— ... C'est toi qui as sectionné les câbles de téléphone, n'est-ce pas ?
C'est pas bien, tu sais. Ne le refais plus.
— ... Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler.
— Ah oui ? C'est vrai ce mensonge ?
Elle faisait celle qui ne savait pas, mais ça ne prenait pas avec moi.
— Nipaa☆!
Non mais ! C'est qu'elle a le culot d'essayer de donner le change en souriant ! Mais ! Mais ! Mais bon, après tout...
... Je crois que je serai un père beaucoup trop laxiste...
Tout allait pour le mieux, jusqu'à ses prochains mots.
— Le petit-fils... c'est bien que vous l'ayez retrouvé sain et sauf.
Je ne sus pas quoi lui répondre et restai silencieux.
... Mon informateur m'avait déjà mis au courant, en fait.
Cette petite fille... ou même plutôt, le village entier était au courant de ce que j'étais venu faire ici.
Devais-je faire semblant de ne pas comprendre ?
Non, je ne pouvais pas continuer à jouer la comédie.
Elle est au courant, je me vois mal faire comme si de rien n'était...
— ... Oui, on a eu de la chance.
— Oui.
Tant mieux. Vous allez pouvoir rentrer à Tôkyô.
— ... Merci beaucoup.
— Vos blessures, elles sont graves ?
— Aucune idée, je n'ai pas parlé avec le médecin.
Hmm ?
Il avait pas dit un truc du genre “restez allongé, je vous garde 24h en observation” ?
Mais alors, je devais rester au repos absolu ?
— Les patients ne doivent pas s'enfuir de l'hôpital.
— Et les gens ne doivent pas couper les lignes de téléphone.
— Miii,
je sais pas du tout de quoi vous parlez.
— Eh ben alors, moi non plus, na !
Nous nous regardâmes en silence, puis éclatâmes de rire.
Je parie que nous formions un couple attendrissant.
— ... Vous savez, Akasaka, la probabilité de votre survie était très faible.
— ... ...
— Je ne voulais pas vous voir mourir, alors personnellement, je suis très contente que vous soyez en vie.
— Rika.
Avoue-le, tu savais qui j'étais depuis le début ?
Elle se contenta d'opiner du chef.
— Alors je suppose que tu sais aussi que j'appartiens plutôt au camp ennemi.
Et pourtant, tu m'as donné plusieurs mises en garde.
Hier aussi,
elle avait dit la même chose.
“Je ne suis pas du genre à perdre mon temps à sauver de la mort des gens dont je n'ai rien à foutre.”
Elle avait dit ça, il me semble.
— Eh bien alors, je suppose que je te dois une fière chandelle.
— Vous avez intérêt.
Je vous ai sauvé la vie.
Elle bomba le torse, toute fière.
Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais moi qui savais qu'elle disait vrai, je trouvais ses paroles lourdes de sens.
La décision de me garder en vie ou non s'était jouée à mon insu.
Je mis un moment à vraiment réaliser l'importance de ce détail.
... Je suis déjà venu par ici.
C'est l'escalier qui mène au sanctuaire Furude, le quartier général de l'association sur laquelle j'avais enquêté.
Je n'avais pas remarqué ces escaliers tout à l'heure -- j'étais probablement trop occupé à chercher cette cabine...
— Aaah, ce temple, c'est là que tu habites, n'est-ce pas ?
— ... Oui, bof, en quelque sorte.
Je levai les yeux. Tout était allumé, et on entendait une joyeuse humeur.
Que se passait-il, là-haut ?
— Aujourd'hui, c'est jour de fête.
— C'est la fête ?
— C'est la seule fête du village.
C'est la fête de la purification du coton.
— La purifi-quoi ?
— Oh, c'est une fête, quoi. C'est tout pérave.
Vous voulez vraiment monter ?
Elle n'avait pas l'air emballée.
Pourtant, elle commença à gravir les marches, puis se retourna et me fit signe de venir.
... Bah, après tout, une fois à l'hôpital, je ne ferai que dormir.
Autant rester un peu avec elle.
