Je sentis un flottement étrange, la sensation d'une perte de mes cinq sens, plongée dans l'obscurité.
Puis un son sourd, lorsque ma tête heurta violemment le sol.
Derrière mes paupières, une pluie d'étoiles filantes. Je me recroquevillai en position fœtale, tenant ma tête, gémissant contre la douleur lancinante.
— Eh, t'es en un morceau ?
T'es pas blessée, au moins ?
— Rikaaaa !
Répondez, ma chère !
Je ne savais pas pourquoi j'étais dans cette situation,
mais si j'en jugeais par les voix de Mion et des autres, je dirais que je viens de tomber du promontoire.
Aaah, oui, bien sûr !
J'étais en train de jouer avec les autres, dans l'enceinte du sanctuaire.
Et alors j'ai commencé à faire des trucs un peu plus dangereux pour leur en mettre plein les mirettes...
et une branche a cédé...
J'ai dû tomber la tête la première.
D'ailleurs, maintenant que je le pense, mon corps se met enfin à me faire mal.
Mais curieusement, mes souvenirs restaient incomplets.
Je n'ai pas de souvenir d'avant la chute.
Plus précisément, je n'arrive pas à accéder à la “Rika Furude” qui vivait jusqu'à cette chute.
— Oooh non... Oh non, oh non, oh non...
J'entendis enfin la voix nerveuse de Hanyû.
Me retournant, je pus constater de visu qu'effectivement, Hanyû était nerveusement en train de faire les cents pas derrière moi.
— ... Hanyû ?
Aïe, ma tête...
C'est quoi ce bordel ?
Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Euh, tu, euh, tu jouais avec les autres, et puis tu es tombée du promontoire.
Tu es sûre que ça va ?
— Hanyû, qu'est-ce que ça peut foutre, franchement ?
Je veux savoir quel jour on est.
Quel mois, quelle année !
Pourtant, c'est à chaque fois la première question que je lui pose quand je la rencontre. Mais évidemment, elle ne s'en souvient jamais...
Là encore, j'eus bien l'impression qu'elle se rendit compte de ma vraie question au moment où j'étais en train de tout lui expliquer.
— ... Euh, hmmm…
...
Nous sommes en juin 1983.
La cérémonie de la purification du coton se déroulera dans un peu plus d'une semaine, donc nous sommes très exactement le... Euh...
— Oh putain, c'est pas vrai...
C'est tout ce que j'ai comme temps devant moi ?
— ... ... Je suis désolée Rika, mais j'ai vraiment fait de mon mieux. Tu sais bien que je n'ai plus la force...
Un peu honteuse, Hanyû baissa la tête.
Nous étions donc déjà au milieu du mois de juin 1983.
Mais bon, si Hanyû ne peut plus faire plus... je ne pourrai rien y changer.
Alors pas la peine de pleurer sur les pots cassés.
Peu à peu, mes souvenirs me revinrent en mémoire.
— Si je suis encore et toujours en juin 1983... Je vois.
Ça veut dire que je me suis encore une fois fait tuer.
Après que Rena s'est rendue et que la brigade anti-émeutes l'a embarquée, tous les élèves ont été emmenés à la clinique Irie pour soigner les blessés.
Comme je n'avais rien de grave, j'ai rempli le papier et je suis rentrée à la maison. Il me semble, en tout cas.
... ... À partir de là, mes souvenirs sont floutés.
Comme toujours lorsque je subis une mort violente.
Lorsque la Mort vient vous surprendre, les souvenirs se brouillent et finissent par se déchirer.
Un peu comme lorsque vous tirez sur le rouleau de papier cul et que vous obtenez une feuille de traviole.
Bon d'accord, l'image n'est pas très ragoûtante, mais elle a le mérite d'être parlante, non ?
Bref, du coup, je ne sais pas pourquoi je suis morte cette nuit-là, ni comment, d'ailleurs. Les souvenirs qui mènent à mes derniers instants sur l'autre monde sont floutés, inaccessibles.
