J'ai rejoint le groupe des jeunes adultes partis à la recherche du maire.
Prenant le registre des contacts de l'association de quartier, nous les avons tous appelés un par un, puis j'ai séparé les groupes selon le découpage de la distribution du courrier.
Tout le monde se doutait que les recherches seraient infructueuses.
Mais moi, je savais pertinemment que nous n'avions absolument aucune chance de le trouver, ce qui était encore pire.
Même après minuit, il y avait encore des volontaires pour aller vérifier dans certains endroits. Tout le monde y mettait du cœur.
Mais moi, il me fallait attendre leur retour en rongeant mon frein, alors que je bâillais déjà à m'en décrocher la mâchoire.
Et puis à un moment, quelqu'un a fini par lâcher cette phrase.
— L'année dernière, quand le gamin des Hôjô a disparu, on a dû le chercher pendant la nuit aussi, je m'en souviens...
Sauf que ces soi-disantes recherches, si c'était du pipeau cette année, alors forcément...
l'année dernière aussi, ça devait être du pipeau...
Tout comme je me moquais en secret de leurs recherches inutiles en attendant de pouvoir aller me coucher,
il y avait donc eu quelqu'un ici, l'année dernière, qui avait supervisé les recherches tout en sachant pertinemment qu'elles ne mèneraient à rien.
— Tiens, d'ailleurs, quand est-ce qu'on a arrêté les recherches l'année dernière ?
— Hmm ?
La fois où on a cherché le Satoshi ?
Ouh là, je sais plus, moi...
— Il devait être dans les eaux de minuit quand on a lâché l'affaire, je crois bien.
Je regardai ma montre : il était presque 2h du matin.
Ils ont donné tout ce temps et tous ces efforts aux recherches du maire, mais pas à Satoshi.
Tout simplement parce que parmi eux, il y avait eu quelqu'un qui avait su pertinemment que les jeunes ne le retrouveraient pas.
Et ce (ou ces) personnes avaient sûrement été trèèès fatiguées.
Et donc pour pouvoir aller poser leur cul un peu plus tôt sous la couette, ils ont proposé d'arrêter les recherches.
Putain de merde... Bande d'enculés. Si je découvre qui c'était, je le crève...