... J'étais en territoire ennemi, et même avec l'inspecteur à mes côtés, il pouvait m'arriver n'importe quoi.
Mais avec elle, il ne m'arriverait sûrement rien.
Je n'avais aucune preuve de ce que j'avançais, mais à ses côtés, je ne risquais rien, je le sentais.
C'est pour cela que je n'eus aucune crainte à aller me montrer à l'ennemi, même en sachant qu'ils savaient qui j'étais...
Entrant dans la cour du sanctuaire,
je pus voir trois banderolles, quelques bureaux et quelques chaises pliables.
Les vieilles personnes du village (et parmi elle, peut-être, les hauts membres de l'association ?) buvaient ici, l'alcool coulant à flots.
Cela ressemblait plus à une beuverie qu'à une fête, à vrai dire.
Oui, les gens ici étaient clairement là pour se saoûler.
— Vous voyez ?
Je vous l'avais dit que c'était pérave.
— Ahahaha... Hmm... oui, tu as raison, cela ne ressemble pas vraiment à une fête.
— Il paraît que c'est une fête traditionnelle célébrée depuis très longtemps, mais... enfin, vous voyez bien l'état déplorable des faits.
La jeune fille à mes côtés semblait écœurée par le comportement des gens devant elle.
Elle avait raison, quelque part.
Cela ressemblait plus à une excuse pour se saoûler la gueule avec les voisins.
— J'ai un peu de peine pour le dieu à qui est dédiée la fête...
— Oh, ne vous en faites pas, d'ici 5 ou 6 ans, il y aura une belle cérémonie, des tables, des stands, et ce sera noir de monde, ici.
La déesse sera très contente.
Elle ne parlait pas au conditionnel. Elle disait cela comme si c'était déjà fait.
Comme si elle avait regardé le résultat dans le futur et me décrivait la scène.
C'était assez surprenant comme façon de parler.
Comment pouvait-elle avoir la moindre idée de ce à quoi ressemblerait la fête dans cinq ans ?
C'était comme lorsqu'elle m'avait parlé si bizarrement hier.
Je ne savais pas quoi lui répondre, mais elle n'eut pas l'air de s'en soucier. Elle se remit en route, s'éloignant de la place.
Je ne voulais pas rester ici tout seul, aussi je la suivis.
Après une rangée de pins, une bouffée d'air frais vint jouer dans mes favoris.
Nous étions à nouveau sur ce promontoire, là où cette petite fille avait montré ce visage si étrange et surnaturel.
Il faisait nuit noire désormais. Le paysage ne se dessinait qu'avec les lumières des maisons et de l'éclairage public, et ainsi, le village montrait un visage encore bien différent.
— ... Quand on le regarde d'ici, tout à l'air si paisible...
Elle disait cela avec une voix morne.
— L'autre jour,
tu m'as affirmé que le barrage ne serait pas construit.
Elle ne répondit pas, préférant fermer les yeux pour mieux ressentir le vent dans sa chevelure.
— Alors... À cet instant-là, le ministre avait déjà répondu à vos revendications, c'est cela ?
— ... ... ...
Elle se retourna et me regarda droit dans les yeux.
Mais sans rien dire.
Elle ne dit ni oui, ni non. Elle resta là, à me regarder.
— Je pense que... mes supérieurs feront tout pour que l'affaire soit étouffée.
Ils ne veulent pas que l'enlèvement de l'enfant soit public, cela ferait un scandale.
— ... Et puis surtout, s'il parle, l'enfant sera assassiné.
— Et donc les pourparlers avec le ministre ont été couronnés de succès. C'est pour cela que vous l'avez relâché.
— Non, c'est vous qui l'avez sauvé, ce gamin.
— Je sais pas.
Tout a commencé par la découverte du portefeuille.
Mais cette découverte n'aurait normalement jamais dû avoir lieu.
... Ce détail m'avait travaillé toute la journée.
Même l'inspecteur me l'avait dit.
Le clan des Sonozaki a ordonné que le gamin soit relâché.
Ce qui voulait dire que notre action héroïque d'aujourd'hui n'était qu'une farce prévue et écrite de longue date.
