— Allons, ne fais pas ton timide.
Tu sais, quand je mange de la soupe aux légumes ici, je sais pas pourquoi, la facture se transforme en facture d'essence.
C'est fou, hein ?
Du coup, je peux manger ici autant que je veux, alors vas-y, sers-toi, c'est pour moi.
L'homme en face de nous rougit et nous fit signe de la main, nous assurant qu'il avait largement assez mangé, puis il disparut dans les néons de la rue commerçante.
— Nounours, j'espère que tu retiendras la leçon.
Ce sont toujours les plus humbles qui vivent le plus longtemps. Éhhéhhéhhéhhé !
— Vous pensez qu'il a dit la vérité ?
— Va savoir, Charles.
Je ne sais pas si c'est vrai, mais à mon avis il doit y avoir une raison pour laquelle ce genre de rumeurs se propagent.
— Vous pensez que c'est un motif possible pour attaquer le maire ?
— Nounours, qu'est-ce que je n'arrête pas de te dire ?
Un mobile n'a de valeur que dans les yeux du coupable.
Te casse pas la tête avec des questions de valeur ou d'argent ou d'importance.
Ah, patron !
Encore un bol, s'il vous plaît.
Nous n'avions rien dit à personne, et pourtant à Hinamizawa, tout le monde savait que Tomitake et Takano étaient morts, ainsi que dans quelles circonstances.
Les gens racontaient qu'ils étaient morts à cause de la malédiction de la déesse Yashiro, pour avoir souillé le temple des reliques sacrées.
D'après la rumeur, il restait encore deux hérétiques qui avaient commis ce crime.
Shion Sonozaki
et Keiichi Maebara.
On s'accordait à dire que la malédiction de la déesse Yashiro allait bientôt les frapper à leur tour.
Mais pourtant, la rumeur disait qu'ils ne seraient pas les seuls à subir la colère de la déesse.
Le lourd mécanisme de serrure qui protégeait le temple depuis toujours avait été changé par un tout petit cadenas cette année, et les gens pensaient que c'était ce changement qui avait donné des idées aux petits curieux.
La rumeur n'en disait pas plus.
— Nounours, tu n'as jamais vu l'ancien mécanisme ?
J'avais déjà vu le bâtiment à cause d'une affaire il y a quelques années, je m'en souviens très bien.
— Non, désolé, ça ne me dit rien.
— C'était un truc énorme, avec une barre au milieu pour retenir le tout, très solide.
On aurait dit la serrure d'un coffre-fort ancien,
il devait peser un sacré poids.
Mais depuis cette année, il avait été remplacé par un bête cadenas.
La toute jeune prêtresse avait demandé l'autorisation au maire, étant elle-même bien incapable d'actionner le mécanisme pour l'ouvrir.
Il avait accepté le changement.
— Alors vous croyez que le maire et que la petite Rika Furude sont considérés comme responsables ?
Mais alors... avec ce qui est arrivé au maire, la petite est en danger ?
— Oui, c'est fort probable.
... Nounours,
appelle toutes les voitures banalisées qui circulent à Hinamizawa.
Qu'elles se tiennent en place autour du sanctuaire Furude.
— Oui, chef !