Il ne m'en reste que de vagues images.
Je crois que j'ai perdu connaissance à cause d'un mouchoir.
C'est à peu près la seule chose qu'il m'en reste.
Je ne pourrais pas jurer que c'est comme ça que ça s'est passé, mais c'est fort probable, en tout cas...
La seule chose que je sache, c'est que je me suis fait agresser sur le chemin du retour, ou peut-être même lorsque j'étais déjà à la maison. Et je me suis fait tuer.
Je n'ai pas souvenir de qui a fait ça, ni de comment ça s'est passé.
En même temps, je ne voudrais pas trop me plaindre. C'est sûrement préférable au souvenir de la douleur et de la torture qui ont mené à ma mort.
D'ailleurs, maintenant que cela m'est arrivé une paire de fois, je conçois tout à fait que certaines personnes errent sur cette terre sans que leur âme ne puisse trouver le repos -- lorsque la Mort vous happe sans crier gare, il est très difficile de vraiment réaliser ce qu'il vous arrive.
Les gens qui meurent après une longue convalescence à l'hôpital gardent certainement le souvenir de cette longue période de temps.
Même s'ils meurent dans leur sommeil, ils peuvent deviner ce qu'il leur est arrivé.
Mais lorsque d'un seul coup, vous perdez tout souvenir après avoir simplement vaqué à votre quotidien, c'est déjà nettement moins évident.
La première fois que ça m'est arrivé, je me suis longtemps demandé si j'avais fait un rêve long de plusieurs années
ou bien si j'avais eu une amnésie due à un choc cérébral.
Bon, c'est pas le tout, mais il faut se calmer, maintenant. Voyons voir où j'en suis.
Je m'appelle Rika Furude.
Nombreuses sont les personnes qui voient en moi un être spécial.
Pas de chance pour elles, moi, personnellement, je m'en moque.
Tout ce que je veux, c'est vivre en paix et m'amuser avec mes amis.
... Et mine de rien, ça commence à faire un sacré bail que j'essaye. Je ne sais même plus trop depuis combien de temps j'ai commencé.
Quant à cette fille toujours nerveuse et anxieuse devant moi, elle s'appelle Hanyû.
C'est un être que je suis la seule à pouvoir discerner.
Ou plutôt devrais-je dire que c'est une amie imaginaire qui ne vit que dans ma tête.
En tout cas, c'est une personne invisible qui ne peut interagir qu'avec moi.
Si je devais commencer à vous expliquer par le menu qui elle est exactement, nous y serions encore la semaine prochaine, donc allez vous faire voir.
De toute façon, je ne saurais même pas vous dire exactement ce qu'elle est au juste.
Tout ce que je sais, c'est qu'elle vit à mes côtés depuis ma naissance, mais que personne ne la voit.
Après quelques instants, je vis mes amis courir sur les gravillons, se rapprochant rapidement de moi.
Aaah, eux, je les adore.
Ils sont bruyants, surexcités, ils déconnent souvent et prennent tout beaucoup trop au sérieux.
Je ne m'ennuie jamais avec eux. Absolument jamais.
— Hau… Rika, tu vas bien ?
Tu n'as pas fait d'entorse, au moins ?
— Tu t'es cognée où ?
Montre voir !
— ... Miaou.
Merci, mais tout va bien.
J'ai juste une grosse bosse sur le crâne.
Enfin, je crois que c'est juste une bosse.
En tout cas, rien d'aussi grave que ce qu'ils s'imaginent.
— Enfin, ma chère, en cas de choc crânien, il ne faut pas se fier au ressenti ! C'est bien trop grave !
— Elle a pas tort, tu sais.
Autant ne pas prendre de risque, allons voir le Chef pour qu'il puisse t'examiner.
— Je suis d'accord !
On fait quoi, on l'appelle ici ?
— Hmmm…
Ouais, je vais voir les prochains voisins et leur demander un téléphone.
