Octobre de l'an 50 de l'ère Shôwa (1975).
Le plan de construction du barrage électrique de Hinamizawa est publié au journal officiel n *** de l'année courante.
C'est un plan de très grande envergure, aux répercussions énormes sur la région.
Le lac artificiel attenant au barrage engloutira les terrains de Hinamizawa, Takatsudo, Seishin, Matsumoto et Yago'uchi.
Le plan prévoit de submerger à tout jamais 291 maisons de particuliers,
soit une population de 1251 personnes,
ainsi qu'une école primaire,
un collège,
un bureau de poste,
une exploitation agricole,
une réserve de grumes,
5 sanctuaires shintoïstes,
2 temples bouddhistes,
une exploitation piscicole,
ainsi que de nombreux sites d'une haute importance pour la culture de notre pays et son environnement.
C'est une décision d'autant plus malheureuse lorsque l'on pense aux siècles et aux efforts nécessaires pour rendre ces terrains arables et agréables à vivre.
Chaque région concernée par le lac a immédiatement constitué des comités de défense, pour finalement se rassembler sous la bannière d'une seule et même organisation.
Celle-ci a demandé avec insistance l'annulation pure et simple de ce projet de barrage, ou tout du moins une révision du projet, en partenariat avec les secteurs concernés.
Elle a cherché le dialogue par tous les moyens légaux et pacifiques avec le gouvernement et ses sbires de la Société Générale Électrique de *****. Or ceux-ci ont refusé le dialogue.
Utilisant des moyens dont l'ignominie et la bassesse ne sauraient être résumées dans cette missive, il appert que ces partenaires ont pénétré au cœur de la région sans y avoir été ni invités ni acceptés.
Il en résulte que l'association des comités de défense est plus que jamais prête à tout pour défendre les territoires concernés.
Aujourd'hui, le gouvernement a annoncé la gelée de la reprise des travaux du chantier.
La communauté est bien consciente que ce résultat est l'œuvre de tous leurs efforts,
mais elle est aussi très consciente que le projet n'a pas été officiellement abandonné.
L'association des comités de défense d'Onigafuchi a déjà été dissolue, mais la flamme de leurs revendications ne s'est pas encore éteinte.
Tant que cette flamme ne sera pas morte, il sera impossible à tout gouvernement de faire exécuter un projet si déraisonnable.
Le président général de l'association des comités de défense d'Onigafuchi
Ki'ichiro Kimiyoshi