J'avais pris pas mal de coups aujourd'hui, ils avaient même eu des armes.
Ils ne se sont pas laissé faire, en apparence, mais s'ils l'avaient vraiment voulu, je serais déjà mort...
En même temps, ils ne pouvaient pas ramener le gamin chez lui.
Ils savaient parfaitement bien que la DST était sur leurs traces.
Donc il fallait, pour les apparences, se débrouiller pour mettre l'action de la DST en avant.
Pour faire croire que le ministre n'avait pas cédé à leur chantage.
Notre action de bravoure était un petit interlude nécessaire.
— ... Vous me parlez de choses bien compliquées.
— Oui, je sais.
Parfois, il m'arrive de ne même pas comprendre moi-même ce que mes chefs racontent.
Par contre, je sais une chose de sûre.
— ... ?
— Tu avais raison sur toute la ligne.
Ce village ne sera pas englouti sous les eaux.
Le projet sera retiré un jour ou l'autre, mais il sera retiré.
Je savais qu'en tant que policier, je n'avais pas le droit de dire cela.
Mais les mots me sortirent tout naturellement de la bouche.
Ce village était un peu dangereux et un peu violent.
Mais cette débauche de violence n'était que le reflet de la peur de tout perdre.
Si j'avais été dans leur position, j'aurais peut-être fait pareil.
Surtout que leurs terres étaient dans la famille depuis des générations.
En fait, leur réaction si forte était tout à fait normale, toutes proportions gardées.
Je n'ai pas le droit de donner mon avis sur les affaires de l'État.
Mais honnêtement, quand je voyais ces gens, quand je voyais l'amour qu'ils portaient à leur village et à leurs terres, je ne pouvais pas m'empêcher de ne pas être d'accord avec ce projet.
— En tout cas... tant mieux.
— Tant mieux quoi ?
— Eh bien, maintenant, la paix va revenir au village.
Le ministre avait promis le retrait de ce barrage, mais il lui faudrait encore plusieurs mois avant de pouvoir tenir cette promesse -- un projet de cette envergure doit s'arrêter par petites touches.
Hmmm... Il lui faudrait sûrement un an ou deux avant de réussir ce tour de force.
Les habitants ne verraient l'effet de ces tractations que dans très longtemps.
Mais au moins, la paix reviendra par ici.
En fin de compte, tout avait déjà été planifié et écrit, du début à la fin.
Tout s'était passé comme elle me l'avait dit.
Je n'aurais même pas eu besoin de venir ici, en fait.
Il n'y aurait même pas eu besoin de venir mettre mon nez là-dedans, tout se serait passé exactement de la même manière -- enfin en tout cas, avec les mêmes effets à long terme.
Si je n'étais pas venu...
Le petit-fils aurait peut-être été rendu à son grand-père de façon beaucoup plus pacifique.
— ... La paix ?
Dans notre village ?
La jeune fille me dévisageai, amusée.
Mais le fut nettement moins lorsqu'elle se rendit compte que j'étais sérieux.
Elle plissa les yeux et se mit à rire.
— Malgré les meurtres sanglants qui auront lieu tous les ans ?
Hffmfmfmfmf...
— Euh, Rika ?
De quoi tu parles, là ?
Elle avait l'air de savourer un instant précieux, comme si elle était la seule à savoir ce qu'il allait se passer.
Elle me regarda droit dans les yeux et se remit à rire.
— Vous savez...
... Dans quelques années, je…
je me ferai assassiner.
Quoi ?
La lune dans le dos, la petite fille me dévisageait, mais le contre-jour m'empêchait de voir la lueur dans ses yeux. Était-elle en train de rire, de se moquer de moi,
ou bien triste et dépitée ?
— Tu…
mais pourquoi ?
— ... Ça me fait vraiment mal au cul de le dire,
mais je pense que ça aussi, c'est prévu et planifié depuis très longtemps.
— Comment ça c'est planifié, mais qui oserait faire ce genre de plans ?
— C'est bien ce que j'aimerais savoir, figurez-vous.
Elle me montra pour la première un visage déterminé.
Puis, après m'avoir regardé jusqu'au fond de mon âme, elle se remit à observer le paysage.
