La seule chose dont pouvait se targuer la chambre, c'était l'aération.
En tout cas, pour peu qu'il y eût une brise, nous n'avions pas besoin de ventilateur ni de climatiseur pour rendre la pièce supportable.
Retirant les couettes des bords de nos fenêtres grandes ouvertes, j'y plaçai un petit coussin et m'y vautrai, observant le soleil couchant.
Le calendrier journalier indiquait le sixième mois de l'an 58 de l'ère Shôwa.
Cette année, nous n'avions pas eu de mousson, et l'été était déjà parmi nous.
... Il paraissait que c'était quelque chose d'inhabituel.
Même si cela n'arrivait qu'une fois par siècle, si cela arrivait toujours pile à l'an 58 de l'ère Shôwa, cela n'était plus hors de l'ordinaire.
Cela devenait une condition nécessaire.
Les averses d'été qui se déclaraient sans crier gare à la sortie de l'école étaient nettement plus rares et plus difficiles à prévoir.
Mon quotidien est fait de petites choses prévues de longue date dans leurs moindres détails.
Et pourtant, cette année, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression d'avoir pris un bon départ.
Comment vous expliquer ça...
Imaginez une partie de jeu de l'oie. Vous avez lancé un 6 et pas les autres -- vous vous retrouvez avec un gros avantage.
Mais bon, à force de jeter le dé, le total finit toujours par tendre vers la valeur moyenne.
Nous jetons des dés des dizaines de fois par jour dans notre quotidien.
Alors il est rare d'être tout content pour avoir obtenu un 6 pour un détail insignifiant.
... ... Si le prochain coup de dé est un 1, alors le total fait 7, et l'on retrouve de nouveau dans la moyenne.
Les fatalistes diront peut-être que j'ai une grande probabilité de faire un 1 maintenant.
Mais mon prochain coup de dé peut tout autant être un 1 qu'un 6.
C'est comme ça que ça marche, le destin.
... Vu comme je suis partie, je risque de faire un 6 au prochain coup.
Ce serait un miracle d'une probabilité d'une chance sur trente-six... mais si je ne considère que le deuxième coup -- puisque le premier est déjà passé -- alors ce ne serait qu'un mirable d'une chance sur six. Pas vraiment un miracle, donc.
En tout cas, la petite clochette en verre que Satoko a pendue hier faisait un joli bruit lorsque le vent poussait son battant contre ses parois...