Lorsque je me trouvais au beau milieu des événements de la malédiction de 1982 -- l'an 57 de l'ère Shôwa, donc -- chaque nouvelle information était pour moi une bombe en puissance, et je remettais en cause mes théories à chaque fois.

Mais cela finit par être trop pour mon organisme.

Toutes ces réactions et toutes ces émotions me lessivèrent.

La fatigue est une chose cruelle, mais elle a un effet régénérateur très bénéfique.

Pour moi, elle permit de faire taire, petit à petit, les émotions trop fortes qui avaient fait rage en moi -- la colère, la tristesse, le doute, et bien d'autres encore.

— Je n'oublierai jamais Satoshi.

— Je refuse de l'oublier et de continuer à vivre sans son souvenir.

Et je me le répète tous les jours.

En me le répétant tous les jours, je peux faire en sorte que mes souvenirs de lui ne s'endorment pas à tout jamais dans mon esprit.

Je veux vivre avec son souvenir.

À tout jamais.

Je veux repenser aux moments de joie,

aux moments de peur,

aux moments tristes,

à tout jamais.