— ... Dans cette région, il existe des tas de personnes qui s'imaginent que les vies humaines ne valent rien.
... Je pense que même si je vous en parle, cela n'y changera rien, mais bon.
Si cela peut me permettre de jeter une pierre à la tronche de la Mort quand elle viendra m'emporter, alors autant essayer.
Je ne comprenais strictement rien à son charabia.
Mais je savais aussi que je devais tendre l'oreille et bien écouter, car ce qui allait suivre était très important.
— ... ... ... Aujourd'hui, l'année prochaine…
je veux dire, en juin de l'an 54 de notre ère, le soir de cette fête,
le chef de chantier du barrage sera assassiné.
— ... Hein ?
Je n'arrivais pas à réaliser ce qu'elle me disait.
Le chef du chantier, c'était ce mec avec qui j'avais joué au mah jong l'autre soir ?
— Mais…
Assassiné ?
Pourquoi ?
Elle ne répondit pas.
Mais elle avait sur le visage la même expression que lorsqu'elle m'avait annoncé que le barrage ne serait pas construit.
Elle n'était pas en train de faire de vagues suppositions.
Elle me parlait de choses déjà prévues et décidées.
Non, en fait...
Elle me donnait le résultat.
— Après avoir été tué de manière horrible, ses agresseurs le découperont en morceaux et iront les cacher chacun de leur côté.
— Un meurtre avec démembrement ?
— Puis l'année suivante, en juin de l'an 55,
... Les parents de Satoko seront poussés dans le ravin.
Satoko ? C'est qui celle-là ?
C'était la première fois que j'entendais ce nom, mais je n'eus pas le courage de l'interrompre pour lui demander des précisions.
— Enfin, il faudrait plutôt parler d'accident...
C'était la faute à pas de chance.
Elle souriait, mais sans vie dans le regard. Son petit rire n'était absolument pas communicatif.
— Puis l'année d'après, en juin de l'an 56,
mes parents se feront tuer.
Et l'année encore après, en juin de l'an 57,
la salope de tante de Satoko se fera éclater la tête à coup de matraque.
Et enfin l'année encore après, en juin de l'an 58 de l'ère Shôwa...
… A peu près vers cette date.
... C'est moi qui serai assassinée.
Si toutes ces morts sont déjà planifiées...
... Alors ma mort est elle aussi déjà décidée, logiquement.
Mais je n'arrive pas à comprendre qui pourrait profiter de toutes ces morts. Qui est derrière tout ça ?
Dans ce village, des tas de gens ne font pas grand cas de la vie humaine, et ils ne reculeraient pas devant le meurtre.
Les morts des années 54 à 57 sont dues à quelqu'un du village, c'est sûr et certain.
On peut tout à fait penser que ces morts servent leurs plans.
Mais les meurtres de l'année 58 sont inexplicables.
Ma mort n'a absolument aucun sens, ils n'auraient aucun intérêt à me tuer.
Oh non, la vie humaine n'a aucune valeur à leurs yeux.
Ils ôteront tous les obstacles devant eux, sans reculer devant rien.
Mais leur but ultime se retrouve complètement anéanti par ma mort.
Donc ma mort n'a forcément rien à voir avec eux.
Et pourtant, je mourrai.
Toujours, sûr et certain.
À chaque fois, c'est pareil.
Je finis toujours par mourir.
Sans aucune exception.
Je pense que la plupart du temps...
On me colle un mouchoir sur le nez, et je perds connaissance, et je ne me réveille plus.
Ma mort est toujours douce et sans douleur.
Mais qui peut bien avoir un intérêt à planifier ma mort ?
— ... Vous savez, moi, tout ce que je veux, c'est vivre heureuse.
… C'est mon souhait.
Je veux simplement vivre mon quotidien, entourée de mes amis.
… C'est tout.
... C'est la seule chose que je souhaite.
— ... ... ... Rika ?
— ... Je ne veux pas mourir.
Baissant le regard vers le sol, le regard inexpressif, ce furent ses derniers mots.
Un homme ivre nous aperçut.
