La météo avait annoncé une semaine magnifique -- pas une seule goutte d'eau de prévue.

Oh, ce n'est pas que je n'aime pas le beau temps.

Mais quand il fait beau comme ça, jour après jour, au bout d'un moment, j'aimerais avoir un peu de pluie.

Je parie qu'au bout d'un mois ou au bout d'un an de beau temps sans interruption, tout le monde penserait comme moi.

La météo est annoncée par des observations de professionnels. Ce n'est pas souvent qu'ils se trompent.

Je le sais.

Mais c'est justement pour cela que parfois, je regarde le ciel limpide et je me demande pourquoi ils pourraient pas se tromper juste une fois.

Cela fait-il de moi un oiseau de mauvais augure ?

J'ai beau attendre et attendre, les nuages ne viennent pas. C'est tellement ennuyeux que ce ciel dégagé m'étouffe presque, parfois.

Si vraiment l'ennui pouvait étouffer les gens,

je crois que la population mondiale n'augmenterait pas autant.

Ce qui veut logiquement dire que je suis la seule à étouffer quand je m'ennuie.

Et donc…

C'est exactement pour cela que les averses soudaines en été me font tellement plaisir. Elles sont imprévues.

Est-ce que vous me comprenez un peu ?

Imaginons que vous sachiez que le soir, vous mangiez du riz au curry.

Mais pourtant, lorsque vous arrivez à table, point de curry mais des aubergines et du paprika frits.

Oui, c'est simplement votre mère qui a eu l'idée, comme ça, ça la chantait.

Mais moi, j'adore ce genre d'imprévus.

Je n'aime ni les aubergines, ni le paprika, mais la surprise me fait plaisir quand même.

J'aime quand les choses prévues sont détruites.

Imaginons que je revive cent fois la même journée et que je doive donc manger cent fois du riz au curry le soir.

Eh bien, complètement par hasard, un soir, le curry ne vient pas.

J'adore le changement de dernière minute.

Je déteste les choses prévues.

Et encore plus les choses planifiées dans leurs moindres détails.

Je n'aime pas m'ennuyer.

J'adore tout ce qui change de la journée précédente. Pas besoin que ce soit quelque chose d'énorme, un petit détail qui change, ça me suffit.

À partir d'aujourd'hui, pendant une semaine, il va faire beau.

La météo l'a annoncé, et je parie que les dieux de la pluie et du beau temps se sont mis d'accord dans le ciel.

Mais n'empêche que personne ne peut nier que peut-être, le hasard fera tomber une petite averse pendant la semaine.

... Et c'est parce que le hasard existe encore et toujours dans ce monde que je n'étouffe pas.

Je parie qu'il fera très beau et très chaud demain.

Mais moi, je sais qu'il y a une chance, infime, moins d'un pourcent, pour que cette prévision devienne fausse.

Et je veux placer mes paris sur ce petit pourcent. C'est pour ça que je place le petit bonhomme qui attire le soleil la tête en bas quand je le pends au plafond.

En fin de compte, je vis en attendant impatiemment de Mère Nature un petit imprévu.

Mais pourquoi est-ce que j'ai cette attente ?

... Hmmm, c'est vrai, tiens, pourquoi est-ce que j'aime autant les nuages de pluie ?

En fait, la réponse est simple.

C'est parce que j'en ai assez de ce beau temps.

Mais alors, pourquoi est-ce que j'attends les nuages de pluie ?

Eh bien, si l'on reste dans cette logique,

c'est parce que les jours où il fait beau m'ennuient profondément.

Mais alors... Pourquoi est-ce que j'attends ces nuages de pluie, en fin de compte ?

En fait, qu'il fasse beau ou pas demain, je m'en fous.

La pluie ne ferait qu'atténuer l'ennui qui me consume jour après jour.

C'est pourquoi, plutôt que de regarder ces films stupides à la télé, au scénario visible à 15km...

... je préférais de loin regarder le ciel.