Le brouhaha des conversations emplissait l'air d'animation et de vie.
— Eh, gamin, faut pas tourner de l'œil dès aujourd'hui !
C'est demain le grand jour !
Il faudra faire la fête jusqu'au bout de la nuit !
— Ouais !
Je ferai de mon mieux !
— Ahahahahahahaha !
Parfait ! C'est très bien comme ça, gamin !
— Bon, les gars, on a bien travaillé aujourd'hui !
Demain, c'est la purification du coton !
Rentrez vite chez vous et dormez bien, vous en aurez besoin pour faire la fête demain soir !
La fête tant attendue de la purification du coton avait lieu demain.
Dans une fête, il y a ceux qui viennent s'amuser, et ceux qui doivent l'organiser.
Les premiers doivent simplement être de bonne humeur, mais les derniers doivent non seulement s'y préparer physiquement et mentalement, mais en plus régler tous les problèmes d'organisation, de logistique, se réunir des semaines à l'avance pour que tout se passe bien.
Tandis que les uns font la fête dans l'insouciance la plus totale, les autres sont toujours sur le pied de guerre.
Mais pourquoi ?
— C'est pourtant évident !
C'est parce qu'après le travail, la bière est bonne !
— HAHAhahahahahahaha !
C'était ça, le bon état d'esprit !
Il fallait bosser dur en pensant à la récompense à la fin !
— Ah, il est là, le voilà !
L'inspecteur Ôishi se joignit à nous.
Tout le monde se tint au garde-à-vous.
— Bonsoir tout le monde, vous avez bien travaillé.
Allons, je vous en prie, repos.
— Merci, chef !
Mes collègues plus âgés me charriaient souvent, mais aucun d'entre eux ne faisait le malin devant l'inspecteur.
Ils baissèrent tous la tête très bas pour le saluer, comme s'ils avaient toujours fait partie du même groupe.
C'était quoi son nom déjà, Kuraudo Ôishi je crois.
Il ignorait souvent les ordres, ne bossait pas des masses, c'était surtout un vieux de la vieille bien pépère qui attendait la retraite.
Il adorait les blagues salaces et était très porté sur la chose,
mais mes collègues m'assuraient que c'était un fou furieux et qu'il avait été très radical dans sa carrière par le passé.
Enfin bref.
Une chose était sûre, le chef du commissariat faisait franchement pâle figure à côté de lui -- aucune prestance, aucun charisme.
— Messieurs, je vous félicite pour la diligence de votre travail dans les préparatifs pour la purification du coton.
Tout le monde se tint droit, prêtant une oreille timide à ce que le chef disait.
— Nous avons de grandes raisons de croire que cette année encore, des petits malins tenteront de profiter de la peur panique de nouveaux incidents pour commettre de menus larcins en toute impunité.
Je compte sur vous tous pour faire très attention demain soir et pour faire respecter l'ordre et la sécurité.
— À vos ordres, chef !
— Enfin, le mieux ce serait que rien ne se passe, mais bon...
Juste une chose, les enfants.
Partez du principe que oui, il se passera effectivement quelque chose.
Ce serait bien de pouvoir y mettre un terme, mais bon, à vrai dire je n'y crois pas trop.
Cette année encore, nous aurons un meurtre et un enlèvement sur les bras.
Sûr et certain.
Éhhéhhéhhéhhé...
Tous les hommes eurent un rire gêné, sauf le chef.
— Mais enfin Ôishi, tu ne peux pas dire ça voyons !
Ce n'est pas sérieux !
— Nous ne sommes pas là pour seulement la nuit de la fête.
Je veux que vous alliez au fond des choses, et que vous fassiez immédiatement des recherches à fond sur n'importe quel truc qui se passerait demain, c'est clair ?
Je compte sur vous,
alors serrez les fesses !
On va la traîner par les cheveux et lui arracher son masque, à la déesse Yashiro !
— OUAIS !