Il nous ramena aux tables et nous fit entrer dans le cercle des ivrognes réunis plus loin.
Ils étaient tous ronds comme des queues de pelles, mais aucun n'essaya de m'enlever mes bandages, heureusement.
En même temps, si j'avais eu la force de sortir à pied de l'hôpital et de venir ici, je ne devais pas être dans un état si préoccupant que cela.
Rika s'était déjà fondue dans le groupe, et se laissait caresser comme un chaton.
Elle avait l'air si trognon...
Il ne transparaissait rien des émotions qui l'avaient poussée à m'annoncer sa future mort.
En même temps...
J'avais du mal à imaginer que les gens qui étaient en train de boire comme des trous devant moi étaient les instigateurs de ces événements si violents.
Même si la fête n'était pas digne, il devait forcément y avoir des gens hauts placés de l'association parmi la vingtaine ici présente.
Et parmi eux, sûrement, des gens qui avaient participé à la réunion des Sonozaki.
Donc forcément, il y a des gens ici qui savent pertinemment qui je suis.
Ils se connaissaient tous dans le village.
Donc forcément, au premier regard, ils avaient su que je n'étais pas du coin.
Mais au lieu de me mettre au pied du mur, ils s'en sont amusés. Ils m'ont posé des tas de questions sur Tôkyô,
m'ont parlé du manque de relations entre voisins, de l'environnement mauvais pour l'homme, tout cela en me servant du saké, encore et encore.
Les tractations avec le ministre avaient marché, le petit-fils était reparti là-bas... tout était donc terminé.
Finalement, ils n'y gagnaient rien à se comporter froidement avec moi, alors autant s'amuser.
Et puis, s'il n'y avait pas mon travail, j'étais plutôt de leur côté.
Nous aurions pu devenir très amis.
Si jamais un jour je reviens ici...
j'espère que le village sera redevenu un village magnifique et paisible.
Alors je me promènerai à nouveau avec cette petite fille, à travers le village.
À nouveau, quelqu'un remplit mon verre de bière bien fraîche...
Ils ne me laissèrent partir que tard dans la nuit.
La petite fille avait disparu, je ne l'avais pas vue partir.
Apparemment, ses parents lui avaient dit de rentrer dormir en la voyant bâiller.
Les vieilles personnes s'excusèrent d'avoir entraîné un malade à faire la fête, mais elles le dirent en riant très fort.
Je pensai les aider à ranger un peu, mais ils refusèrent. J'étais leur invité.
Ils offrirent même de me raccompagner à l'hôpital en voiture.
Une fois dans la voiture, le marchand de sable m'assaillit, et je dus être réveillé lorsqu'ils arrivèrent sur le parking de l'hôpital.
Bien sûr, à cette heure-ci, les portes de l'hôpital étaient fermées.
Ne sachant que faire, je fis le tour du bâtiment, et tombai sur un gardien qui faisait sa ronde, qui me permit de rentrer.
— Où étiez-vous donc ?
Le docteur Irie s'est fait beaucoup de soucis, vous savez.
— Je suis vraiment confus.
J'étais au sanctuaire, et les gens là-bas m'ont invité à discuter, et une chose en a entraîné une autre...
— Aaaah. c'est vrai, maintenant que vous le dites, les gens du quartier disaient que ce soir, ils allaient boire un coup au sanctuaire.
Eh ben, je vous plains.
Et vos blessures, ça va ?
— Elles me brûlent un peu,
mais je suppose que c'est l'alcool.
— Ah au fait !
L'inspecteur de police qui était avec vous a dit qu'il aimerait être tenu au courant quand vous rentrez.
— ... Oh…
C'est vrai, M. Ôishi comptait sur moi...
Je regardai la pendule.
Non, à cette heure-ci, je ne pouvais pas me permettre d'appeler chez les gens.
Je le ferai demain.
Je retournai à mon lit d'hôpital, qui était exactement dans l'état dans lequel je l'avais quitté.
Aah, mince,
il faut éteindre la lumière, aussi.
Mais le marchant de sable, impitoyablement, me plongea dans le sommeil à nouveau, comme s'il avait coupé l'électricité dans tout mon corps…