— ... Non mais je vous assure que tout va bien, vraiment.
Regardez, je suis en pleine forme.
Nipah☆!
— Voyons, ma chère, ne déviez pas du sujet !
Le risque est peut-être infime, mais qui sait ?
Rah, Satoko, il faut toujours qu'elle s'occupe des autres...
Je sais pertinemment que ce n'est rien de sérieux, mais s'ils sont tellement inquiets, pourquoi pas.
Je sais bien que Satoko ne dit pas ça pour faire son intéressante.
Elle se fait réellement du souci pour moi.
J'ai eu amplement l'occasion de le vérifier, dans de nombreux mondes.
Je n'ai pas l'ombre d'un doute sur sa sincérité.
Et d'ailleurs, pas seulement pour Satoko.
Mion, Rena et Keiichi sont exactement pareils.
Ils sont vraiment gentils et irremplaçables. Ils se soucient vraiment de ma santé.
Mion annonça qu'elle allait voir pour un téléphone, et nous laissa ici en plan, détalant comme un lapin.
Rena aussi partit comme une dératée, à la recherche d'un peu d'eau pour me faire une compresse.
Satoko s'approcha de moi et s'activa à vérifier chaque morceau visible de mon corps.
Hanyû, quant à elle, resta là, tournant en rond, sans savoir trop quoi faire.
Keiichi n'avait pas l'air rassuré, mais il semblait tenir à garder son calme -- il était l'aîné parmi nous quatre, il avait une certaine image à tenir.
Il se tint à mes côtés, stoïque, faisant mine de gérer la situation.
— Ça va, toi ?
— ... Oui, vraiment, je vais bien.
Je n'ai même plus mal.
— Eh bien alors, on peut dire que tu as eu de la chance dans ton malheur.
Tant mieux !
— ... ...
En temps normal, ses paroles ne m'auraient pas interpelée.
Mais les choses avaient été différentes.
Lorsque Rena avait pris la classe en otage,
et qu'elle avait frappé Mion avec son arme...
... Il avait tout essayé pour sauver Rena, se dressant courageusement devant elle.
Il avait été transfiguré. Sûr de lui, audacieux, rassurant aussi.
Keiichi avait d'habitude l'air si rustre, toujours à vexer les gens sans même s'en rendre compte -- et sans s'en soucier, d'ailleurs. Mais en réalité, il n'était pas comme ça.
Il recelait en lui un grand courage, celui de se jeter corps et âme dans la bataille pour défendre ses amis.
Et je l'avais vu à l'œuvre, il y avait à peine “quelques instants”.
C'est pour ça que je devinais aussi facilement ses émotions.
D'ailleurs...
Il avait réussi à récupérer des souvenirs des autres mondes dans ma précédente incarnation.
Si ça se trouve... Il se peut qu'il en ait gardé quelques-un en arrivant dans ce monde-ci ?
Si jamais c'était le cas...
Alors là, franchement, ce serait un atout formidable.
Hanyû et moi sommes devenues bien peu de choses.
Elle ne peut communiquer qu'avec moi, c'est comme si elle n'existait pas. Quant à moi, je ne suis qu'une gamine.
Nos moyens d'action sont clairement limités.
Mais avec Keiichi, ce n'est plus la même chanson.
Il a réussi à retourner la situation la dernière fois, alors que même moi, j'avais déjà abandonné.
Il possède une force imprévisible,
un petit quelque chose qui pourrait bien détruire les murs du labyrinthe dans lequel le Destin m'a enfermée.
Si jamais il a réussi à comprendre la situation dans laquelle je me trouve...
... alors il est peut-être la meilleure aide dont je puisse rêver...
Ou bien alors, c'est totalement autre chose, une chose à laquelle je n'avais jamais réfléchi jusqu'à présent.
Peut-être que tout simplement, j'avais seulement envie de trouver quelqu'un qui comprendrait, qui compatirait.
— ... Je...
Keiichi ?
