— ... Oui.
Je l'ai rencontré dans un resto à Ginza,
et il m'a parlé de ça, c'est vrai.
— C'est les autres qui savent pas leur place, c'est tout.
Ils se mêlent trop de nos affaires, ces gens-là.
Ça ne va pas montrer le bon exemple aux jeunots.
— Le ministre trouve que la DST l'observe d'un peu trop près.
Je pense que le secrétaire d'état va en toucher un mot pendant la réunion lundi.
On n'est pas aidés...
— Faudra que le Directeur de la cellule lui en parle.
C'est lui qui a le gros salaire, c'est à lui de se farcir ce travail.
— Oui, mais du coup, il va nous demander des preuves.
— Ouais. Je me demande parfois s'il est vraiment de notre côté !
Comment tu veux faire dans ce cas ?
— Bah, je suppose que c'est le ministre qui lui met la pression directement.
Il va falloir que je gagne du temps pour que vos enquêtes nous mènent à quelque part.
Je vais encore une fois suer sang et eau avec ces conneries.
Et donc ? L'enquête avance, au moins ?
— Toutes les pistes habituelles ont fait chou blanc. Honnêtement, je suis un peu perdu.
— Hmmm, dans les discours du ministre, ces jours-ci, il parle souvent de ce barrage à Hinamizawa, il paraît. Vous en pensez quoi ?
— … Hum…
Ben disons que vu qu'il fait des discours dans la préfecture de là-bas, en ce moment,
c'est juste une manière de parler de la région, hein. C'est pour faire un peu plus “couleurs locales”.
— Y a pas un groupe un peu violent qui lutte pour faire retirer le projet ?
L'alliance ou l'association de je sais plus quoi --
on a mis Akasaka dessus, non ?
— Ouais, mais honnêtement, ils ont pas le calibre.
Enfin bon, c'est une piste, alors autant la vérifier. Les pistes habituelles n'ont strictement rien donné, de toutes manières.
Akasaka disait qu'il ne pouvait pas rayer le groupe de la liste des suspects, mais il a rien dit de plus.
— ... Ben alors, autant voir ce que c'est au juste, ce groupe.
Il faut les faire un par un s'il le faut, mais il faut virer les suspects et trouver les coupables.
— Oui, mais bon, il y a en à la pelle, des groupes à vérifier !
Ahahahahaha !
Heh, et si on prend tous les groupes de leur taille, on n'a jamais fini !
On a pas les ressources pour ça.
— Ouais, ben écoute, je demanderais des rapports un peu plus complets à Akasaka.
Personnellement, j'ai un pressentiment avec ce groupe.
— Il a dit qu'il avait établi le contact avec les autochtones.
Il coopère avec les forces de police de là-bas, apparemment.
— OK, alors à partir de maintenant, les rapports d'Akasaka seront classés confidentiel.
Si jamais ça se précise chez lui, préparez des hommes en renfort.
— Compris.
— Ah, pardon, M. Kataoka ?
Le patron vous demande au téléphone,
vous le prenez chez vous ?
— Ah, non non, bougez pas, j'arrive,
je me déplacerai dans votre bureau.
Oui, allô ?