☆! » des plus charmants.

Elle avait l'air vraiment persuadée de la bonne fortune qui nous attendait.

Keiichi

— De toute façon, le jour-même, les ventes aux enchères commenceront pas tout de suite ?

Mion

— Noooon,

ce sera juste avant la grande cérémonie. Si on se rejoint en début de soirée, on aura le temps de faire le tour des stands.

Satoko

— Cela me semble juste.

Satoko

Il serait fort dommage de ne pas vous offrir le luxe de vous divertir alors que c'est votre première participation !

Shion

— Et donc nous verrons la cérémonie de notre “vénérée Dame Rika” juste après ta performance.

Ça m'a l'air de s'annoncer pas mal.

Rika

— Ce qui veut malheureusement dire que je devrai partir avant la fin des enchères pour pouvoir me préparer. Je vais rater quelque chose, je le sens.

Keiichi

— Quoi ? Rika, tu fais aussi quelque chose pendant la fête ?

C'est quoi comme cérémonie ?

Aaah, bien sûr, tu es la prêtresse ! Donc c'est pour quelque chose de religieux ?

Rena

— La fête s'appelle la purification du coton parce que Rika doit purifier le coton des vieilles couettes et autres édredons.

Et ce n'est pas facile, elle se donne beaucoup de mal, n'oublie pas de l'encourager !

Rena

Ah, et aussi, et aussi !

Elle s'habille en prêtresse, et elle porte une sorte de râteau super lourd, tellement lourd que quand elle le balance d'un côté à l'autre, elle est emportée avec, c'est TROP CHOU !

Rena

Après la fête, je la ramène à la maison !

Ce qui me fait penser que je n'ai jamais vu une vraie prêtresse en vrai, d'ailleurs !

Rena a l'air bien emballée, j'imagine que Rika doit être très jolie dans cet uniforme.

Ouais, clairement, cette fête s'annonce formidable.

Avec moi, Rena, Mion, Shion, Satoko et Rika, on sera six.

Ça va être une soirée mémorable.

C'est dans combien de temps, cette fête, déjà ?

En tout cas, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu hâte d'aller à une simple kermesse...