Ma voix était tremblante. Mais je devais le lui demander.
Moi, la grande sorcière vivant et revivant éternellement le mois de juin 1983, j'avais la voix qui tremblait.
Ça ne m'était plus arrivé depuis bien longtemps.
Lorsque l'on connaît la réponse avant de l'avoir posée, lorsque l'on connaît le contenu des boîtes avant même de les avoir ouvertes...
... alors la futilité des choix vous apparaît, et à force, la déception cède la place au détachement du monde.
J'ai atteint ce stade il y a désormais bien longtemps.
Et pourtant, me voilà avec les nerfs en pelote.
— Hmm ?
Quoi, tu m'as dit quelque chose, Rika ?
Avant même de lire le visage de Keiichi pour savoir si mes minces espoirs s'avéraient fondés ou non, Hanyû se fit ostensiblement déçue.
— ... Rika...
Je n'avais pas besoin de sa réaction pour savoir ce qu'elle voulait dire.
Dans l'autre monde, il y avait eu “un miracle”.
Si les miracles avaient lieu sous certaines conditions faciles à remplir, alors j'en aurais connu beaucoup d'autres.
Mais malgré toutes mes incarnations passées, je n'en avais vu qu'un seul.
Ce qui signifiait que le miracle que Keiichi avait accompli était un acte rare, n'apparaissant qu'à une probabilité infime, que j'avais eu la chance de voir précisément parce que j'avais vécu si longtemps.
En même temps, un miracle étant ce qu'il est, ce serait proprement “miraculeux” s'il pouvait débouler une nouvelle fois, dans cette vie-ci.
Je suis emprisonnée dans un monde duquel je ne pourrai pas m'enfuir en faisant un simple 6 avec mon dé.
Il me faut prendre cinq, voire dix dés dans les mains, et les secouer, et les rouler, et faire dix 6 d'un seul coup.
Alors, dans mon esprit, je serrai les mains, je les secouai bien fort... et je jetai mes dix dés sur le tapis.
— ... Keiichi.
— Quoi, Rika ?
Qu'est-ce qu'il y a, tu as mal quelque part ?
Il me regarda d'un air inquiet ; ce n'était pas normal de me voir l'appeler par deux fois.
— ... Keiichi,
est-ce que... vous vous souvenez ?
Je savais que ma question sortait de nulle part.
Et comme je l'avais pressenti, Keiichi me regarda avec des yeux ronds, ne sachant clairement pas à quoi je faisais référence.
— Pardon ?
Me souvenir ? Mais de quoi ?
— ... ... ... ...
Je le regardai au fond des yeux, tentant de faire sortir son côté plus adulte, celui qu'il cachait derrière son caractère si avenant.
Il doit forcément se souvenir, il doit forcément savoir de quoi je parle...
Même s'il n'en a pas conscience directement !
Il l'a vécu, il a ressenti cette expérience par le passé...
— ... ... Quoi ?
— Eh bien alors, très cher ?
Qu'avez-vous donc encore fait à notre chère Rika ? Allons, vous cachez forcément quelque crime en votre seing, ne faites pas l'innocent !
Demandez-vous donc ce qui vous vaut un regard si inquisiteur ! Questionnez votre conscience !
Allez... Allez !
— Keiichi.
Vous vous souvenez ?
Sur le toit de l'école ? Quand vous êtes monté ?
— Le toit de l'école ?
Mais enfin, Keiichi, auriez-vous perdu la tête ?
— ... Satoko, tais-toi, s'il te plaît, c'est important.
Alors, Keiichi, vous ne vous souvenez vraiment pas ?
— Qui, moi ?
Monter sur le toit de l'école ?
Mais quand ça ?
— ... ... ...
— Non, Rika, à mon avis, tu dois confondre avec quelqu'un d'autre.
Je ne suis jamais monté là-haut, je ne saurais même pas comment y accéder.
... Je sais bien que le Keiichi vivant dans ce plan de la réalité n'est jamais monté sur le toit !
