— Oui, lorsque M. Kasai a pu pénétrer dans l'appartement, la pièce était vide, et la fenêtre de la véranda était grande ouverte.
C'est sûrement l'heure où elle a sauté.
Elle est tombée sur la cage d'ascenseur du 5ème étage, où elle est restée sur place à cause du choc cérébral.
Après un moment d'inconscience, elle s'est probablement roulée sur le côté et est tombée en contrebas, ce qui a provoqué la mort.
M. Kasai a soupçonné un suicide, alors il a cherché le corps au sol, mais n'a rien trouvé. Cela peut s'expliquer par le fait que la victime était encore inconsciente au-dessus de la cage d'ascenseur à ce moment-là.
Keiichi Maebara a été poignardé environ à la même heure.
Shion Sonozaki aurait sauté d'ici à cette heure et aurait été dans le coma à l'heure du coup de couteau ?
— ... Non, ça ne colle pas.
Je pense qu'elle est passée par la véranda pour partir d'ici sans être vue, aller chez les Maebara, tuer leur fils
et qu'elle a glissé en voulant revenir à l'intérieur en passant par la véranda.
Je suis désolé de vous donner encore du boulot à faire, mais faites-moi des relevés d'empreintes de toutes les vérandas de cette façade.
— M. Ôishi, quelqu'un pour vous sur la ligne 3.
— Oui, j'arrive ! C'est qui ?
— Il a dit de vous dire que c'était Satô.
Et que le mot de passe était “mah jong par prise”.
— Éhhéhhéhhé !
Ouais, allô ?
Aaah, salut, Sato.
C'est rare que tu m'appelles ! J'ose espérer que les nouvelles sont bonnes ?
— Allô ? Oui, t'avais raison.
— Ahahahaha ! Super, merci !
La prochaine fois, j'te paye un verre au Flower Road !
— C'était quoi ?
Il vous a invité à faire un mah jong ?
— Bingo, Nounours.
Les jumelles Sonozaki sont inversées.
Mion, c'est Shion en fait, et donc Shion était la vraie Mion.
Apparemment, ils se sont plantés de gamine quand ils lui ont fait le tatouage dans le dos, alors forcément, ils ne pouvaient pas revenir en arrière.
Donc dans ce cahier, il faut remplacer tous les Shion en Mion et tous les Mion en Shion.
Et là seulement, ça explique la relation entre Satoshi et Shion-- euh non, Mion, du coup.
Rah, c'est compliqué leur truc, aussi !
Enfin bref, c'est déjà plus clair.
— Le cahier ? Celui qui nous est arrivé dans la boîte aux lettres, à votre nom, l'autre jour ?
Vous n'aviez pas dit que c'était un ramassis de conneries qui allait nous gêner dans l'enquête ?
— Bah, disons que le détail des noms ne pardonne pas tout, il reste pas mal de trucs complètement surréalistes, mais bon.
... Je me demande jusqu'où croire ce qu'il y a de marqué là-dedans.
La description de la mort de Rika Furude me paraît un peu grosse à avaler...
— Bah, c'est le journal intime d'une personne complètement folle.
Il y a de quoi devenir dingue, rien qu'à le lire.
Vous avez lu les dernières pages ? “Je vous demande pardon pour être venue au monde” ? Non mais sérieux, j'avais presque envie de sauter aussi...
— ... Je sais pas.
Tu trouves pas que c'est un peu le journal intime de son bonheur ?
— Pardon ? De son bonheur ?
… ?
— Tu as compté combien de fois elle a écrit le prénom de Satoshi là-dedans ?
Elle était vraiment très amoureuse de lui.
Mais elle était encore trop jeune pour comprendre ce qu'était l'amour...