L'importance des reliques sacrées
Il est quasiment impossible de trouver des descriptions écrites des “reliques sacrées”, ces objets utlisés pendant les rites religieux du culte.
Mais je suis sûre que ces objets existent et qu'ils ont des formes diverses et variées.
L'une des rares sources écrites qui en parle indique qu'il existait plus de deux cents objets pour la seule cérémonie de la purification du coton.
La première question qui se pose est : pourquoi un si grand nombre ?
La purification du coton servait à disséquer la victime de l'enlèvement des démons pour pouvoir la manger.
On peut imaginer qu'une partie des reliques sacrées servait à maintenir la victime en place et qu'une autre servait à la découper en morceaux, mais ces deux fonctions sont-elles suffisantes pour justifier un si grand nombre ? Je ne le pense pas.
L'évolution des objets est dictée par la recherche constante jusqu'à l'obtention d'un résultat ou d'un état désirable.
Une fois ce niveau atteint, l'objet n'a plus de raison d'évoluer.
Et pourtant, nous sommes là en face d'un nombre qui connut une croissance phénoménale.
Lorsqu'une société évolue, de nombreux aspects se mettent à changer avec elle. J'aimerais attirer l'attention en particulier sur le loisir.
Les objets dédiés au loisir dans une société donnée sont en constante évolution dans le temps.
À la différence des autres objets de la vie courante, l'arrêt de leur évolution signifie un manque d'intérêt en leur endroit -- et lorsque l'ennui gagne l'homme, il se met à la recherche de nouveaux plaisirs, ce qui provoque de nouvelles évolutions, de nouvelles utilisations, bref de nouveaux objets dédiés au loisir.
Serait-il alors possible de considérer que ces reliques sacrées, si nombreuses, aient été considérées comme des objets de loisir ?
Ce n'est qu'une supposition, mais on pourrait considérer que la mise à mort et la dissection d'un être humain étaient une sorte de spectacle, d'attraction.
Pour que les spectateurs ne s'ennuient pas, il fallait donc constamment rechercher de nouvelles reliques -- de nouveaux objets pour disséquer la victime -- qui assureraient un intérêt constamment renouvelé.
Cette tâche incombait certainement aux trois clans fondateurs.
Je suis presque certaine que ces instruments de torture se trouvent tous dans le temple des reliques sacrées.
Il ne reste plus que quelques semaines avant la purification du coton.
Je serai bientôt capable de percer les mystères des objets rituels de cette cérémonie ancestrale, même si elle a aujourd'hui changé de nature.
Il m'est difficile de garder mon calme.
Vivement le soir de la purification du coton.