Mais tu dois t'en souvenir, triple andouille !
Bien sûr que tu n'es jamais monté là-haut, mais tu dois en avoir le souvenir, malgré tout !
Ce ne serait pas la première fois que tu aurais des souvenirs que tu ne devrais pas avoir.
Et c'est ça que je veux, alors retrouve la mémoire !
— Vous êtes peut-être monté récupérer quelque balle ?
— Non, je suis jamais monté là-dessus.
Et toi Satoko ?
— Vous n'y pensez pas, voyons !
Si la maîtresse me voyait sur le toit, elle serait très fâchée !
— Ouais, sûrement, mais moi, ça me botterait bien de me faire une petite sieste sur le toit entre midi.
Ahahahaha !
Je gardai le silence.
— Laisse, Rika.
Il ne peut pas s'en souvenir.
Merde
...
— Si les miracles se produisaient aussi facilement,
nous n'en serions pas là, ni toi, ni moi…
Tu ne crois pas ?
Rah, mais oui, je sais...
Je le savais aussi, hein...
J'ai demandé parce que ça mange pas de pain, c'est tout...
— De toute façon, ce sera encore une fois comme d'habitude. Après la fête, nous ferons comme les grillons et les cigales, nous mourrons...
— Roh, ta gueule...
— Mais oui mais...
Lorsqu'elle vit la hargne dans mon regard, Hanyû comprit qu'elle avait perdu une occasion de se taire.
Je sais bien que c'est inutile.
Je sais que ce n'est pas un labyrinthe gentil qui nous retient prisonnière.
Ce n'est pas que nous nous perdons dans le dédale, c'est surtout qu'il n'a pas été construit avec une sortie. C'est un grand anneau sans issue, qui tourne sur lui-même...
Je sais bien que le Destin cherche à nous enterrer vivantes.
Mais le Keiichi de l'autre fois aurait pu nous sauver de là.
Sauf que le Keiichi de l'autre fois,
ce n'était qu'un astre éblouissant, mais éphémère.
Le Keiichi qui vit ici a été livré sans miracle dans ses poches.
Mais ça n'est pas une raison pour abandonner,
bordel de merde !
Dans le monde précédent, j'avais jeté l'éponge.
Quand j'avais vu l'état de Rena, je lui avais même dit adieu. Je lui avais donné rendez-vous dans le prochain monde.
Mais Keiichi avait continué à se battre, et il avait réussi à mettre un terme à la prise d'otage de manière pacifique.
Si j'avais su ce qu'il avait en réserve, j'aurais sûrement pu faire beaucoup plus.
Et alors, j'aurais peut-être pu me défaire encore plus de l'emprise des chaînes du Destin.
Est-ce que je pourrais revivre une deuxième éternité passée à mourir encore et encore, dans le seul espoir de revoir Keiichi me sortir un miracle ?
... Non, il faut être réaliste, je ne le supporterais pas.
J'en ai ma claque de toutes ces réincarnations.
J'en ai plein le dos, je dirais même que j'en ai ras le cul.
Toutes ces histoires avec les mondes, et mes différentes vies, et mes différentes morts, j'en ai sérieusement ras la casquette.
Le Destin va finir par me tuer pour de bon...
Keiichi a fait un miracle, soit.
Mais alors dans ce cas, ça peut vouloir dire que moi aussi, je peux faire un miracle.
Alors battons-nous !
Sortons tout ce que nous avons dans les tripes et battons-nous !
Je me suis déjà battue, jusqu'à présent.
Avant, quand j'avais bien plus de volonté, je m'étais déjà battue comme une forcenée.
Et j'avais foncé dans le mur à chaque fois. Alors que pouvais-je désormais bien espérer ?
Pas grand'chose, mais il me fallait quand même me battre.
Keiichi m'a donné une grande leçon : il m'a prouvé que l'on pouvait vaincre le Destin.
Et c'est pour cela que je devais absolument me battre, encore une dernière fois.